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Catalogne

Lien publiée le 2 janvier 2018

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://npaherault.blogspot.fr/2017/12/catalunya-unionistes-unis-dans-la-mouise.html

1er janvier 2018

Le dessin du jour

Le nouvel an. 
Chasser Charybde pour avoir Scylla ? 

Alors que le fêtard de gauche fait dégager le Rajoy décrépit de 2017 (mis à poil par sa déroute aux élections catalanes), la fêtarde, à sa gauche, a des sueurs froides en voyant arriver Rivera, de Ciudadanos, à la nudité fraîche du divin enfant de Noël, boosté par son score catalan, qui s'annonce comme le nouveau Rajoy mais en plus clean, version Macron (la corruption arrivera plus tard et, en attendant, la même politique antisociale sera au rendez-vous). Elle s'écrie : "Eh. Ce ne serait pas cool que, pour une fois, on ne fête pas la nouvelle année mais l'année différente ? Cliquer ici 

31 décembre

Cette Espagne ("royale") des juges et des policiers qui fait la leçon démocratique à la Catalogne

Année bâillon / Une mauvaise année pour la liberté d'expression

2017 : quand le Code Pénal a servi à poursuivre des twitteurs, des musiciens et des humoristes

[…] La liberté d’expression a été limitée par le Code Pénal et cela a des conséquences au-delà des réseaux sociaux. Des twitteurs, des musiciens ou des humoristes se sont retrouvés sur le banc des accusés. […]

L’une des premières polémiques de l’année est venue de la sentence qui condamnait la twitteuse Cassandra à un an de prison pour ses plaisanteries sur le président du Gouvernement franquiste Luis Carrero Blanco (1). Le tribunal avait estimé que les 13 tweets incriminés de cette jeune femme étaient un acte d’humiliation envers les victimes du terrorisme. La sentence prononcée sortait le personnage public de tout contexte en oubliant qu’il avait été un dirigeant de la dictature et en le mettant au même niveau que d’autres victimes du terrorisme. […] 

La majorité des accusations portent sur la supposée apologie du terrorisme, historiquement celui de l’ETA qui pourtant n’a plus tué personne depuis 7 ans, et, depuis peu, celui du djihadisme.

Autre cas qui a marqué les esprits, après celui de Cassandra, la condamnation à un an de prison (avec dispense de peine) pour César Strawberry, le chanteur du groupe Def Con Dos.

En revanche les rapeurs de ‘La insurgencia’  auront du mal à éviter la prison pour des textes de chansons que l’Audiencia Nacional estime relever de l’apologie des Grapos[membres d'un groupe d'extrême gauche qui commença la lutte armée à la fin des années 60 et mène quelques actions sporadiques encore aujourd'hui]. L’association « Juges pour la démocratie » a qualifié la sentence qui vise ces chanteurs de « triste nouvelle pour la liberté d’expression ». L’envers de la médaille dans ces condamnations est l’autocensure qu’elles provoquent. Selon le porte-parole de cette association, « Il y a un effet de découragement dans le reste de la population. Ces condamnations peuvent inciter les gens à ne plus recourir à l’humour noir ». […] 

Les sentences prononcées s’inscrivent dans la jurisprudence dite bâillon, par référence à la polémique Loi  de Sécurité Citoyenne qui crée un contexte général de restriction de la liberté d’expression.

Le professeur de l’université Complutense de Madrid, Héctor Fouce, signale que « le cas espagnol est particulier à cause du terrorisme qui a toujours été utilisé comme un prétexte pour opérer ces restrictions. On a ainsi fait, pendant des années, la vie impossible au groupe  Soziedad Alkoholika. Il n’existe pourtant pas de droit à ne pas être offensé » comme l’a exprimé dans un de ses textes le professeur pénaliste Rafael Alcácer. « La démocratie consiste à tolérer et à être toléré ». Fouce a fait sa thèse sur la Movida madrilène [explosion culturelle alternative née à la fin du franquisme et vite intégrée politiquement et commercialement par les chantres de la Transition postfranquiste], qui participait d’une époque radicalement distincte de la nôtre, où l’objectif des films et des chansons était, précisément, de provoquer et de se débarrasser de l’image en blanc et noir du franquisme. « Y compris les gens qui n’étaient pas de gauche se sentaient dans l’obligation de lâcher du lest. On pouvait discuter de presque tout ». Aujourd’hui il est pratiquement impossible de voir à la télévision publique un groupe punk comme Las Vulpes [Les Renardes] chanter « J’aime être une salope [pute] », comme cela s’est produit en 1993 (2).

