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Grève historique chez Ryanair en pleine vacances d’été

Lien publiée le 25 juillet 2018

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://www.anti-k.org/2018/07/24/greve-historique-chez-ryanair-en-pleine-vacances-dete/

(Le Parisien) Les hôtesses et stewards de la compagnie à bas coûts irlandaise sont en grève ce mercredi et jeudi. Des centaines de vols sont annulées en Europe. Les grévistes exigent le respect du Code du travail.

C’est une grève historique à laquelle doit faire face la pionnière des compagnies aériennes à bas coûts. Ce mercredi et ce jeudi, cinq syndicats appellent les hôtesses et les stewards qui travaillent chez Ryanair en Espagne, au Portugal, en Italie et en Belgique à cesser le travail. Un mouvement européen, qui devrait être très suivi puisque la compagnie a d’ores et déjà annoncé l’annulation de 600 vols, soit 100 000 passagers impactés dont des voyageurs aux départs de la France.

Ryanair veut appliquer le droit irlandais à l’ensemble de ses salariés. A l’origine de ce mouvement social, les syndicats exigent le respect de la loi. « Cela fait des années que Ryanair s’affranchit des règles du droit du travail, dénonce Xavier Gautier, secrétaire général adjoint de l’EurECCA, association européenne des équipages de cabine, basée à Bruxelles, qui soutient le mouvement des hôtesses et des stewards et qui revendique 35 000 adhérents. Cette compagnie estime que le droit du travail qui s’applique à ses hôtesses et à ses stewards est le droit irlandais, là où est installé le siège de Ryanair, et non le droit portugais, espagnol, italien ou belge, là où sont basés les salariés. La compagnie est hors la loi depuis des années. Ce qui lui permet de faire des économies puisque souvent le droit social irlandais et moins avantageux que ceux des autres pays européens ».

La compagnie met en avant les salaires élevés qu’elle verse. Contactée, Ryanair affirme qu’elle respecte les législations nationales et européennes et renvoie à son communiqué de presse : « Ryanair présente ses sincères excuses à (ses) clients pour ces perturbations […]. Étant donné que le personnel de cabine de Ryanair bénéficie d’un salaire élevé – jusqu’à 40 000 € par personne —, des commissions de vente, des allocations uniformes et des indemnités de maladie, ces grèves sont totalement injustifiées et ne feront que perturber les vacances familiales ».

Déjà condamnée en France. Ce n’est pas la première fois que Ryanair est pointé du doigt pour ces contrats de travail. En 2014, la justice française l’avait condamné pour travail dissimulé à payer 200 000 € d’amendes mais surtout à verser 8,1 M€ de dommages et intérêts dont 4,5 M€ à l’Urssaf et 3 M€ à la caisse de retraite du personnel navigant professionnel aéronautique. Entre 2007 et 2010, sur sa base de Marseille (Bouches-du-Rhône), Ryanair avait employé 127 salariés sous contrat irlandais alors que c’est le droit du travail français qui devait s’appliquer. Des poursuites peu appréciées par la compagnie qui avait abandonné sa seule base française de Marseille en 2011.

Une décision de la Cour de justice de l’Union européenne. Pourtant, en janvier 2017, elle a été mise en examen pour les mêmes faits, sur le même aéroport. Plus récemment, en septembre 2017, c’est la Cour de justice de l’Union européenne (CUEJ) qui a un peu plus ébranlé le système mis en place par la compagnie low cost. La juridiction supranationale a confirmé la possibilité pour les salariés des 22 pays dans lesquels Ryanair est implanté d’aller en justice pour obtenir un contrat de travail local.

« Il est temps que Ryanair rentre dans les clous, estime Christophe Tharot, président du SNPL France Alpa, syndicat qui rassemble l’ensemble des pilotes français, hors Air France. La grogne sociale est la même chez les pilotes de Ryanair que chez les hôtesses et steward. Cela fait des mois qu’on essaye de trouver un accord avec la direction, mais rien de bouge. Ce que fait Ryanair est contraire au droit et constitue une concurrence déloyale vis-à-vis des autres compagnies. Elle doit respecter les législations nationales et européennes ».