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Bernard Thibault recruté pour acheter la paix sociale pendant les JO

sport syndicalisme

Lien publiée le 12 mars 2018

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://syndicalistes.fr/wordpress/bernard-thibault-recrute-acheter-paix-sociale-pendant-jeux-olympiques-paris-2024/

(Lire le Tract en PDF)

Nous apprenons que l’ancien secrétaire général de la CGT, le cheminot Bernard Thibault, a intégré, à titre consultatif, le comité d’organisation des Jeux olympiques 2024.

Il sera notamment présent aux côtés du numéro 2 du Medef et des élus bourgeois, placés sous la houlette du président de cette instance, le multiple champion olympique de canoë-kayak Tony Estanguet qui touchera pour l’occasion un salaire annuel mirobolant de 270 000 € brut. Lors de la première réunion de ce comité d’organisation, le 2 mars, le syndicaliste évoque son rôle dans cette instance devant les micros de France Info : il veut « veiller au bon respect de la réglementation du travail sur les chantiers » et « offrir des perspectives professionnelles séduisantes à une population en quête d’emploi ».

Ce n’est pas dans ce type de comité que ces exigences seront gagnées, bien au contraire. Des actions, des grèves, etc. seront nécessaires pour faire respecter le droit du travail sur ces futurs chantiers, pouvant alors mettre en péril le démarrage de ces J.O de Paris. Que fera alors Bernard Thibaut dans ce comité ? Quel rôle ce comité jouera-t-il dans un conflit de classes sur les chantiers ? Non, un syndicaliste n’a rien à faire dans cette galère ! De plus, il ajoute que sa présence est due à « une demande des organisations syndicales françaises » et assure que « l’organisation de ces Jeux se veut exemplaire sur le plan social ». Force est de constater que les arguments avancés par Bernard Thibault sont loin d’être convaincants. Ils posent de nombreuses questions: que va donc faire un syndicaliste dans ce type d’instance déconnectée des lieux habituels de construction du rapport de force (syndicats d’industrie, unions locales…) ? Par qui a-t-il été mandaté ? Il jette clairement le discrédit sur le syndicalisme : les salariés sont-ils favorables à l’opportunisme des représentants syndicaux, surtout lorsqu’ils siègent dans ce type d’instance du sport de haut niveau où l’argent coule à flots ? Le montant de l’indemnisation et des défraiements de cette fonction restent curieusement inconnus à ce jour.

Le rouleau compresseur libéral tourne actuellement à plein régime et la stratégie est bien rôdée : il profite de l’affaiblissement du mouvement syndical provoqué par les défaites à répétition, joue de l’arme de la division en attaquant le statut des cheminots, propose aux camarades syndicalistes des places sympathiques dans les institutions bourgeoises. Non, Bernard Thibault n’a pas été recruté par le comité d’organisation des Jeux olympiques pour organiser les travailleurs sur les chantiers. Il ne mènera pas une campagne de syndicalisation. Il n’animera pas d’assemblées générales de salariés et ne proposera surtout pas la grève comme moyen d’action pour défendre les travailleurs victimes de l’exploitation capitaliste, qui vont en baver sur les chantiers des J.O de 2024. Il ne nous fera pas des comptes-rendus sur les dérives du sport de haut niveau (fric, corruption, dopage, etc.), sur les travers de la société du spectacle. Il ne nous ouvrira pas les yeux sur la face cachée du sport business. Au moment où les militants de l’ombre tentent d’organiser la riposte contre les attaques sur le statut des cheminots et de la fonction publique, c’est encore un coup de poignard asséné à ces militants sincères. Cela suffit !

Pour toutes ces raisons, nous demandons à Bernard Thibault de démissionner de ce comité d’organisation et de venir aider ses collègues cheminots à lutter sur le terrain comme il a su le faire en 1995 en faisant plier le gouvernement Juppé !