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SNCF : Étendre la grève ou étendre le calendrier de grève ?
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Alors que les cheminots entament leur 9ème journée de grève, on apprenait dans Le Parisien que les directions syndicales menacent d'étendre le calendrier de grève en juillet et août. Mais au moment où tous les médias notent que les perturbations restent très fortes et que le Gouvernement entend bien aller jusqu'au bout la question n'est pas d'étendre le calendrier de grève, mais bien d'étendre la grève pour durcir le mouvement.
On apprenait en effet selon Le Parisien que l’intersyndicale envisageait d’étendre le mouvement jusque cet été afin de contraindre le gouvernement à négocier. Mais s’agit-il de négocier avec un Gouvernement implacable qui compte bien aller jusqu’au bout ou plutôt de durcir le mouvement pour faire reculer la stratégie de Macron ?
Alors qu’on entre dans les 9ème et 10ème jours de grève, la détermination ne faiblit pas : après Gare du Nord, c’est Austerlitz qui a décidé de voter en AG la grève reconductible ; plus de 60% des conducteurs sont encore en grève ce lundi ; dans l’ensemble, comme le note Europe 1, le trafic reste très perturbé : « Pour ce neuvième jour de grève au total, la SNCF a également dénombré 18,7% de grévistes à la maintenance, 20% dans le matériel, 12,2% chez les agents commerciaux et 6% pour les personnels administratifs. En termes de trafic, les perturbations restaient nombreuses ce lundi, avec trois Transilien et TER sur sept en circulation, deux TGV sur cinq et trois Intercités sur dix, selon les prévisions de la SNCF. En région parisienne, les RER devaient être fortement touchés avec, en moyenne, entre un train sur deux (lignes A et B) et un sur trois (C, D et E) en circulation. »
De plus, la journée du 19 avril a montré, contrairement à ce que martèle la presse, que la convergence des luttes était non seulement possible, mais surtout que c’est le moment de se battre pour l’étendre : dans les cortèges se sont mêlées des cheminots, des infirmières, des étudiants, les électriciens aussi se sont joints à la lutte, avec toujours le même mantra scandé par tous : Même Macron même combat ! De même, au sein des assemblées générales cheminotes du matin se sont croisés personnels de santé, étudiants, postiers ou retraités. Loin de faiblir, la détermination monte en puissance.
Aussi est-il grand temps de lui faire passer un palier, et cela implique de poser les questions de la modalité de la grève. Car la question se pose : en quoi faire durer la grève permettra-t-il de faire plier un Gouvernement décidé à aller jusqu’au bout ? Là est la question.
Les modalités de la grève perlée posent de nombreuses limites qui commencent à nuire à la construction d’un mouvement plus fort capable de s’opposer à Macron. D’une part le gouvernement et la direction de la SNCF, une fois passé l’effet de surprise, se sont réorganisé en fonction de ce calendrier,, d’autre part l’argument invoqué pour justifier la grève perlée, que cette grève serait plus « économique » pour les cheminots commence à montrer ses limites. Comme le note Anasse, aiguilleur et militant Sud Rail à l’AG de Gare du Nord, ceux qui sont partis d’emblée en reconductible comptent seulement deux jours de grève de plus comparativement au calendrier de la grève perlée (bien que les directions syndicales expliquent que les grévistes ne perdront pas leurs jours de repos, notamment grâce aux actions en justice qu’ont initié la CFDT et l’UNSA).
Enfin, pour ce qui est du problème de massifier et démocratiser les Assemblées Générales, le fait d’avoir un calendrier tout prêt et « non négociable » n’aide pas à entraîner les collègues et à faire des grévistes de véritables acteurs de la grève.
Mais alors à quoi jouent qui les directions syndicales en étendant le calendrier ? Pourquoi s’entêter à « ouvrir le dialogue » avec un Gouvernement qui a maintes fois répété qu’il irait jusqu’au bout ? Car Philippe Martinez s’entête lorsqu’il déclarait dans un entretien paru hier : « La grève peut s’arrêter si on trouve enfin des interlocuteurs qui ne font pas semblant de pratiquer le dialogue social. » De même un représentant syndical expliquait au Parisien que « ce gouvernement ne veut rien négocier, c’est lui qui nous pousse à prolonger en juillet et en août. » Mais si « il n’y rien à négocier », alors pourquoi étendre le calendrier et ne pas chercher à durcir le mouvement et construire la reconductible ? Il faut donc prendre les directions syndicales au mot et en tirer les conclusions : il n’y a rien à négocier, il faut donc lutter avec autant de détermination que le Gouvernement.
Car Emmanuel Macron et son gouvernement n’ont rien à faire des mains tendues par les directions syndicales, et ils l’ont montré à de nombreuses reprises. De plus, il a déjà montré qu’il n’y avait plus rien à négocier, ni maintenant ni après. Étendre le calendrier ne sera donc ici d’aucune utilité. Mais si Emmanuel Macron paraît fort et inflexible, l’issue de la lutte n’est pour autant pas encore jouée. Construire la grève reconductible s’annonce une tâche d’autant plus urgente. Car s’il y a bien une fenêtre pour faire tomber Macron, c’est maintenant.
Dans le même entretien cité précédemment, Philippe Martinez, lorsqu’on lui posait la question « Alors, la grève à la SNCF jusqu’à quand ? » répondait « Ce sont les cheminots qui décideront. » Et cela est tout à fait vrai. C’est bien aux cheminots de décider des modalités de la grève. A eux, donc, de décider s’ils veulent poursuivre cette stratégie de grève perlée ou se battre pour construire une grève reconductible de grande ampleur afin de faire plier Macron et son Gouvernement.