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Constitution Franco d’export vers la Catalogne !

Catalogne

Lien publiée le 9 décembre 2017

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://npaherault.blogspot.fr/2017/12/catalunya-infos-en-continu-montpellier.html

Le testament de Franco 
 


 Note préliminaire du site NPA 34. La croix assise sur un rocher qui sert de fond à ce dessin est celle qui domine El Valle de los Caídos (La Vallée de ceux qui sont tombés, autrement dits les franquistes tombés au combat pendant la Guerre Civile), cette zone mausolée, à quelque 50 kilomètres au nord de Madrid abritant toujours, Loi de la Mémoire Historique ou pas, les tombes de Franco et de José Antonio Primo de Rivera, le fondateur de la Falange, le parti fasciste espagnol. Quant à la Constitution de 1978, elle s'accommode mieux que bien de cet état de fait mais pas de ce que décident les Catalan-es... 
 

 .......................

Tandis qu'en Argentine le honteux héritage de la dictature militaire a été liquidé avec la condamnation à perpétuité des responsables de la violence institutionnelle, les tortionnaires, les responsables politiques et leurs collaborateurs directs, en Espagne on continue à respecter l'héritage du franquisme. Les tortionnaires et autres canailles sont toujours en liberté, jouissent de leur pension de retraite et le PP maintient vivant, depuis sa fondation par Fraga Iribarne, un ancien ministre de Franco, l'esprit de la dictature. On a vu à l'oeuvre, dans le récent épisode de Catalogne, comment il a renouvelé son idéologie et ses méthodes, à coups de responsables politiques emprisonnés ou exilés, de passages à tabac par les Corps de Sécurité de l'Etat, le 1er octobre, de citoyens sans défense. 

Ce sont les mêmes chiens avec d'autres colliers. L'alibi de la légalité en vigueur, qui étaitavancé aussi sous notre dictature, laquelle avait sa propre légalité et n'hésitait pas à l'appliquer en fusillant, en emprisonnant et en torturant qui se mettait sur son chemin, n'a pas de justification historique, car la Constitution de 1978 est, comme à l'époque quelqu'un l'avait qualifiée, le testament, Monarchie comprise, du général Franco. Testament auquel s'en tient le PP, ravi et sans remords, en reconduisant l'habitude de nommer les juges qu'il faut, selon son bon vouloir, comme cela est arrivé avec le procès de l'Affaire de Corruption Gürtel, en changeant certains autres, ou, comme au procès des Papiers de l'affaire Bárcenas [du nom de l'ancien trésorier du PP poursuivi pour avoir tenu la "caisse noire" du parti], en remplaçant quelques magistrats de la AudienciaNacional. Toutes choses très habituelles dans l'Espagne franquiste comme dans l'Allemagne nazie. Et, pour couronner le tout, ils se servent des sentences prononcées comme preuves de leur honnêteté légale. Lire ici
 

 Ne pas toucher

 Le quotidien El País l'amnésique admirateur de l'Argentine et, par ailleurs, dur contempteur des "errements antidémocratiques" des catalanistes, pris à contre-pied... 

A propos des récentes condamnations des responsables de la dictature argentine...

Les "vols de la mort" (1) : ce que tait l'élogieux éditorial de El País  sur les jugements en Argentine

Synthèse par NPA 34 : El País, le grand quotidien du régime, s'est fendu d'un édito particulièrement élogieux envers la défense intransigeante des droits de l'hommequ'expriment ces sentences. Bravo donc l'Argentine... Ce pays montre la voie à toute démocratie digne de ce nom : l'impunité des crimes n'est pas tolérable ! L'imprescriptibilité des crimes contre l'Humanité et autres crimes de Guerre a rang constitutionnel en Argentine qui a ainsi mis à bas les lois du "Point Final" (des lois d'amnistie), dont, dans un premier temps, avaient bénéficié les membres de la dictature. Et l'éditorialiste de El País, ne tenant plus devant l'enthousiasme "droitdel'hommiste" que tout ceci suscite en lui, d'écrire que l'Argentine vient de délivrer un message au monde entier sur la nécessité de mettre un ...point final à l'impunité de ceux qui bafouent les droits humains. Mais voilà...

