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Interview de la candidate socialiste au Sénat de l’État de New York

USA

Lien publiée le 9 juillet 2018

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://aplutsoc.wordpress.com/2018/07/08/julia-salazar-cela-revient-a-vraiment-donner-les-moyens-a-la-classe-ouvriere/

Une interview de la candidate socialiste au Sénat de l’État de New York, Julia Salazar (JS), sur la politique électorale, le Parti démocrate, et pourquoi les grèves sont importantes.

Interview menée par Meagan Day (MD)

Dans la foulée de la victoire inattendue d’une socialiste démocratique, Alexandria Ocasio-Cortez, contre un titulaire depuis dix mandats dans la récente primaire démocrate du Bronx et du Queens, Nancy Pelosi, chef du groupe parlementaire démocrate à la Chambre, a juré que le socialisme n’était pas en phase ascendante. C’était un peu comme un agent immobilier vous informant que la maison n’est pas hantée ; la seule raison de le souligner étant qu’on a observé que les escaliers craquent la nuit.

En septembre prochain, les électeurs new-yorkais auront la possibilité de nommer un autre membre des Democratic Socialists of America à des fonctions politiques. A Brooklyn, Julia Salazar, 27 ans, se présente au Sénat de l’État de New York sur une plateforme réclamant l’accès aux soins de santé pour tous, le droit au logement, la protection des écoles publiques contre la privatisation, l’élargissement des droits de négociation collective pour les salariés et la fin des incarcérations de masse et des déportations d’immigrants.

Meagan Day du magazine Jacobin a rencontré Julia Salazar pour parler des échecs de l’establishment du Parti Démocrate, de la différence entre socialistes et progressistes, et comment les candidats socialistes démocratiques peuvent rester sous le contrôle de la classe ouvrière une fois qu’ils obtiennent un mandat.


MD

Comment es-tu devenue socialiste ?

JS

Ma famille a immigré aux États-Unis en provenance de Colombie quand j’étais bébé, et ma mère a fini mère célibataire, élevant seule mon frère et moi, sans diplôme et avec une origine ouvrière.

Ma famille n’était pas du tout active sur le plan politique, mais ma mère avait un fort ressentiment découlant d’un sentiment d’infériorité, parfois marqué par un comportement agressif. Elle a développé une vision politique réactionnaire assez conservatrice, ce à quoi je fus exposée durant mon enfance.

J’ai commencé à travailler à l’âge de quatorze ans dans une épicerie puis j’ai travaillé pendant le lycée dans le secteur des services. Je suis devenue de plus en plus consciente de cette dissonance cognitive entre cette vision politique et mon intérêt personnel. En tant que personne qui a survécu grâce aux allocations sociales, ces choses sont apparues de plus en plus contradictoires les unes avec les autres.

Je suis allée à l’université à Columbia et j’ai travaillé comme domestique, m’occupant d’enfants, nettoyant des appartements. C’est grâce à une combinaison de l’éducation politique que j’ai reçue à l’université et du propre développement de ma conscience de classe que je me suis finalement identifiée comme socialiste.

MD

Quand t’es-tu impliquée dans le militantisme ?

JS

Ma première expérience a été d’organiser dans mon propre immeuble. Je vivais dans un immeuble à Harlem qui appartenait et était géré par une société de gestion abusive et négligente qui ne chauffait pas adéquatement en hiver, ne faisait pas les réparations urgentes nécessaires pour rendre les appartements des locataires habitables. J’avais vingt et un ans, sans formation juridique, je suis allée sur le site Web de la ville et j’ai décidé que nous pouvions légalement retenir nos loyers. J’ai donc parlé à mes colocataires et à mes voisins et nous avons organisé une grève des loyers.

Nous avons retenu nos loyers pendant trois mois. Finalement, la société de gestion nous a emmenés au tribunal en charge des questions de logement. Je me suis présentée au tribunal avec un épais dossier documentant les conditions dans cet immeuble. Et nous avons gagné des concessions du propriétaire. Mais bien sûr, la société de gestion ne m’a pas invité à renouveler mon bail, et comme ce n’était pas un logement avec des loyers encadrés, alors ils ont augmenté le loyer et nous ont forcé à partir. Pour moi, cependant, cette expérience a été exemplaire et m’a conduit à la nécessité d’un changement systémique.

