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Libérer les prisonniers politiques ! Pour une grève générale en Catalogne

Catalogne

Lien publiée le 27 mars 2018

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://www.revolutionpermanente.fr/Liberez-les-prisonniers-politiques-Pour-une-greve-generale-en-Catalogne-et-des-mobilisations-dans

Face aux derniers épisodes de l’escalade répressive contre le mouvement catalan, revendiquons la grève générale en Catalogne. Que le "Printemps Catalan" converge avec toutes les luttes contre le Régime de 1978 dans tout l'État espagnol !

Dans les 48 dernières heures nous avons vécu une intensification brutale du coup institutionnel contre la Catalogne et de la bonapartisation du régime de 1978. L’incarcération des conseillers Jordi Turull, Raül Romeva, Josep Rull, Dolors Bassa et l’ex-présidente du parlement Carme Forcadell révoqués par l’article 155 de la Constitution ce vendredi, et l’arrestation et la mise en détention provisoire, en Allemagne, de Carles Puigdemont, confirment que le bloc monarchique - dirigé par Philippe VI, le gouvernement du Partido Popular (PP), de Ciudadanos, du parti socialiste espagnol (PSOE) et le pouvoir judiciaire - prétend briser le mouvement démocratique catalan. La collaboration allemande confirme que l’UE réactionnaire et ses gouvernements appuient le coup d’automne comme l’avaient déjà fait la Commission Européenne et le Conseil de l’Europe.

Emprisonner ou maintenir en exil juqu’à la tenue du procès, éviter que la majorité indépendantiste qui a gagné les élections du 21 décembre forme un gouvernement, maintenir sine die l’activation de l’article 155 et les plus de 900 informations judiciaires ouvertes contre des activistes catalans : voilà les ingrédients pour imposer un échec à la Catalogne et ouvrir les portes à une restauration réactionnaire du Régime de 1978. Une restauration qui caractériserait par plus de centralisme, plus de persécution envers les droits et libertés démocratiques fondamentaux, et une forme de gouvernement et de mise en place du programme d’ajustements en cours, basé sur des juges, des procureurs et des policiers.

En Catalogne, ce saut répressif s’est traduit par un retour de la mobilisation dans les rues. Ce vendredi des milliers de Catalans sont sortis sur les places et les rues, ont encerclé les délégations du gouvernement et ont coupé des routes. Pour ce dimanche, de nouvelles protestations et barrages de routes ont été convoquées, et la clameur de "vague générale" se refait entendre avec force. Pour beaucoup, il s’agit du début du "Printemps Catalan", avec l’espoir que ressurgisse la mobilisation sociale des 1er et 3 octobre et du 8 novembre, que le coup de l’article 155 et la domination de la direction contre l’indépendance a laissé en suspens.

La grande vague espagnoliste qui a été poussée depuis le bloc monarchique et ses médias en automne voudra revenir à la vie pour gagner un soutien social à cette intensification putschiste dans le reste de l’État. Cette fois ce ne sera pas si facile pour le pouvoir réactionnaire. Il y a même quelques membres du bloc monarchique qui se sont séparés timidement des dernières mesures, comme le PSC, bien que cela ne le libère pas de sa responsabilité.

Mais surtout parce que 2018 a commencé avec un retour de la mobilisation sociale contre le PP, Ciudadanos et le régime de 1978. Des centaines de milliers de retraités sont venus dans la rue pour défendre des pensions de retraite dignes et dénoncer les sauvetages des millionnaires de la banque ou des autoroutes. Des millions de femmes dans tout l’Etat espagnol ont fait une grève et ont manifesté le 8 mars. La Couronne recommence à être discréditée par l’indignation générée après les condamnations contre la liberté d’expression qui ont pour intention de mettre en prison des rappeurs, des journalistes et twiteros. Enfin, des secteurs précaires comme les travailleurs d’Amazon ou de la restauration de l’Aéroport du Prat sont organisés et en lutte.

Depuis le Courant Révolutionnaire de Travailleurs et des Travailleuses (CRT), nous faisons partie de ces mobilisations, et sommes favorables à l’émergence d’un Printemps Catalan qui converge avec le reste de luttes sociales et démocratiques contre le gouvernement et le Régime de 1978 dans le reste de l’État espagnol.
C’est urgent de préparer une nouvelle journée de grève générale en Catalogne tel que le revendiquent les manifestants. Les comités de défense de la république (CDR), la gauche indépendantiste et la gauche syndicale devraient, comme ils l’ont fait le 1er octobre, poser la question de la grève générale et l’exiger jusqu’à réussir à l’imposer aux directions des syndicats majoritaires. Il faut tout arrêter pour exiger la mise en liberté de tous les prisonniers politiques, la suspension de ces procédures judiciaires, la suspension de l’article 155 et la défense du résultat issu du référendum du 1er octobre favorable à l’indépendance.

