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Pourquoi l’URIF a refusé que le Congrès de la CGT 92 radie la propreté Ports et Docks

CGT

Lien publiée le 5 décembre 2017

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://ouvalacgt.over-blog.com/2017/12/pourquoi-l-urif-a-refuse-que-le-congres-de-la-cgt-92-radie-la-proprete-ports-et-docks.html

On connait les problèmes posés par le syndicat de la Propreté de la Région Parisienne affilié à la fédération des Ports et Docks. Syndicat corrompu, mafieux et briseur de grèves, il a maintenant été radié de l’UD de Paris et le combat continue pour le faire complètement disparaître.

Pour ceux qui ignorent ou ont envie de se rafraîchir la mémoire, tous les articles de ce blog sur le sujet sont ICI

Le Congrès de l’UD 92 avait lieu début novembre, l’occasion de demander officiellement la radiation du syndicat dans les Hauts de Seine.

A la pointe de l’offensive, comme à Paris, le syndicat CGT-HPE (Hôtels Prestige et Economiques), qui a beaucoup souffert de ces syndicalistes pourris.

Dès la phase de préparation du Congrès, le syndicat demande donc que la radiation soit mise à l’ordre du jour officiellement, et prépare sérieusement son argumentaire. Le point n’est pas retenu par le bureau de l’UD, « faute de préparation suffisante » qui n’est certes pas un manque de temps, mais un manque évident de volonté politique, doublé d’une pression énorme de l’URIF pour empêcher ce vote.

Néanmoins, la secrétaire de l’UD reconnaît que le « Congrès est souverain », et peut s’emparer lui-même de la question, et que dans ce cas elle-même voterait favorablement.

Fort de cette assurance, le syndicat arrive au Congrès bien préparé et organisé pour obtenir ce vote. Un document de cinquante pages argumentaire est distribué aux congressistes, le syndicat fait une contribution de fond sur la sous-traitance et  la communauté de travail (voir un autre article sur le blog), et fait une déclaration détaillée, politique et argumentée sur l’action de la CGT Propreté Ports et Docks dans le département (voir ci-contre). En pleine grève à Clichy, le syndicat mafieux a appelé à la reprise du travail et fait tout pour briser la grève !!!

Mais voilà qui ne plaît ni au bureau de l’UD, ni surtout à l’URIF qui monte au créneau non seulement pour empêcher que le Congrès se prononce pour la radiation, mais même pour que le point soit mis à l’ordre du jour, alors qu’il était clair, vue l’ambiance, qu’une très large majorité de congressistes le souhaitaient.

Avec en prime une manœuvre pour détourner le feu, la proposition de vote d’une motion qui demande à la Fédération des Ports et Docks de radier lui-même le syndicat en cause… On voit alors des interventions surréalistes de l’UD et de l’URIF reconnaître publiquement le caractère mafieux du syndicat, tout en refusant d’en tirer les conséquences et en dégageant en touche… Manœuvre immédiatement dénoncée par la CGT-HPE qui décide alors de quitter le Congrès et de retirer une candidature à la CE, dans un chaos indescriptible… (on trouvera ICI le compte rendu de cette journée de Congrès réalisée par le syndicat).

La polémique se poursuit encore aujourd’hui, puisque la CGT-HPE vient de mettre les points sur les i face aux mensonges du Bureau et de l’URIF en demandant donc un congrès extraordinaire pour voter cette radiation (voir également la déclaration ci-contre).

Il convient de réfléchir un peu à ce qui s’est passé.

Alors que tout semblait aller dans le bon sens, dans la foulée de la radiation à l’UD de Paris, manifestement il y a eu lourde pression de l’URIF pour qu’il n’en soit pas de même dans les Hauts de Seine, et on peut penser qu’on va voir les mêmes interventions dans les autres départements de l’Ile de France quand le problème va être mis sur la table.

Nous disons URIF et pas UD. Car il semble bien que le bureau de l’UD n’était pas hostile à la radiation, convaincue du caractère mafieux du syndicat, vérifié sur le terrain départemental, tant à Suresnes, au Plessis Robinson, à Gennevilliers qu’à Clichy. Cela dit, il a plié sous la pression.

Alors le sens des interventions de l’URIF, Dumez en tête ? Il faut, selon nous, prendre un peu de recul confédéral et revenir sur un sujet que nous avons déjà soulevé sur ce blog.

A savoir le « bordel ambiant » en matière d’organisations dans la Confédération, et l’incapacité à évoluer face au caractère confédéralisé justement, et au fait que, grosso modo, chaque structure (UD et FD) fait ce qu’elle veut. Des conflits il y en a de plus en plus, partout et  pas seulement face à la Propreté Ports et Docks. Des conflits entre UDs et ULs. Des conflits de domaine d’intervention entre diverses FD, avec parfois plusieurs listes CGT pour une même élection professionnelle (par exemple la FAPT et les Sociétés d’Etude pour les centres d’appel, ou à la centrale de Cruas), l’incapacité de regrouper des fédérations, certaines ne représentent quasiment rien (à peine 300 syndiqués pour les Professionnels de la vente en 2015, voilà bien longtemps qu’ils auraient dû rejoindre le Commerce, idem pour les Officiers de la Marine marchande), l’incapacité à régler les conflits internes aux Fédérations face aux faits de corruption avérés (comme la Fédération du Commerce) ou de dérives louches (comme à la Police, mais en vrai, là on s’en fiche, on veut qu’ils quittent la CGT, c’est tout !) etc… La liste est longue.

A chaque fois, la Confédération et Martinez sont pris à partie, et à chaque fois c’est la même chose : la politique de l’autruche, le refus de décider, la tête dans le sable…

Car le caractère décentralisé de la CGT (bien plus qu’à la CFDT hyper centralisée !) permet à chaque structure de gérer ses affaires sans rendre de compte à personne. Et comme il y a quand même pas  mal de cadavres dans les placards, on se tait, on laisse faire, ils se tiennent en fait tous par la barbichette.

Les Ports et Docks l’ont bien compris, en rage contre la désaffiliation de leur syndicat, quand ils ont interpellé la Confédération et ils n’ont sans doute pas manqué de menaces… Comme celle de se désaffilier de la CGT peut-être ?

La riposte à la loi Travail a masqué quelque temps ces contradictions internes. On peut s’attendre à ce que le calme revenu elles reviennent à la surface… Et le risque est grand pour la Confédération de voir les structures partir en sucette, d’où les interventions en mode artillerie lourde URIF en tête pour empêcher toute remise en cause de l’état des lieux. L’UD de Paris a pu passer outre l’an dernier, un peu par surprise sans doute, ça va se compliquer pour la suite.

La question de l’évolution des structures de la CGT a déjà été abordée au 50ème Congrès en 2013 – rien n’a changé ! Car pour faire changer  les structures, il faut virer les bureaucraties installées, anciennes ou nouvelles (les jeunes loups qui arrivent et veulent aussi en croquer…) et tous les privilèges associés – l’URIF en est quand même l’archétype. Et ce n’est pas affaire de « démocratie » comme le pensent beaucoup d’entre nous, c’est affaire d’orientation de fond, de rupture avec l’orientation d’aménagement d’un capitalisme « à visage humain », de « développement humain durable », de « développement industriel », de  paritarisme cogestionnaire et autres fariboles réformistes…

Alors il faut se durcir, dénoncer la bureaucratie, mais  pas seulement sur la démocratie, sur le fond de leur accompagnement du développement capitaliste, contre l’exploitation et toutes ses conséquences !