MD

Comment définis-tu le socialisme démocratique ?

JS

D’une manière générale, ce que signifie être un socialiste démocratique, c’est avoir une vision d’un monde où l’on prend soin de tout le monde. Nous luttons pour une société dans laquelle les gens sont valorisés avant le profit, dans laquelle chacun a accès aux choses dont il a besoin non seulement pour survivre, mais aussi pour se développer. Dans ma campagne, cela se traduit par des positions spécifiques à court terme incluant l’accès aux soins de santé universels, l’élargissement du système de stabilisation des loyers et la mise en place d’un contrôle général des loyers, la fin des mises en liberté sous caution (chère) et l’élimination des politiques d’incarcération en masse, etc.

MD

Qu’est-ce qui distingue un socialiste démocratique d’un progressiste ?

JS

Un socialiste démocratique reconnaît le système capitaliste comme intrinsèquement oppressif, et travaille activement à le démanteler et à renforcer les capacités de la classe ouvrière et des marginalisés dans notre société. Les socialistes reconnaissent que sous le capitalisme, les riches peuvent, grâce au contrôle privé de l’industrie et de ce qui devrait être des biens publics, accumuler des richesses en exploitant la classe ouvrière et le sous-prolétariat. Fonctionnellement, cela perpétue et exacerbe l’inégalité.

Un progressiste s’arrêtera à proposer des réformes qui aident les gens mais ne transforment pas nécessairement le système. Par exemple, un progressiste pourrait préconiser de forcer les propriétaires à faire les réparations nécessaires dans les logements. Mais, à moins que vous préconisiez un contrôle universel des loyers et, finalement, l’abolition de la propriété privée – bien que ce ne soit pas ma plate-forme de campagne parce que ce n’est pas très réaliste – cela ne fait que repousser les limites.

Ce que signifie être un législateur socialiste démocratique, c’est pousser à des changements qui auront des effets matériels positifs dans la vie des gens, mais qui nous rapprochent aussi d’un système économique vraiment socialiste.

MD

Il me semble que vous dites qu’un progressiste et un socialiste démocratique peuvent se recouper sur certaines propositions politiques clés, mais pour un socialiste démocratique, l’objectif est de permettre à la classe ouvrière de gagner de nouveaux combats contre le capitalisme, alors que pour les progressistes, cela relève plus souvent du palliatif.

JS

Oui, c’est comme la réduction des maux – c’est comme ça que je le décrirais

MD

Quels ont été jusqu’ici les principaux échecs de l’establishment du Parti démocrate et quels sont les intérêts que sert ce parti à l’heure actuelle ?

JS

Prenons les commentaires que nous avons vus la semaine dernière, depuis qu’AlexandriaOcasio-Cortez a battu Joe Crowley à la primaire démocrate dans son district du Congrès à New York. L’aile libérale centriste dominante du Parti démocrate est complètement déconnectée de ce que veulent la majorité des gens inscrits comme démocrates – c’est-à-dire les travailleurs – et des politiques qui ont vraiment du sens pour eux. Je pense que ce que nous voyons, c’est que les électeurs du Parti démocrate ont une imagination politique beaucoup plus grande que l’establishment du parti, que ce soit au niveau fédéral ou au niveau des appareils locaux.

Le principal problème est donc le manque d’imagination politique, abordant chaque question à partir d’une position de compromis plutôt que d’une position de disponibilité à se battre pour la classe ouvrière et les marginalisés.

MD

Selon toi, quelles sont les perspectives pour les socialistes de transformer le Parti démocrate en une force de combat pour les travailleurs? Peut-il être réaligné, ou est-ce simplement un outil présentement pour construire une politique socialiste indépendante ?

