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Mexique: victoire écrasante du candidat de gauche Obrador
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L’ex-maire de Mexico Andrés Manuel Lopez Obrador a obtenu, selon une estimation officielle, entre 53 % et 53,8 % des suffrages.
Il était le grand favori de l’élection. Le candidat de gauche Andrés Manuel Lopez Obrador a emporté la présidentielle au Mexique, dimanche 1er juillet, avec entre 53 % et 53,8 % des suffrages, selon une première estimation officielle.
En plus du mandat présidentiel, les 89 millions d’électeurs mexicains renouvelaient plus de 18 000 mandats, dont les sièges de 500 députés et de 128 sénateurs. Ce jour de vote a été endeuillé par la mort de deux militants abattus par balles, qui s’ajoutent à la centaine de victimes enregistrée durant la campagne.
- « AMLO » vainqueur de la présidentielle
Andrés Manuel Lopez Obrador, dit « AMLO », a offert une première victoire historique à la gauche dans le pays. Le jeune conservateur Ricardo Anaya est en deuxième position, avec environ 22 % des suffrages, et Jose Antonio Meade, du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), au pouvoir, est relégué en troisième position avec autour de 16 %. Ils ont tous les deux reconnu leurs défaites.
« C’est un jour historique », a lancé à la presse le vétéran de gauche, avant de voter à Mexico. « Nous allons réussir cette transformation sans violence, de manière pacifique » et « bannir du pays la corruption, le principal problème du Mexique », a promis celui qui a déjà échoué deux fois à l’élection, et qui s’est engagé à chasser « la mafia du pouvoir ».
AMLO a fait campagne sur un « gouvernement austère, sans luxe ni privilèges », promettant de réduire jusqu’à 50 % les salaires des hauts fonctionnaires, dont le sien, et promet de transformer en centre culturel la résidence présidentielle de Los Pinos, « hantée » selon lui par les turpitudes des précédents présidents.
A 64 ans, il veut capitaliser sur l’exaspération générale et s’est présenté comme le candidat anti-système qui chassera « la mafia du pouvoir » après le mandat de l’impopulaire Enrique Pena Nieto. Avant le vote, les sondages le créditaient de plus de 20 points d’avance sur les candidats des partis traditionnels.
De nombreux Mexicains et analystes critiquent son manque de propositions concrètes et sa rhétorique « populiste », craignant qu’il n’entraîne le pays sur la voie du Venezuela.
- A Mexico, la victoire annoncée de Claudia Sheinbaum
Claudia Sheinbaum, du parti de gauche Morena d’Andres Manuel Lopez Obrador, deviendrait, selon un sondage réalisé à la sortie des urnes dimanche, la première femme élue au poste de gouverneur de la ville de Mexico. Selon l’institut Mitofsky, cette scientifique de 56 ans obtiendrait entre 47,5 % et 55,5 % des voix, loin devant les candidats des partis traditionnels, et mettant ainsi un terme à vingt ans de domination du Parti de la révolution démocratique (PRD, gauche) dans la mégapole mexicaine.
- 18 000 mandats renouvelés
La coalition menée par Lopez Obrador semblait, dimanche soir, en bonne voie pour obtenir au moins cinq postes de gouverneurs sur les neuf en jeu. Son parti était en tête dans les Etats du Veracruz, de Morelos, au Chiapas, au Tabasco ainsi que dans la capitale. Dans trois autres Etats, les résultats étaient plus serrés et ne permettaient pas d’annoncer un vainqueur, selon les instituts de sondage.
Le correspondant du Monde à Mexico, Frédéric Saliba, a constaté d’importantes files d’attente aux abords des bureaux de vote.
Quelque 100 000 Mexicains de l’étranger, dont 77 % aux Etats-Unis, ont par ailleurs fait parvenir leur vote, a précisé l’Institut électoral national (INE), une participation infime au vu des plus de douze millions d’expatriés, à plus de 93 % aux Etats-Unis.
- Deux nouveaux meurtres
Ce jour de vote a aussi été marqué par la mort de deux militants, tués par balles. Flora Resendiz Gonzalez, du Parti des travailleurs (PT, opposition) a été abattue près de son domicile, dans l’Etat du Michoacan (Ouest), peu avant l’ouverture des bureaux de vote pour les élections mexicaines. Plus tard, Fernando Herrera Silva, du Parti institutionnel révolutionnaire (PRI), le parti au pouvoir, a été tué à Acolihuia, dans l’Etat de Puebla (Centre). « Nous exigeons que l’Etat garantisse la sécurité du processus électoral », a indiqué le PRI dans un communiqué.
La campagne électorale était déjà considérée comme « la plus sanglante » de l’histoire du Mexique, avec au moins 145 assassinats d’hommes politiques – dont quarante-huit candidats ou pré-candidats –, selon le cabinet d’études Etellekt.