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Les entreprises trouvent aux USA un havre de main-d’œuvre à bas prix

Lien publiée le 12 juillet 2012

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.wsws.org/fr/articles/2012/jul2012/pers-j12.shtml

La crise économique qui a éclaté en 2008 est utilisée par les grandes sociétés et leurs représentants politiques aux États-Unis pour réduire les salaires des travailleurs et imposer une augmentation de la cadence de travail.

C’est le gouvernement Obama qui a mené cette offensive contre les intérêts de la classe ouvrière. Sa restructuration en 2009 de General Motors et de Chrysler était organisée autour d’une réduction des salaires de 50 % pour toutes les nouvelles embauches, créant un modèle, en termes de réduction des salaires, qui a été rapidement repris par les entreprises industrielles à travers tout le pays. Le syndicat United Auto Workers a soutenu les exigences d’Obama pour des salaires de misère dans l’automobile, et avec d’autres syndicats il a permis à cette attaque sur les salaires des travailleurs et les prestations sociales de s’étendre à l'ensemble de l'économie.

La réduction des salaires, l’accélération des cadences et l'imposition de conditions d’atelier de misère, sont au cœur de la stratégie d’Obama pour doubler les exportations d'ici à 2015. Il a salué à maintes reprises les succès de son gouvernement pour rapatrier les emplois vers les États-Unis, en omettant de mentionner que ces emplois sont souvent payés à la moitié de leur salaire antérieur.

Les États-Unis sont devenus plus attrayants en tant que base manufacturière pour les sociétés qui parcourent le globe à la recherche de la main d’œuvre la moins chère et la plus exploitée.

La société européenne Airbus, a annoncé la semaine dernière son intention d'ouvrir une usine pour un coût de 600 millions de dollars à Mobile, Alabama pour produire son avion A320. Actuellement, la totalité de la production de la société s’effectue dans ses usines européennes.

Le 27 juin, Google a annoncé que son nouveau lecteur multimédia grand public, le Nexus Q, serait conçu aux États-Unis, dans des installations près du campus de Google à Mountain View, en Californie.

Google rejoint un certain nombre de fabricants de matériel électronique qui se sont récemment implantés aux États-Unis. Element Electronics Corp a récemment ouvert une usine dans la banlieue de Detroit, à Canton, dans le Michigan, pour assembler des téléviseurs à écran plat, ce qui en fait la première société à produire des téléviseurs aux Etats-Unis depuis que Sony a fermé sa dernière usine américaine de téléviseurs en 2010.

L'année dernière, le Boston Consulting Group a estimé que “vers 2015, pour beaucoup de produits destinés aux consommateurs nord-américains, la fabrication dans certaines parties des États-Unis sera tout aussi économique que la fabrication en Chine”, amenant les entreprises à “faire revenir” leur production aux États-Unis.

Ce processus est déjà bien engagé. Près de la moitié de toutes les entreprises de fabrication aux États-Unis ayant des revenus de plus de 10 milliards de dollars annuels sont, soit en train de ramener leur production aux Etats-Unis, soit de “l’envisagent sérieusement”, selon un sondage auprès des cadres, publié par Boston Consulting en avril.

Ce n’est pas étonnant, lorsque les entreprises, avec le soutien des syndicats et l’appui de la Maison-Blanche, peuvent imposer des salaires de misère tout en augmentant la charge de travail imposée aux ouvriers. À la suite du sauvetage de l’automobile en 2009, Chrysler a pu réduire ses coûts de main d’œuvre de 35 % entre 2006 et 2010.

Le salaire réel moyen des travailleurs américains a chuté de 7,7 % entre 2007 et 2010, selon les chiffres publiés le mois dernier par la Réserve fédérale.

Le World Socialist Web Site a rapporté que les travailleurs affectés à la production dans la nouvelle usine de Chattanooga, dans le Tennessee qui fabrique la Volkswagen Passat débutent avec des salaires de 9 $ l'heure. En tant que sous-traitants, ils peuvent être licenciés à la moindre faute.

Le phénomène des sociétés internationales déplaçant leur production aux États-Unis pour profiter des bas salaires, n’est en aucune manière le signe d’une véritable “reprise” dans le secteur manufacturier. Depuis 2010, 495 000 emplois seulement ont été créés. C’est à comparer à la perte de 5,80 millions emplois depuis 2000.

Les données les plus récentes indiquent que le secteur manufacturier américain se contracte sous l'effet d'un nouveau repli de l'économie mondiale. Le mois dernier, l'activité manufacturière a diminué pour la première fois depuis juillet 2009.

Les syndicats soutiennent les coupes de salaires afin d'inciter les entreprises à installer leur production aux États-Unis et à renforcer la base des cotisations des cadres du syndicat qui se désagrège. Pendant des décennies, ces organisations ont condamné les pays asiatiques en les accusant de “voler” les emplois américains en payant des bas salaires. Le fait qu’avec leur complicité, les Etats-Unis deviennent une plateforme de fabrication à salaires de misère est un réquisitoire contre leur politique nationaliste et pro-capitaliste.

Pour défendre le droit à un emploi décent et rémunérateur, les travailleurs doivent rejeter les perspectives nationalistes des syndicats. Ils doivent unir leurs luttes pour l'emploi et des salaires décents sur une base internationale contre les sociétés qui oppriment et appauvrissent les travailleurs sur tous les continents.

Ceci doit aller de pair avec le rejet du capitalisme. Les travailleurs doivent lutter pour construire un parti politique qui avance un programme socialiste pour réorganiser la vie économique en fonction des besoins sociaux et non du profit privé.