JS

Je pense définitivement en faveur de cette dernière option. Mon sentiment est que le réalignement du Parti Démocratique est au mieux un objectif secondaire louable, pas un objectif principal. En fin de compte, le système bipartite prive de facto les gens de leurs droits, et je ne vois pas le Parti démocrate être un véhicule pour la révolution socialiste démocratique, il serait donc stupide et à courte vue pour les socialistes démocratiques de consacrer beaucoup d’efforts et de ressources ce projet.

MD

Mais d’un autre côté, on a des gens qui disent que les socialistes ne devraient se présenter qu’en dehors du Parti démocrate. Que leur réponds-tu ?

JS

Ils devraient le dire aux plus de 150 000 personnes de mon district, qui vivent chaque jour dans la peur d’être déplacées de chez elles et qui sont enregistrées comme Démocrates dans un État où les primaires sont fermées. Il est indéniablement stratégique ici à New York – mais pas partout, devrais-je ajouter – de se présenter électoralement en tant que démocrate si vous voulez prendre le pouvoir en tant que gauchiste. Pour mobiliser les gens autour de la politique socialiste, vous devez vous adresser aux électeurs démocrates, et vous ne pouvez pas le faire de manière significative sans vous présenter au scrutin de la primaire du Parti démocrate dans mon district.

J’ai récemment soutenu Jabari Brisport, membre des DSA (Democratic Socialists of America), qui s’est présenté comme candidat du Parti Vert. Son district est différent du mien. Je pense que ce serait génial si nous pouvions tous éviter les primaires du Parti démocrate, et je pense que c’est toujours une question importante pour les gens qui se présentent dans des circonstances différentes, mais si je devais essayer de le faire dans ce district, je doute fort que les gens accorderaient à peine plus d’attention que pour un candidat d’un parti tiers (hors bipartisme Républicains/Démocrates) aux élections générales.

MD

Est-ce que le but d’une campagne socialiste est avant tout de gagner un mandat et de légiférer, ou est-ce de construire un mouvement et de répandre un message ? Si c’est ladernière option, comment des politiques électorales atteignent-elles cet objectif à elles seules ?

JS

Le but est de construire un mouvement. Sinon, à long terme, nous ne sommes que des réformistes. Et une partie de la construction de ce mouvement démontre notre capacité, montrant aux autres gens ce que nous voulons apporter au mouvement, que cemouvement est en croissance et viable. Nous devons également envoyer le message que pour construire ce mouvement, nous devons défier radicalement les efforts du systèmepour nous aliéner et nous isoler les uns des autres. Communiquer cela est l’un des éléments les plus importants d’une campagne comme la mienne.

En outre, il est important d’élire avec succès des candidats qui peuvent entrer dans la législature et se battre pour des politiques qui vont réellement transformer la vie des gens de la classe ouvrière. L’élection est un objectif à court terme, alors que l’objectif à long terme est de construire un mouvement, mais les deux ne sont pas mutuellement exclusifs. La façon dont les gens réagissent à ces enjeux – par exemple, dans le cas d’AlexandriaOcasio-Cortez, la façon dont les gens ont réagi à l’élection d’une femme Latina issue de laclasse ouvrière et démocratique socialiste, du Bronx jusqu’au gouvernement fédéral – peut avoir un impact énorme sur le mouvement, à une échelle nationale.

Les campagnes électorales socialistes démocratiques stimulent les gens, les poussent à s’impliquer dans le mouvement socialiste aux États-Unis. Et tandis que je pense qu’Alexandria Ocasio-Cortez se situe à la gauche de Bernie Sanders, et je suis à la gauche de Bernie, il ne fait aucun doute que sa campagne a suscité un intérêt incroyable pour le socialisme. Quand je parle du socialisme démocratique, les gens l’identifient principalement avec Bernie, parce qu’il a popularisé le concept à travers sa campagne électorale.

MD

Quelle est la nature de ton engagement dans les DSA et quelle est l’importance de DSA pour ta campagne ?

