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Pakistan: victoire contestée de Imran Khan aux législatives
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Au Pakistan, les résultats partiels des élections législatives font émerger un candidat: Imran Khan. Après trois premières tentatives ratées, l'ancien champion de cricket est bel et bien sur le point de remporter les élections pakistanaises. Le candidat et son parti auraient 114 sièges, même si le décompte des votes n’est pas complètement terminé. Sa formation apparait largement en tête, loin devant son principal adversaire, le PML-N du clan Sharif. Il ne reste qu'une dizaine de sièges à dépouiller.
Avec notre correspondante à Islamabad, Solène Fioriti
Imran Khan est en tête et il va le rester : 114 sièges pour l'instant, il est loin devant son premier adversaire, la Ligue musulmane de l'ancien Pemier ministre Nawaz Sharif. Il ne reste qu'une dizaine de sièges à dépouiller. Le PTI d'Imran Khan devient donc la première formation politique au Parlement.
Imran Khan a fait un long discours d’une demi-heure à la télévision pakistanaise, un discours qu’il a commencé par ces mots « Grâce à Dieu, après vingt-deux ans de lutte, les Pakistanais m’ont donné un mandat ».
Il a ensuite énuméré les enjeux à venir pour son gouvernement. Et notamment la lutte contre la corruption et les excès des puissants, utilisant cette expression : « Je mettrai fin à cette culture du goût du luxe », un propos paradoxal de la part d’un ancien playboy.
Imran Khan a aussi promis de relancer l’économie pakistanaise, d'investir dans l'éducation et a multiplié les promesses sociales. Avec lui, a-t-il affirmé « les miséreux et les riches seront enfin soumis à la même loi ».
Quant à la controverse sur les accusations de fraude qui entachent ce scrutin, il s’est dit prêt à collaborer à toutes les enquêtes qui lui seraient présentées, ajoutant même que d’après lui, ces élections avaient été les plus transparentes de l’histoire du pays.
Des fans enthousiastes devant sa résidence
Alors même que l’ancien sportif professionnel prononce son discours, ses fans se rassemblent devant son domicile. Malgré les forces de sécurité qui bloquent l'accès de cette petite ruelle, ils sont une centaine de supporters à être parvenu jusqu'aux portes d'Imran Khan. Beaucoup ont fait le déplacement depuis la province de Khyber Pakhtunkhwa, une région dans laquelle il a réalisé ses meilleures scores mercredi 25 juillet.
Des partisans d'Imran Khan attendent devant le domicile de l'ancien champion de cricket, à Islamabad, le 26 juillet 2018.REUTERS/Athit Perawongmetha
Wazi Khan est l'un d'entre eux. Ce vieux monsieur au turban crème se déplace avec peine. Mais il a tenu à venir applaudir son héros. « Imran Khan est un grand leader. Regardez en 1992, il a remporté la coupe du monde, et maintenant il est président », s’exclame-t-il. « Nous avons besoin d'un bon président, d'un président honnête, qui reconstruise le Pakistan. »
D'après Ali Safdar, il a toutes les qualités pour réussir : « Il est passionné, il n'abandonne jamais et il est fort. Il va créer des millions d'emplois et faire construire des centaines de milliers de maisons. C'est un très gros boulot ! » Il affirme être venu de Londres pour lui donner un chapelet musulman, qu’il tient à la main et compte lui offrir.
A quelques kilomètres de là, l'ex-Premier ministre Nawaz Sharif est toujours emprisonné pour corruption. Les supporters de son parti sont restés calmes, malgré leur défaite aux élections pakistanaises.
→ A (RE)LIRE : Législatives au Pakistan, les enjeux du scrutin
■ Imran Khan, un sportif de haut niveau, un flambeur et un homme politique
Imran Khan a d’abord fait rêver l'Angleterre. Lorsqu’il débarque du Pakistan pour finir ses études à Oxford, il est encore un beau gosse d'à peine 20 ans. A Londres, il fait la fête en boîte de nuit. Le play-boy sort beaucoup, se fait des amis riches et haut placés, devient glamour. Et son mariage en 1995 avec une héritière anglaise de 22 ans de moins que lui n'en finit pas de passionner les tabloïds.
Imran Khan a aussi fait rêver les fans de cricket. Un sport qui, au Pakistan, est comme le foot au Brésil, une culture à part entière. Le sportif joue pendant 20 ans en équipe nationale, prend sa retraite, puis est rappelé à 39 ans et mène son pays au titre de champion du monde. Sa légende est écrite.
Aujourd'hui, il fait rêver ses partisans, grâce à son discours populiste. Il entend nettoyer la classe politique pakistanaise. Mais à quel prix ? L'armée, qui le soutient sans le dire. Des alliances douteuses avec les partis islamistes. Un caractère illisible, un programme qui change au gré de l'actualité. Ceux qui ne rêvent pas d'Imran Khan, ce sont les cercles libéraux, où il a déjà gagné son surnom : le Donald Trump du Pakistan.
