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Israël : diplomatie agressive et répression à huis clos

Palestine

Lien publiée le 24 novembre 2017

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://npa2009.org/actualite/international/israel-diplomatie-agressive-et-repression-huis-clos

Israël, « la seule démocratie au Proche-Orient », vient de nous administrer une nouvelle preuve de sa détermination à interdire l’entrée sur son territoire à toute personne, association, parti politique, s’opposant, même pacifiquement, à sa politique coloniale. 

Du 18 au 23 novembre, une délégation de parlementaires et d’éluEs locaux, issus du Parti communiste, de La France insoumise et de EÉLV, entendait se rendre en Israël et en Cisjordanie. Le but de leur voyage était notamment de rencontrer Marwan Barghouthi, condamné à la prison à perpétuité et emprisonné depuis 15 ans dans les geôles israéliennes, ainsi que l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, en détention administrative depuis son arrestation le 23 août dernier sans qu’aucune inculpation précise ne lui ait été notifiée. Il s’agissait également pour la délégation de rencontrer des parlementaires israéliens et des ONG, et d’alerter sur le sort réservé aux 6 000 prisonnierEs politiques palestiniens, dont de nombreux mineurEs. Israël ayant annoncé son intention d’expulser plusieurs éluEs dès leur arrivée à l’aéroport Ben Gourion, les membres de la délégation ont décidé de reporter leur voyage. 

Une répression politique ciblée

Cette décision israélienne ne doit rien au hasard : elle vise principalement des personnalités politiques françaises, telles que Clémentine Autain, Patrick Le Hyaric ou Pierre Laurent, connues pour leur engagement déclaré dans le soutien à la lutte du peuple palestinien. Interrogé sur les critères ayant prévalu à cette mesure, un responsable du ministère de la Sécurité intérieure israélien a affirmé sans plus de précision qu’elle visait « les éléments les plus provocateurs »… 

Le député UDI franco-israélien Meyer Habib, véritable porte-parole des faucons de Tel Aviv, s’est quant à lui lancé, en pleine Assemblée nationale, dans une de ses habituelles provocations, dénonçant une délégation qui se rendrait en Israël « pour soutenir des terroristes, Barghouthi et Hamouri, les mêmes sur ces bancs pour lesquels quand on massacre en France, c’est du terrorisme, en Israël, c’est de la résistance ». Avant d’ajouter, alors que les députés FI et PC venaient de quitter la séance : « L’antisionisme, c’est le nouvel antisémitisme, votre prédécesseur Manuel Valls l’avait courageusement exprimé dans cet hémicycle et cela lui vaut la haine de tous les islamo-gauchistes qui ont quitté cet hémicycle »

Un huis clos insupportable

Cette mesure d’interdiction de séjour n’est pas la première que les autorités sionistes prennent contre des personnalités politiques hostiles à leur politique coloniale. Ainsi, en avril 2015, le ministre sud-africain de l’enseignement supérieur Blade Nzimande, par ailleurs membre du Parti communiste, s’était vu interdire l’entrée du territoire. En mars 2016, une délégation parlementaire de Belgique subissait le même sort. Et le huis clos imposé par les autorités coloniales ne touche pas seulement les délégations politiques, puisque ce sont maintenant les organisations humanitaires internationales non alignées sur la politique de Nétanyahu et les personnes suspectées d’être favorables à la campagne BDS qui peuvent à tout moment être refoulées dès leur arrivée en Israël. 

Gouvernement français complice

La décision d’interdire à des parlementaires français de se rendre en Israël et, de fait, dans les territoires palestiniens, est scandaleuse. Elle n’a pourtant suscité aucune réaction officielle des autorités françaises. Tout juste un commentaire du président de l’assemblée François de Rugy, qui a déclaré que « ce serait mieux » qu’Israël revienne sur cette décision « regrettable »

Pas de doute : il n’y aura aucune inflexion du gouvernement français sur la question des rapports privilégiés avec Israël. La campagne de délégitimation du mouvement BDS se poursuit, mais ce dernier est aujourd’hui suffisamment fort pour y répondre. La salle bondée, à Saint-Denis, à l’occasion de la contre-« célébration » du centenaire de la déclaration Balfour au début du mois de novembre, et l’activisme permanent des nombreux collectifs BDS en attestent.

Palestine vivra, Palestine vaincra ! 

Alain Pojolat