Celle-ci devrait être la première action d’un plan de bataille capable de tirer le bilan du mouvement d’automne et de le reprendre. En effet, c’est indispensable d’élargir la base sociale du mouvement démocratique catalan en gagnant les secteurs de la classe ouvrière qui se sentent encore non représentés dans celui-ci. Pour réussir, il faut articuler cette bataille démocratique avec la lutte pour un programme capable de résoudre les problèmes sociaux du chômage, de la précarité, des retraites et du service public. Un programme offensif qui puisse avancer sur les intérêts des capitalistes, c’est-à-dire, sur les intérêts de ceux qui sont l’appui économique du coup institutionnel et du projet de restauration réactionnaire.

Pour atteindre ce bout-là il est d’abord indispensable de rejeter la direction de ceux qui ont systématiquement refusé la défense de la république Catalane : les partis de la bourgeoisie et de la petite bourgeoisie. En ce sens, la décision prise par la CUP de ne pas soutenir la nouvelle politique autonomiste du dernier candidat à la présidence Jordi Turull, a été juste. Néanmoins la CUP devrait encore tirer le bilan de sa politique de « mano extendida » (alliance avec la bourgeoisie sur le programme indépendantiste), rompre avec elle, et miser sérieusement sur une voie basée sur les cadres d’auto-organisation et sur le développement d’une mobilisation qui soit dirigée par la classe ouvrière et toujours en alliance avec les mobilisations du reste de l’état. C’est seulement comme ça, qu’il sera possible de conquérir une république catalane qui ne soit pas des capitalistes, mais des travailleurs et socialiste.

“Le Printemps Catalan” doit ébranler le reste de l’Etat. La montée de la répression contre le mouvement catalan est indissociable des attaques contre la liberté d’expression et de la persécution des militants qui a lieu partout dans l’État Espagnol. Si finalement les prisonniers politiques catalans sont condamnés pour rébellion et sédition, qu’est-ce qui va arriver aux travailleurs lors des piquets ou lors des occupations d’usine ? Qu’est-ce qui va arriver aux activistes de la plateforme des affectés par l’hypothèque (PAH) quand ils vont bloquer l’action de la police pour éviter les expulsions ? Qu’est-ce qui va arriver aux étudiants qui bloquent les rues en revendiquant l’université gratuite ?

Les organisations syndicales et la gauche du reste de l’État Espagnol devraient appeler immédiatement à se manifester en solidarité avec la Catalogne et pour la liberté des prisonniers politiques. Podemos et Izquierda Unida ont montré leur refus face aux dernières actions du gouvernement. Néanmoins, qu’est-ce qu’ils attendent pour faire un appel à se mobiliser ?

Le mouvement de femmes a joué un rôle principal lors des dernières mobilisations massives et lors de la grève du 8 mars. Les retraités se sont aussi mobilisés partout dans l’Etat et ce sont de nombreux secteurs de la classe ouvrière et de la jeuneuse qui s’organisent contre la précarité et la répression. Mais pour taper fort avec le même marteau sur le gouvernement du PP (parti populaire), sur les partis du régime, sur la monarchie et sur l’appareil judiciaire répressif, toutes ces luttes contre le gouvernement et le Régime post-franquiste de 1978 doivent se solidariser et converger avec le mouvement catalan dans le but commun de la grève générale. « Le Printemps Catalan », dans une lutte pour imposer les processus constituants libres et souverains, doit se répandre partout dans l’Etat espagnol, renverser la monarchie et permettre la mise en place de gouvernements de travailleurs dans une fédération libre de républiques ouvrières et socialistes de la péninsule ibérique.

A bas l’article 155 et le coup institutionnel monarchique !

Pour une grève générale en Catalogne !

Pour un grand mouvement dans tout l’Etat contre le Régime de 1978 et pour le droit à décider !

Pour une république catalane ouvrière et socialiste !

Pour une fédération libre de républiques ouvrières dans tout l’Etat !