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Le trompe-l’œil du Mondial

sport

Lien publiée le 14 juillet 2018

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://www.franceinter.fr/emissions/l-edito-politique/l-edito-politique-13-juillet-2018

Après dimanche, il faudra bien se "désintoxiquer", se "dé-Mondial-iser". Gare à l'effet rechute : Emmanuel Macron doit se préparer à une rentrée... de "dingue" !

Contrairement à ce que dit la dernière couverture de Marianne, Didier Deschamps n’est pas Président ! Le coach à l’Elysée s’appelle toujours Emmanuel Macron, et rien ne dit qu’il en tirera le même bénéfice que Jacques Chirac et sa spectaculaire "remontada" dans les sondages à l’été 1998. D’ailleurs, contrairement à il y a vingt ans, le Président surfe raisonnablement sur la vague bleue : il accompagne l’épopée, à distance, mais sans tomber dans la récupération grossière. 

Tout cela est bon pour le moral, la confiance, la croissance, et même pour la résilience, nous disent les psychologues… Levez les yeux : quand vous marchez dans les rues, vous verrez que les drapeaux tricolores sont de sortie ! Dans la tragédie Charlie comme dans l’euphorie Umtiti, un peuple exprime spontanément ce qui fait son unité, c’est précieux, mais terriblement éphémère. 

Et Emmanuel Macron dans tout ça ? Premier de cordée d’un pays qui se shoote au Mondial. Il la voit, la fameuse "marée humaine" déferler sur les Champs-Elysées, mais pas du tout celle, politique et hostile, qu’avait prophétisée Jean-Luc Mélenchon. Qui parle encore de cheminots en grève ou d’une ZAD à Notre-Dame-des-Landes ? De l’histoire ancienne, tout ça, c’était avant la Coupe du monde…

Sauf qu’il y aura un après-Mondial, et des prolongations difficiles…

Il manque de relais sur le banc de touche, le Président : des ministres à la limite du carton jaune, voire rouge (Agnès Buzyn, Françoise Nyssen), et une République en marche trop récente pour être suffisamment pourvue en élus locaux. Résultat : la petite musique du "président des riches" ou des "villes" cristallise. Les associations des maires, départements, régions de France se transforment en opposition, une de plus. Et ça ne va pas s’arranger : on sait déjà que le ministère de la Cohésion des territoires va perdre plus de 1 milliard d’euros de budget l’an prochain. 

Il manque de relais, et il ne dit pas à tout, le coach Macron : son discours fleuve de Versailles, lundi, c’était surtout pour donner "rendez-vous à l’automne". Coup de ciseaux dans la dépense publique, la fonction publique, combien et où ? "Rendez-vous à l’automne." Le plan contre la pauvreté ? "Rendez-vous à l’automne." La transformation du système de santé ? "Rendez-vous à l’automne." L’organisation de l’islam de France ? "Rendez-vous à l’automne." La PMA pour toutes les femmes, promesse de campagne ? "Rendez-vous..." ? On ne sait pas quand trop quand. Les retraites ? Rendez-vous en 2019. 

Bref, une rentrée "de dingue" ! Que l’approche des élections européennes va électriser. C’est le Président lui-même qui veut cette confrontation "progressistes" contre "nationalistes", avec le risque, très calculé, de faire comme s’il n’existait aucune autre force politique digne d’intérêt, entre En marche et les europhobes. La stratégie du vide, d’accord, mais si le rempart cède, il n’y aura plus d’alternative. 

Pour conclure, je voudrais citer un tweet, lucide, dont l’auteur a été pas mal chahuté sur les réseaux sociaux, parce que rabat-joie en pleine football mania. Il s’agit de Philippe Poutou, l’ancien candidat à la présidentielle et toujours porte-parole du NPA. Il écrit ceci : "C’est donc ça le tous ensemble et le vivre ensemble ? Juste une place en finale ?" Excellente question. Après le bal du 14-Juillet et celui des Bleus, il faudra bien atterrir…

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