Comme l'écrit l'auteur d'une tribune mise en ligne sur eldiario.es, ces belles paroles ne doivent pas être lues, ou pas seulement, pour ce qu'elles disent mais pour ce qu'elles taisent. Extrait :

"Ce qui est tu dans ces lignes devient un cri qui troue tout le texte et finit par le décrédibiliser. Il y a l'absence de toute mention, même minime, des crimes commis par la dictature franquiste, de toute mention de l'inexistence [en Espagne] d'une politique d'Etat sur les droits humains, de toute évocation de ceux qui ont été fusillés sans jugement et qui, par centaines de milliers, sont toujours là, sans sépulture, dans des fosses. Rien sur les milliers d'enfants [de républicain-es emprisonné-es ou assassiné-es]volés, sur le non-jugement des responsables de la chose, sur la bien tiède loi de la Mémoire Historique qui s'exonère de procéder à la reconnaissance et à la réhabilitationde ceux qui ont subi la répression, qui ont été assassinés, sur le refus d'annuler les condamnations à mort imposées par les tribunaux de la dictature.

Les auteurs de cet éditorial de El País connaissent très bien toutes ces questions et pourtant ils se solidarisent avec la tentative des gouvernements successifs de l'Espagne pour taire et refouler, au sens freudien du terme, la mémoire et pour faire obstacle à une politique des droits humains comparable à celle de l'Argentine dont ils font l'éloge. 

Des occasions de mener une autre politique sur le sujet, il n'en a pas manqué mais pourtant il est aujourd'hui impossible en Espagne, non seulement de juger des crimes contre l'humanité commis ailleurs mais, aussi et surtout, ses propres crimes, ceux commis ici. Il est temps que cette admiration pour l'Argentine ouvre la voie par où l'Espagne puisse reconnaître son passé et mettre en oeuvre un acte de justice qui est toujours en attente d'être réalisé. Ne pas s'atteler à cette tâche et maintenir un positionnement de refus de savoir, ne pas vouloir reconnaître, rendra impossible la construction d'un pays où cette admiration portée au-delà de l'Atlantique rejaillisse sur chacun des Espagnols" Lire ici

(1) Ceux qui ont été condamnés, à cette occasion, en Argentine, ont été reconnus coupables, entre autres méfaits et crimes, d'avoir participé au largage en mer, depuis des avions, d'opposant-es politiques à la dictature, à qui avaient été préalablementadministrés de puissants "calmants" pour que soient facilitées les opérations. 
 

Tout le monde par terre !

Ceci est un 155 ! 

Note : allusion humoristique à la tentative de coup d'Etat emmené par le lieutenant-colonel de la Garde Civile, Antonio Tejero. C'était le 23 février 1981 (voir ici). A la tête de 200 Gardes Civils, il s'était emparé du Congrès des députés réuni en séance plénière pour procéder au remplacement de Adolfo Suárez comme Président du gouvernement.La phrase qu'ils prononça "Todos al suelo" ("tout le monde au sol"), adressée aux député-es, restera célèbre. L'armée n'ayant pas répondu à l'appel du putschiste, ce que le roi avait entériné dans une allocution télévisée, le fiasco a scellé l'aventure. Les mutins se sont rendus. Les zones obscures, en particulier sur le rôle exact du roi dans cette opération, sont "secret défense". Ce dessin fait le lien avec ce que d'aucuns voient de "franquiste" dans l'utilisation de l'article 155 de la Constitution contre la mobilisation des Catalan-es.

Le dessin du jour
 

Sur la couverture : La Constitution espagnole. Ne pas toucher. (tiré de Si no es feminista no es nuestra constitución, Si elle n'est pas féministe, ce n'est pas notre constitution)