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A Marseille, une manif laboratoire de la convergence des luttes
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Ce samedi, près de 50 000 personnes selon les organisateurs, ont répondu à l’appel d’une quinzaine d’organisations syndicales, associations et partis politiques dont la France Insoumise pour dire «stop à Macron».
Il fallait faire un exemple et c’est Marseille qui, ce samedi, a joué les laboratoires de la convergence des luttes. Près de 50 000 personnes, selon les organisateurs, ont répondu à l’appel d’une quinzaine d’organisations syndicales, associations et partis politiques – CGT, Sud-Solidaire, FSU, Unef, France Insoumise, Parti communiste, NPA, etc - pour dire «stop à Macron». Pour marquer le coup, plusieurs personnalités politiques se sont greffées en tête de cortège aux côtés des leaders locaux de la CGT. Outre le secrétaire départemental du Parti communiste, la tête de pont du jour, c’est le député marseillais Jean-Luc Mélenchon, accueilli avec bienveillance par la foule. «J’ai trouvé que l’initiative prise par les syndicats méritait d’être soutenue, a-t-il commenté. C’est quelque chose d’exemplaire et je souhaite que cela soit reproduit dans tout le pays.»
Etudiants et agents portuaires réunis
Mélenchon parti rejoindre ses troupes de la France Insoumise en queue de cortège, ce sont les cheminots provençaux qui ont ouvert la marche, suivis par d’autres mécontents du gouvernement : retraités, postiers, enseignants… Longtemps à la traîne par rapport à d’autres facs en lutte, les étudiants marseillais veulent désormais se faire entendre. «Jeudi, on a bloqué le campus et depuis, on occupe un bâtiment, explique Marie-Alice, étudiante du cortège. L’administration de la fac a reporté tous les cours. Pour l’instant, on ne sait pas trop ce qui va se passer lundi.» Vendredi, les étudiants ont reçu un soutien de poids : les agents portuaires CGT, réunis en AG, ont voté une motion de soutien à leur lutte.
«On dénonce la montée en puissance de la répression dans ce pays : depuis cinquante ans, on n’a pas vu ça, martèle Pascal Galeoté, délégué CGT des agents du port, eux aussi en marche ce samedi dans Marseille. En tant que salariés de ce pays, on ne peut pas rester spectateur. On a donc déposé un préavis de grève et si d’aventure, les policiers interviennent dans les facs du département, s’ils tentent de les déloger, nous serons en grève et aux côtés des étudiants.»
«Il faut tirer les leçons et jouer l’unité»
Pourquoi attendre, alors que tous martèlent la nécessité de lutter ensemble ? «Il y a une forme d’inertie au niveau de la confédération, reconnaît Pascal Galeoté. Bien sûr que c’est compliqué, on n’est pas tous au même niveau de lutte selon les métiers, les régions. Mais il y a actuellement plusieurs foyers qui ne demandent qu’à se propager. Ce qui se passe aujourd’hui doit servir de référence, ça doit se faire de partout et chaque responsable syndical doit prendre ses responsabilités.»
Dans la foule, quelques applaudissements et cris de joie surgissent : Philippe Poutou, ancien candidat du NPA à la présidentielle, est lui aussi du cortège. Lui aussi aimerait bien que la base s’emballe sans attendre la décision d’en haut. «On est encore dans des réflexes boutiquiers, notamment à la CGT, déplore-t-il. Martinez, il a pourtant l’expérience des défaites. Il faut tirer les leçons et jouer l’unité.» L’unité, c’est encore le mot d’ordre pour le prochain rassemblement interprofessionnel, prévu le 19 avril partout en France, avant un nouvel appel à défiler le 5 mai.