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Manifestations du 22 mai: 139 000 personnes selon la police
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
L’essentiel
- Dans une rare unité syndicale, les fonctionnaires ont manifesté mardi pour défendre leur statut et s’opposer à la réforme du gouvernement.
- Selon le ministère de l’intérieur, il y avait 139 000 manifestants, dont 16 400 à Paris, selon le comptage effectué pour Le Monde.
- A Paris, des incidents dans le cortège ont donné lieu à l’interpellation de 24 personnes. Cent une autres interpellations ont eu lieu après la brève occupation du lycée Arago.
La manifestation parisienne pour défendre le statut des fonctionnaires et les services publics, à l’appel de neuf organisations syndicales, a été émaillée, mardi 22 mai, d’incidents.
« Un groupe de 200 individus cagoulés et violents a pris la tête du cortège », signale la préfecture de police. De brèves échauffourées ont éclaté entre les forces de l’ordre – qui ont fait usage de canon à eau et de gaz lacrymogène – et ces manifestants encagoulés.
Après le passage du cortège place de la Bastille, quelques dizaines de manifestants ont détruit des abribus, brisé des vitrines de magasins rue de Lyon (12e arrondissement) et jeté des projectiles en direction des forces de l’ordre. A l’issue de ces brefs heurts, 24 personnes ont été interpellées pour « participation à un groupement violent », selon la préfecture de police.
Après la dispersion de la manifestation, « plusieurs dizaines de personnes ont pénétré dans le lycée Arago » (12e arrondissement), situé sur la place de la Nation, a ajouté la préfecture de police, précisant que sur « réquisition du chef d’établissement », les forces de l’ordre sont intervenues pour mettre fin à l’occupation. 101 personnes ont été interpellées, dans « un premier temps pour contrôle d’identité », selon la préfecture.
Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a par ailleurs été invectivé par des manifestants aux cris de « dégage, pourri », « barre-toi », « à bas le parti socialo ».
Selon le comptage réalisé par le cabinet Occurrence pour un collectif de médias dont Le Monde, 16 400 personnes y participaient ; contre 15 000 personnes selon les chiffres transmis par la préfecture de police. Ils étaient 30 000, affirme la CGT-Fonction publique qui a évoqué un comptage difficile vu les « conditions chaotiques » de la manifestation, marquée par des échauffourées entre forces de l’ordre et manifestants cagoulés et perturbée par un orage.
Selon le ministère de l’intérieur, il y avait 139 000 manifestants lors des 180 actions en province. La précédente journée de mobilisation, le 22 mars, avait réuni 323 000 personnes au total dans la rue, toujours selon le ministère de l’intérieur.
Unité syndicale
Pour la première fois depuis 2010, Philippe Martinez (CGT), Pascal Pavageau (FO), Laurent Berger (CFDT), Luc Bérille (UNSA) et Philippe Louis (CFTC), défilent ensemble à Paris. Des étudiants se sont joints à la manifestation, certains positionnés en avant du carré de tête. « Tolbiac en lutte », ou « Même Macron, même combat », proclamaient des pancartes.
« A chaque fois que nous avons des propositions communes, des préoccupations communes, nous sommes ensemble, c’est le cas aujourd’hui, tant mieux », s’est réjoui Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT. « Les agents publics sont malmenés aujourd’hui et ils méritent d’être respectés », a-t-il souligné.
L’unité syndicale est « une très bonne chose », a insisté de son côté Philippe Martinez (CGT). Pour lui, « le message c’est la défense des services publics, c’est-à-dire une conception de la société française différente de celle du président de la République », et la défense de « l’égalité des citoyens sur l’ensemble du territoire ».
Pascal Pavageau (FO) a jugé « très bien qu’il y ait une mobilisation avec l’ensemble des secrétaires généraux » des organisations syndicales, « bien sûr pour soutenir les fonctionnaires mais d’une manière générale pour dire : maintenant ça s’arrête ! » « Si le gouvernement n’entend pas (…), ça pourrait prendre une dimension interprofessionnelle », a-t-il prédit.
C’est la troisième fois depuis l’élection d’Emmanuel Macron que les fonctionnaires étaient appelés à protester contre le gel du point d’indice, la réintroduction du jour de carence ou encore la suppression annoncée de 120 000 postes d’ici à 2022.