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Cheminots: Besancenot en première ligne pour le "bras de fer"
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Le militant du NPA retrouve les plateaux de télévision, comme ce soir face à Darmanin, pour défendre les cheminots et le service public. Et organise un front politique unitaire, dont la première réunion s’est tenue hier soir.
Il avait 21 ans, étudiait l’histoire à Nanterre, militait à la LCR. Pendant l’hiver 1995, Olivier Besancenot avait fait grève de longues semaines pour défendre la Sécurité sociale et soutenir les cheminots face à la réforme Juppé. "Du conflit étudiant à la grève générale", confie-t-il à "l’Obs". Vingt-deux ans plus tard, celui qui travaille au guichet de La Poste de la porte de Clignancourt remonte au front médiatique pour soutenir les cheminots, attaqués cette fois-ci par le gouvernement d’Edouard Philippe.
Ses interventions télé ont frappé les esprits. Son "on est tous le cheminot de quelqu’un" dans "On n’est pas couché" a fait le tour des réseaux sociaux et a beaucoup été cité lors des assemblées générales dans les dépôts SNCF.
Il sera, ce jeudi soir, le contradicteur de Gérald Darmanin dans "l’Emission politique" de France 2. Que représente pour lui le ministre des Comptes publics, ancien sarkozyste devenu macroniste ? Olivier Besancenot sourit :
"Il représente le gouvernement et la gestion de la tirelire d’une politique de classes."
"Tout le monde est au pied du mur"
Le révolutionnaire n’a pas changé, depuis qu’il a cessé d’être porte-parole du NPA, et qu’il a choisi de ne plus être candidat à la présidentielle. Il milite sans cesse, multiplie les réunions publiques, comme ces derniers mois sur la révolution de 1917. Manif de soutien aux Kurdes, aux migrants ou aux salariés en grève... la rue est toujours son espace de lutte. Il accepte les sollicitations de la presse. "On n’était pas 10.000 pour défendre les cheminots, il fallait que ce soit dit", raconte-t-il. "Olivier est rappelé sur les tréteaux pour défendre le service public", s’amuse un dirigeant historique du NPA. Besancenot sent que le fond de l’air rougit.
"C’est le bras de fer. La situation sociale a été accélérée par la décision politique du gouvernement de mettre à genoux les cheminots pour faire un exemple. C’est du mini Thatcher face aux mineurs", analyse le célèbre postier. "Tout le monde est au pied du mur. S’ouvre une séquence qui va reconfigurer la situation sociale et politique."
Pour le moment, les mouvements sociaux ont subi de nombreuses défaites. Alain Krivine, fondateur de la LCR, le reconnaît : "Il y a un mécontentent énorme dans plein de professions, les cheminots, les salariés des Epadh, les postiers etc., mais c’est très dur de les coordonner. Les gens n’y croient plus, il y a eu plein d’échecs. Le 22 mars [jour d'appel à la grève unitaire dans la fonction publique, NDLR] sera une date importante, car ça commence à relever la tête."
Besancenot avait lancé un appel à Jean-Luc Mélenchon et aux autres forces de gauche pour un front large dans cette mobilisation qui se met en place. Appel en partie entendu. Mercredi soir, une réunion unitaire s’est tenue dans les locaux du NPA à Montreuil. Des représentants de Génération.s, du PCF, d’Ensemble, du Parti de gauche, d’Alternative libertaire étaient notamment présents. Le Parti socialiste et La France insoumise ne sont pas de l’aventure.
"Le front unitaire, simple et basique comme dirait l’autre, est plus facile à mettre en place que pendant les lois Travail. Personne ne peut incarner seul l’opposition sociale et politique", prévient Besancenot. Pascal Cherki participait à la réunion pour le mouvement de Benoît Hamon : "L’idée était de ne pas recommencer les conneries et de faire l’unité politique en soutien au mouvement. Les politiques doivent montrer qu’ils sont unis aux côtés des cheminots et des salariés qui se mobilisent." Une déclaration commune et une action unitaire dans une gare, la veille de la manifestation, ont été décidées.
"On est l’apéritif"
Le NPA compte de nombreux militants cheminots. Basile est l’un d’entre eux. Il est à la SNCF depuis vingt ans, travaille à Paris-Est. Il prépare la mobilisation :
"On a rarement senti une telle volonté d’y aller, il y a même un frémissement dans l’encadrement. Le statut, c’est l’arbre qui cache la forêt. Il faut nous taper dessus, casser les têtes qui dépassent, on est l’apéritif. Ce qui est en jeu, c’est le service public."
Besancenot discute avec ses copains de la SNCF et raconte : "Il n’y a pas que la question du statut, mais aussi celle des conditions de travail dégradées. Il y a un ras-le-bol généralisé de ne plus pouvoir faire son boulot, comme dans tous les services publics."
Le 22 mars, et le jour où les syndicats de la SNCF décideront de commencer une grève, il sera dans la rue avec ses camarades. "Le danger, c’est de laisser les cheminots seuls. Nous serons à leurs côtés. C’est un conflit plus général", martèle celui qui a fait plus de 4% en 2002 et 2007. "Les cheminots ont une place à part dans le mouvement ouvrier et dans l’imaginaire français", appuie un des fondateurs du NPA. "Il faut un nouveau 'Tous ensemble' comme en 1995, voire un nouveau Mai-68. Après tout, c’est l’anniversaire ! Ce n’est pas un délire de gauchiste, il y a une accumulation de mécontentements", espère un cheminot du NPA.
En annonçant sa réforme de la SNCF, le gouvernement savait que les syndicats résisteraient. "Les cheminots sont un secteur combatif. Ce n’est pas un hasard si le gouvernement a choisi celui-là. Peut-être que Macron a eu un excès de confiance sur ce coup-là. Il a cru qu’il pouvait se faire les cheminots dans un coin, que l’opinion publique le suivait. Cela peut se retourner", veut croire Besancenot qui se souvient qu’en 1995, aux premières heures du conflit, l’opinion n’était pas encore du côté des grévistes. La bataille ne fait que commencer.