Chaque génération a ses fantasmes et joue avec eux. Le pouvoir s’en sert pour exercer un contrôle social. Dans les années 80 cela tournait autour du franquisme mais, pour Fouce, aujourd’hui ce sont des délits d’apologie du terrorisme, qui ont fait tant de morts dans l’histoire récente, qui sont l’excuse pour limiter la liberté de création et d’expression. « Quand la machine démocratique fonctionne, les choses se font en douceur. Mais si ceux qui sont au pouvoir n’ont pas de légitimité, ils utilisent d’autres méthodes. Quand ils ne peuvent pas imposer leurs arguments politiques, il n’y a plus que la répression à mettre en route ». 

Les humoristes sur le pied de guerre 

Ces derniers mois, l’humour aussi s’est trouvé en butte avec la justice. Eduard Biosca, de RAC-1, une radio catalane, a été mis en examen, il y a quelques semaines, pour injures parce qu’en plaisantant il a appelé « rats » les agents de police qui avaient été envoyés en Catalogne en octobre. L’acteur Toni Albà devra aussi faire une déposition devant le juge pour un scatologique jeu de mots sur la juge Carmen Lamela.

Mais s’il y a une publication qui a des relations tendues avec le pouvoir c’est El Jueves. L’équipe avait déjà subi une censure à la suite de la décision de l’Audiencia Nacional de saisir une une où l’on voyait celui qui n’était alors que le prince Felipe et son épouse en train de faire l’amour. 10 ans plus tard, le directeur de la revue, Guillermo Martínez-Vela, a été mis en examen pour injures à cause d’une vignette satirique qui disait que « la présence en continu, en Catalogne, d’anti-émeutes était en train d’épuiser les stocks de cocaïne disponibles ». Le dessinateur, don Julio, qui appartient à l’Association Professionnelle des Illustrateurs de Madrid (APIM), affirme qu’il « s’agissait d’une fake new dans une leçon sur les fake news. Maintenant même la fiction est un délit ».

Le problème ce n’est pas seulement que la liberté d’expression et de création se voit restreinte mais que cela soit accepté plus qu’avant par le public qui n’y voit pas matière à se scandaliser : « Nous tolérons plus la censure. Avant tout ceci aurait été jugé scandaleux », dit don Julio. Il y a eu un déplacement de la focalisation dans l’esprit des gens : avant on voyait ces atteintes aux libertés comme une erreur du pouvoir, maintenant on se focalise sur l’humoriste, sur son intention, le ton qu’il emploie ou la personne qu’il a offensée. Il n’y a pas qu’une plus grande fréquence des mises en examen et des condamnations, il y a aussi une hypersaturation d’informations dans les médias qui empêche d’analyser les conséquences en profondeur . Pour le dessinateur qui réfléchit sur la façon dont l’immédiateté altère la capacité critique, « il y avait une époque où les gens pouvaient réfléchir sur les sujets, avaient le temps de soupeser les nouvelles. Maintenant il y a un bombardement systématique de l’information. On n’a pas le temps de se plaindre d’une chose qu’il faut se plaindre d’une autre toute nouvelle ».

 Durant le mois dernier, les dessinateurs sont sur le pied de guerre sur les réseaux sociaux contre la censure, pas seulement judiciaire mais aussi politique et économique par laquelle on soumet ceux qui osent franchir la ligne blanche. Le hashtag où ils déversent leur indignation est #HumourMenacé, une étiquette toute en génie au service de la liberté d’expression. La plateforme Nous ne sommes pas un délit a même élaboré 10 commandements pour protéger les droits que la Loi Bâillon a attaqués. 