JS

DSA est absolument partie intégrante de ma campagne, en particulier nos activités sur le terrain. Je suis activement impliquée dans NYC-DSA (la section de New York City) depuis près de deux ans. Je fais partie du comité organisateur du groupe de travail féministe socialiste de notre section. J’ai eu l’habitude de gérer le calendrier à l’échelle de la sectionet de faire beaucoup de travail administratif, et j’ai participé à plusieurs campagnes de groupes locaux.

Ce sont surtout les membres des DSA – dont l’un est maintenant mon directeur de campagne adjoint – qui m’ont persuadé de me présenter. La stratégie électorale nationale des DSA a influencé notre propre stratégie de campagne, et les membres des DSA ont fait du travail militant pour la campagne depuis son lancement en avril. DSA a donc joué un rôle essentiel dans cette campagne depuis sa création.

MD

Que faites-vous de la vague de grève des enseignants ? Est-ce une nouvelle aube du militantisme ouvrier, et si oui, qu’est-ce qui explique cela? Et quel est le rôle du mouvement syndical dans la lutte pour un monde socialiste ?

JS

La grève est l’outil le plus puissant dont disposent les travailleurs organisés contre le patron. Il est donc très inspirant de voir des travailleurs faire grève en grand nombre et dans des états «Right-to-work» (États où il existe une législation anti-grève ou du moins, fort restrictive) avant Janus (voir notes en fin d’article). Le mouvement socialiste doit être dirigé par la classe ouvrière, alors quand nous voyons des travailleurs se solidariser à travers le pays pour faire la grève, c’est significatif pour le mouvement socialiste. De plus, les problèmes au travail sont liés à tous les autres problèmes auxquels la classe ouvrière est confrontée, comme les soins de santé, et il était génial de voir cela souligné pendant les grèves des enseignants.

Un authentique mouvement socialiste ne deviendra réalité que si la classe ouvrière prend le pouvoir et brandit le pouvoir que nous avons actuellement. Dans l’État de New York, les travailleurs du secteur public n’ont pas le droit de grève en raison de la loi Taylor. Une partie de ma plate-forme, dont j’ai parlé à des gens du mouvement syndical tout au long de ma campagne, est que nous devons modifier la loi Taylor pour permettre aux travailleurs du secteur public de faire la grève, surtout maintenant. Dans un monde post-Janus, la grève sera l’outil le plus puissant dont disposent les travailleurs.

MD

Pour en revenir à ce que nous avons déjà évoqué, il me semble qu’un bon exemple de distinction entre un candidat progressiste et un candidat socialiste démocratique pourrait être qu’un progressiste ne pousserait pas forcément trop loin pour amender la loi Taylor, parce que les progressistes dans une certaine mesure croient que les élus peuvent prendre soin des choses – par exemple, ils peuvent apporter des changements aux travailleurs en augmentant le salaire minimum. Un socialiste ne veut pas seulement faire passer une législation au nom de la classe ouvrière, mais aussi lever les obstacles à l’auto-organisation militante de la classe ouvrière.

JS

C’est vrai. Cela revient vraiment à un intérêt fondamental pour renforcer la classe ouvrière. Et cela signifiera bien plus que des réformes favorables. Il ne fait aucun doute que nous devons élargir et financer intégralement la sécurité sociale, mais si nous faisons cela sans modifier les structures plus fondamentales qui privent les gens de leur pouvoir et les maintiennent en esclavage salarié, nous ne verrons jamais de changement social à long terme.

MD

Nous savons que la machine du parti (démocrate) est forte à Albany. Pendant ce temps, les capitalistes partout dans le monde exercent leur pouvoir sur le processus politique, directement à travers les opérations de financement de la campagne et indirectement à travers la menace de grèves des capitaux et de désinvestissements. Donc, si vous voulez gagner, quelles sont les pressions et les obstacles auxquels vous vous attendez en tant qu’élu dans la poursuite d’un programme socialiste démocratique, et quelles sont les stratégies pour relever ces défis sans compromettre les principes socialistes ?

