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McDonald’s France. Derrière le sourire du clown, l’envers du décor
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
REPRIS de CGT Unilever Le Meux et Révolution Permanente
80 % de CDI, et une précarité galopante. Un système économique basé sur le système de franchise, qui ouvre les portes à la fraude fiscale ou bien encore des conditions de travail tout à fait exécrables, l’envers du décor chez McDonald’s en France rend extrêmement cynique le sourire du clown de la multinationale.
Un système économique basé sur la franchise… et la fraude fiscale
Selon les chiffres fournis par McDonald’s France, on dénombre aujourd’hui environ 1380 restaurants de la multinationale sur le territoire. Un empire colossal, dont le chiffre d’affaire en 2015 en France de 912965300 €, tandis que la société revendique près de 2 millions de repas servis tous les jours.
Mais la caractéristique phare du système économique à la sauce McDonald’s réside dans son réseau de franchise, qui n’est certes plus aujourd’hui une particularité de la multinationale mais dont elle a été une pionnière en France. En effet, 80% des restaurants en France appartiennent à plus de 310 franchisés. Le deal consist à reverser une redevance d’exploitation entre 10 et 20% du chiffre d’affaires hors taxe afin de jouir en toute tranquillité de la marque, de l’exclusivité des recettes et noms de burgers. Un système ingénieux qui permet à la multinationale non seulement d’encaisser des sommes substantielles tout en ne supportant pas les coûts, mais qui permet en outre de bénéficier de l’investissement direct des franchisés : en effet, il faut débourser environ 750 000€ pour obtenir le sésame, au bout d’une formation de 12 mois divisés en 5 sessions. Une force de frappe considérable, qui a permis de dégager un chiffre d’affaire de 4 milliards 600 millions d’euros en 2014.
Ce montage à la fois ingénieux et passablement obscur permet à la multinationale non seulement de « sous traiter » mais aussi de faciliter les montages financiers les plus économiquement rentables pour la firme. C’est ainsi qu’en avril 2016, la multinationale a ainsi subi un redressement fiscal de 300 millions d’euros suite à la plainte pour blanchiment de fraude fiscale déposée par les délégués syndicaux de McDonald’s et leur avocate Eva Joly. Une sanction qui, si elle a égratigné l’image du géant du fast-food, n’aura en aucun cas freiné ses velléités explicites, McDonald’s étant l’une des figures de proue du dossier Luxleaks, en bénéficiant des taux d’impositions ridiculement bas en cours au Luxembourg pour ses bénéfices réalisés sur le sol hexagonal.
80% de CDI… une précarité galopante et des conditions de travail extrêmement dures
C’est ainsi que McDonald’s ne comptent pas moins de 70 000 salariés (en moyenne, 54 par restaurant), dont 80% des contrats en CDI. Un chiffre qui peut paraître colossal, mais qui masque en réalité mal la situation de turn-over permanent dans les différents restaurants hexagonaux.
Des statistiques qui en disent long sur la politique de McDonald’s. En effet, les conditions de travail extrêmement difficiles et la précarité qui touche les salariés de la firme pousse ces derniers à ne pas s’éterniser outre mesure dans les restaurants. Plutôt que de payer diverses primes de fin de CDD, il est donc plus économique d’embaucher directement en CDI et d’attendre non pas des licenciements, mais des démissions pures et simples ne représentant aucun coût supplémentaire. Et étant donné que la main d’œuvre est disponible à foison avec les quelques 6 millions de chômeurs officiellement recensés, le risque de tomber en « pénurie » de travailleurs est proche de 0.
En terme de salaire et autre primes, McDonald’s est particulièrement dur en affaire. Les mouvements de 2016 dans les restaurants de la firme, tout comme ceux de 2017, dénoncent l’absence de prime de participation, de 13e mois, ou bien encore de majoration pour le travail le dimanche et de nuit. A l’heure actuelle, les salariés ne gagnent que le SMIC hôtelier (9,67€/h) et sont incités à travailler en temps partiel, et ce dès l’embauche. Une situation ubuesque donc, où un ensemble de travailleurs ne touche qu’environ 900€ par mois tout en terminant à des heures parfois extrêmement tardives, le tout masqué par une prétendue sécurité de l’emploi… qui ne tient en réalité qu’à la résistance des travailleurs à des cadences infernales, des conditions de travail exécrables, des coups de pressions multiples et à une précarité galopante, comme l’illustre le témoignage que nous avions publié surRévolution Permanenteen juin 2015.
Salariat étudiant : de la carotte au coup de bâton
Toujours selon le site internet Statistica.com, 60% des salariés McDonald’s en France ont entre 18 et 24 ans. Une proportion extrêmement élevée qui s’explique par le fait que peu de personne ne s’éternise dans cette entreprise, mais qui a aussi une autre explication : de fait, McDonald’s axe sa stratégie de recrutement en visant avant tout les étudiants, qui sont 50% à travailler en parallèle de leurs études, et qui représentent un ensemble salarial malléable à souhait, qui n’a potentiellement « pas le choix » et subit plus docilement des conditions de travail exécrables étant donné qu’il ne s’agit que d’une courte période de leur vie professionnelle
Sur les 69 000 salariés de l’enseigne, nous avons beaucoup de jeunes et d’étudiants qui, même s’ils sont en CDI, restent sur de courtes périodes avant de poursuivre leurs études. C’est pourquoi, nous avons chaque année besoin de renouveler largement nos effectifs.
McDonald’s en 2013
Un système de turn-over qui permet également de ne pas laisser se cristalliser les colères qui peuvent éclater, notamment du au fait de l’absence relative de structures syndicales au sein des restaurants McDonald’s. Selon le site Digischool, il est proposé aux étudiants des contrats « à temps partiel. En général, 20h ou 10h par semaine, ce qui vous laisse le temps de suivre vos études à côté. Vous serez payé au SMIC horaire » Or, comment préparer sereinement un examen si on bosse la veille jusqu’à tard le soir ? Comment peut on suivre convenablement un cour à 8 heures du matin quand on finit le travail à 2, voire 3 heures ? Le revers de la médaille, et le retour de bâton, est souvent violent, s’accompagnant soit d’une démission, soit d’arrêt des études voire de burn-out pur et simple.
Un exemple riche en enseignements...
C’est ainsi que derrière le sourire du clown, l’envers du décor dévoile sans retenu la réalité d’un mode de production et de sur-exploitation que les sphères dominantes entendent généraliser très largement. Il est important de voir que l’exemple de McDonald’s n’est évidemment pas une exception à la règle, avec bien évidemment une logique économique générale semblable dans l’ensemble des entreprises de restauration rapide mais aussi plus largement généralisable à l’ensemble des emplois précaires. Le premier enseignement réside donc dans le fait que le problème pour combattre un système aussi huilé et n’offrant que de difficiles perspectives de lutte pour changer la donne dépasse largement le seul cas de McDonald’s, et que les combats qui se mènent au sein de ces restaurants entrent plus largement dans une sphère de lutte qui englobent l’ensemble du « précariat ».
Le deuxième enseignement, c’est que l’exemple McDonald’s est particulièrement significatif des intérêts communs de la jeunesse scolarisés, notamment étudiantes, et des travailleurs. C’est bel et bien l’extrême précarité d’une partie de la jeunesse estudiantine qui pousse des milliers d’étudiants dans ces secteurs du travail précarisés, ayant un impact sur la sélection sociale sur les bancs universitaires. Très concrètement, il s’agit donc de voir la nécessité pour de larges secteurs de la jeunesse de se lier aux batailles des travailleurs, ici auprès de ce « précariat » dont ils sont, de surcroît, une part significative.