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Des partis politiques ont rejeté vendredi la victoire d'Imran Khan aux législatives pakistanaises, annonçant des manifestations et exigeant un nouveau scrutin, alors que des observateurs étrangers évoquent des "restrictions sur la liberté d'expression"
"Nous pensons qu'un vol a été commis", a déclaré l'un des ténors du regroupement de partis contestataire, le mollah Fazalur Rehman, au terme d'une réunion rassemblant une douzaine de partis à Islamabad.
Parmi ces formations figure le PML-N de Shahbaz Sharif, au pouvoir ces cinq dernières années, et qui avait dénoncé dès mercredi, le jour du scrutin, des "fraudes flagrantes" ramenant "le Pakistan 30 ans en arrière". Le parti s'estime victime d'une conspiration de l'armée et de la justice pakistanaises pour l'évincer du pouvoir.
L'ex-Premier ministre Nawaz Sharif, destitué en juillet 2017 pour une affaire de corruption, a été condamné à dix ans de prison et incarcéré moins de deux semaines avant le scrutin.
La campagne électorale elle-même a été dépeinte par certains observateurs comme l'une des plus "sales" de l'histoire du pays en raison de manipulations présumées de l'armée pakistanaise en faveur de M. Khan.
"Nous ne voulons même pas leur donner le droit de gouverner après cette élection. Nous sommes tombés d'accord pour exiger de nouvelles élections", a déclaré Fazalur Rehman.
Fazalur Rehman (d) et Shahbaz Sharif (g) lors d'une conférence de presse le 27 juillet 2018 à Islamabad ( AFP / AAMIR QURESHI )
"Nous bloquerons la route de ces voleurs et pilleurs s'ils se dirigent vers le Parlement", a ajouté ce chef d'un petit parti religieux, soulignant qu'il en allait de "la survie de la démocratie" dans le pays.
Le leader du Parti du peuple pakistanais (PPP), Bilawal Bhutto, troisième du scrutin, et absent à cette rencontre, a annoncé peu après qu'il rejetait lui aussi les résultats de l'élection.
Le fils de l'ex-Première ministre Benazir Bhutto, assassinée en 2007, a toutefois fait savoir qu'il chercherait à convaincre les autres formations politiques de participer au processus parlementaire.
- Liberté d'expression -
Ces déclarations interviennent alors que le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), le parti d'Imran Khan, a remporté le scrutin en s'assurant au moins 114 sièges au Parlement, loin devant ses rivaux, selon des résultats partiels rendus publics vendredi par la Commission électorale pakistanaise (ECP).
Mais la mission d'observation de l'Union européenne a fait état de "restrictions sur la liberté d'expression", d'un "manque notable d'égalité et d'opportunité aux élections" et estimé que ce processus électoral n'était "pas à la hauteur" des dernières législatives, en 2013.
"La plupart des interlocuteurs (ont) reconnu un effort systématique pour porter atteinte (au PML-N) via des affaires de corruption, outrage au tribunal ou accusations de terrorisme", a-t-elle encore noté.
Washington partage d'ailleurs les conclusions des observateurs européens, a indiqué le département d'Etat selon lesquels "les évolutions positives du cadre juridique sont éclipsées" notamment par "un manque notable d'égalité et d'opportunité aux élections".
Les Etats-Unis, à la tête de la mission de l'Otan en Afghanistan voisin, partagent les conclusions des observateurs européens, et ont exprimé des "inquiétudes au sujet d'irrégularités" ayant émaillé la campagne électorale, a indiqué le département d'Etat.
Malgré ces réserves, Washington se dit prêt à travailler avec le futur gouvernement issu des urnes.
"Personne ne peut gouverner efficacement lorsque la moitié du pays croit que vous avez été installé suite à une manipulation de l'armée et de la justice plutôt que par le vote du peuple", avait estimé l'ancien diplomate Hussain Haqqani.
"Le problème est que l'armée a endossé un rôle si central le jour du vote et que les accusations des partis incluent le fait que leurs agents électoraux ont été expulsés des bureaux de vote", renchérit l'analyste Azeema Cheema, interrogée par l'AFP.
- "Nouveau Pakistan" -
Imran Khan ( AFP / Gal ROMA )
Bien que meilleur qu'attendu, le résultat du parti d'Imran Khan, soupçonné d'avoir bénéficié du soutien tacite de l'armée, ne lui permettra pas d'obtenir la majorité (137 sièges) nécessaire à la formation d'un gouvernement. Il devait donc chercher des alliés parmi les députés indépendants ou former une coalition avec d'autres partis.
"Nous avons réussi. On nous a donné un mandat", a-t-il lancé jeudi dans son discours de victoire, louant les élections "les plus justes et les plus transparentes" de l'histoire du pays.
Promettant l'avènement d'un "nouveau Pakistan", il s'est engagé à lutter contre la corruption et la pauvreté. Il a également promis de travailler à des "relations équilibrées" avec les Etats-Unis et s'est dit prêt à discuter de l'épineux conflit du Cachemire avec l'Inde.
Mais le futur gouvernement se retrouvera confronté à des problèmes pressants, notamment une économie dans le rouge et de gigantesques défis environnementaux.
Le PML-N de Shahbaz Sharif a pour sa part remporté 63 sièges à ce stade, et le PPP de Bilawal Bhutto-Zardari, 43, a indiqué la Commission.