JS

En travaillant au sein de la législature de l’État de New York, je prévois que ce sera difficile quand il y a différents intérêts qui essaient toujours de compromettre l’intégrité du législateur. Nous avons vu récemment à New York un groupe de soi-disant progressistes au Sénat d’État qui, dès leur arrivée au pouvoir, ont conclu un accord de partage du pouvoir avec le Parti républicain. Comme vous pouvez l’imaginer, je ne m’intéresse pas vraiment au fait qu’ils ont trahi le Parti démocrate, mais ils ont trahi la classe ouvrière. Ils l’ont fait en n’acceptant pas seulement de faire un caucus avec les républicains, mais en abandonnant le pouvoir qui leur avait été confié par le processus électoral. Je ne pense pas qu’ils l’aient fait parce qu’ils sont tous secrètement républicains, ils l’ont fait parce qu’ils ont négocié un accord qui serait avantageux pour eux, qui se traduirait par plus de financement pour leurs districts dans le processus budgétaire et finalement de meilleures perspectives de carrière. Ce compromis serait finalement dans leur propre intérêt personnel.

Je pense qu’il y aura toujours des intérêts privés rivalisant pour obtenir les faveurs du législateur et exerçant diverses pressions, et la meilleure façon de rester responsable devant la classe ouvrière – c’est-à-dire le genre de gens qui éliraient un socialiste en premier lieu – est de rester matériellement redevables à ces gens, par exemple en ne prenant pas l’argent des entreprises. L’importance de mener une campagne à la base n’est pas seulement une question de principe, mais en pratique cela signifie que si vous êtes élu par une campagne entièrement financée par le mouvement, vous serez plus susceptible de rester en position de rendre des comptes au mouvement.

MD

Ici en Californie, Gayle McLaughlin a dirigé une campagne socialiste démocratique pour le poste de lieutenant-gouverneur. Elle n’a pas gagné, mais une de ses idées – en plus d’être financièrement redevable seulement envers les travailleurs – était de former son«cabinet fantôme» composé de militants de gauche issus du mouvement pour l’aider à prendre des décisions et la garder sous contrôle. Les élus ont les voix de l‘establishment dans les oreilles tout le temps ; son but avec cette idée était de contrebalancer cela en prêtant explicitement une oreille à des gens qui fourniraient invariablement une analyse différente. Qu’est ce que tu penses de ça ?

JS

Cela a du sens. Un législateur socialiste démocratique doit toujours être conduit, avant tout, par une politique de classe et une analyse matérialiste. À cette fin, il est important de s’entourer dès le début de personnes qui se sont engagées dans cette vision.

Par exemple, dans ma campagne, nous n’embauchons aucun consultant. Ce n’est pas qu’un consultant soit mauvais par principe, mais mon équipe socialiste et moi-même sommes très réticents à faire venir des gens qui vont nous dire de faire des compromis surnos valeurs fondamentales en tant que socialistes. Cette même norme doit être maintenue dans la création de l’équipe des collaborateurs d’un élu. Ces gens n’ont pas nécessairement besoin d’être des membres cotisants des DSA, mais vous devez vous assurer que ces personnes qui vont vous conseiller ne sont pas ancrées dans le système qui nous opprime.

Traduction par nos soins.

Source : https://jacobinmag.com/2018/07/julia-salazar-interview-socialist-new-york-senate

Notes sur l’arrêt Janus

Il s’agit d’une toute récente décision de la Cour suprême des États Unis qui se traduit de fait par une législation de « right-to-work » applicable aux agents publics des 50 États du pays, ce qui met les syndicats devant le choix de mourir à brève échéance en continuant les méthodes de négociations sans rapport de force ou de revenir aux bonnes vieilles méthodes de la lutte de classe et de masse, à l’image de ce que des équipes militantes d’enseignants ont réalisé ses derniers mois dans des États pourtant très réactionnaires en mettant en mouvement des centaines de milliers d’enseignants, par dessus la tête des directions syndicales.

Voir : https://jacobinmag.com/2018/06/labors-choice-after-janus