L'article original 

Note du site NPA 34 : L'article ci-dessus est à mettre en parallèle avec celui-ci sur l'impunité judiciaire dont jouissent les corrompus qui dirigent l'Etat espagnol et attaquent la Catalogne : Catalogne : l'ancien juge espagnol Elpidio Silva dénonce le "coup d'état" de Madrid 

Et on n'oublie pas les prisonnier/es politiques catalan-es, les exilé-es et tous ceux et toutes celles qui sont ou vont être mis-es en examen pour sécession. La justice de classe (douce pour les sien-nes/implacable avec ceux et celles qu'elle considère ses ennemi-es) fonctionne à plein dans l'Etat espagnol... 

(1) L'amiral Luis Carrero Blanco était celui que Franco avait choisi pour que "le franquisme sans Franco" perdure. Son assassinat, en 1973, deux ans avant la mort du dictateur, par l'ETA a été considéré, en son temps, comme un coup de maître politique qui a profondément déstabilisé la dictature finissante. Ce dont auront profité les franquistes partisans de passer, à leurs conditions, à la démocratie en jouant de l'incapacité de la gauche antifranquiste a assumer la logique de rupture avec le système qu'accentuait l'attentat. Qu'une personne ait été condamnée en 2017 sur la base de l'affirmation que le bras droit du dictateur était une victime du terrorisme, jette une lumière crue sur le rapport que la démocratie espagnole a conservé avec la dictature dont elle a été issue ... en transition !  

(2) Ce que ne dit pas l'article c'est que ce passage à la télévision publique avait soulevé un tollé qui avait amené à la démission le réalisateur de l'émission où s'étaient produites Las Vulpes.


 

Cliquer ici

  • Si tú me vienes hablando de amor,
  • qué dura es la vida,
  • cuando se hace de día,
  • permíteme que te dé mi opinión:
  • mira, imbécil, que te den por culo,
  • me gusta ser una zorra. (x4)

    Si tu viens me parler d'amour,
  • comme la vie est dure, 
  • quand le jour arrive,
  • permets-moi que je te donne mon opinion :
  • regarde, imbécile, va te faire mettre,
  • j'aime être une salope.  

    Note du NPA 34 : on relèvera que le sens de la provocation libertaire à connotation sexuelle forte n'évite pas le poncif homophobe du "se faire mettre". L'ensemble desparoles (en espagnol) est à lire ici.

 30 décembre


 Le catalanisme a-t-il encore frappé (à la tête) ?


Vidéo. Mariano Rajoy souhaite à tous et à toutes une bonne année 2016 !

 Cliquer ici

Parmi les photos de l'année 2017 selon El País
(les commentaires sont de notre cru !) 

 2017, la démocratie espagnole s'éclate ! T'éclate ! 
  
En Catalogne, le 1er octobre, c'était corrida électorale à l'espagnole...
Sans habit de lumière mais avec du sang, beaucoup de sang ! 


 Le vice-président de la Généralité, Oriol Junqueras, a rendez-vous avec le juge espagnol...
La police l'attend de pied ferme... Les menottes étaient prêtes... 


 Gabriel Rufián, député de l'ERC catalaniste au Congrès de Madrid, exhibant en séance parlementaire les menottes  qui devraient être passées à Mariano Rajoy pour corruption et bien d'autres délits...
Eh bien non, les menottes, en Espagne, c'est pour les élu-es de la Généralité et du Parlament catalan...

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Le dessin du jour

L'Espagne des juges et des policiers traqueurs du quotidien...même s'il n'est pas catalan ! 

Sur les réseaux 

La jeune femme : Bonne année !
Le juge : Insinuez-vous que certains aspects concrets de l'année en cours vous ont déplu ?Cliquer ici

Commentaire

En espagnol "las redes" désignent à la fois les réseaux sociaux et les filets. Ici les deux registres sont convoqués (comme on dit "convoqués par le juge" !) : dans l'Etat espagnol,quand on est sur les réseaux sociaux, on se retrouve vite dans les filets de la Justice et de la police !