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Face à Macron, l’insoumission révolutionnaire !
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Voici le texte d'un tract que les camarades marseillais de Révolution diffusent aux Amphis d'été de la France insoumise, où nous tenons un stand.
Ces Amphis d’été de la France insoumise se tiennent au seuil d’une année qui sera marquée, à l’échelle mondiale, par une énorme instabilité économique, politique, diplomatique et militaire. L’instabilité permanente est la caractéristique centrale de notre époque. Elle découle de la profonde crise du système capitaliste. Tous les équilibres – entre les classes et entre les Etats-nations – subissent des pressions colossales. Tôt ou tard, ils se brisent.
Prenons deux exemples récents. En Russie, après des années de relative stabilité sociale, la contre-réforme des retraites annoncée par le gouvernement a poussé des centaines de milliers de personnes dans les rues. La popularité de Vladimir Poutine chute rapidement ; c’est un tournant dans la vie politique de ce pays. En Turquie, c’est la monnaie nationale qui a rapidement chuté. La banque centrale turque peut bien s’agiter, elle aura du mal à empêcher le pays de sombrer dans la récession. Cela porterait un coup sévère au régime d’Erdogan – et aurait d’importantes répercussions internationales.
Macron benallisé
En France, Macron annonce une nouvelle série de contre-réformes majeures. Il veut aller vite, lancer plusieurs attaques en même temps. Il table sur l’incapacité des directions syndicales à organiser sérieusement la lutte – et notamment à sortir de l’impasse des « journées d’action » sans lendemain (et sans effets). Cependant, la modération des directions confédérales n’est pas un obstacle absolu au développement de la lutte des classes. L’histoire de notre pays ne manque pas de mouvements de masse échappant au contrôle des chefs syndicaux. Les conditions d’un tel scénario sont de nouveau réunies ; chacune des offensives du gouvernement en renforcera la possibilité. Les nombreuses grèves combatives de ces 12 derniers mois, dans différents secteurs, ont déjà clairement signalé une nette élévation de la température sociale.
En outre, les affaires Benalla et Kohler ne peuvent qu’alimenter la combativité de notre camp, à terme. Dans la jeunesse et le salariat, ces affaires renforcent le rejet, voire le dégoût, des institutions de la « démocratie » bourgeoise. Elles alimentent donc l’idée – correcte – qu’un changement radical de régime est nécessaire. Ceci jouera un rôle non négligeable dans le développement des luttes à venir. D’ores et déjà, l’affaire Benalla complique le projet de réforme de la Constitution, dont l’objectif est de limiter les capacités de l’opposition parlementaire à ralentir le rythme des mauvais coups. Car enfin, un chef de barbouzes, même jupitérien, semble bien mal placé pour imposer un « meilleur fonctionnement démocratique » !
Le rôle de la France insoumise
Dans ce contexte, tous les sondages confirment que la France insoumise est perçue comme la première force d’opposition au gouvernement. A gauche, la domination de la FI est d’autant plus nette que les autres forces traversent une crise profonde. Le PS est durablement discrédité. « Générations », le mouvement de Benoît Hamon, se positionne « entre la FI et le PS » – ce qui, dans un contexte de polarisation croissante, ne mène nulle part. Les Verts ont soutenu la politique réactionnaire de plusieurs gouvernements « socialistes », dont le dernier. En conséquence, ils sont au bord du gouffre. Enfin, le prochain congrès du PCF verra s’affronter pas moins de trois fractions dirigeantes – dont aucune, cependant, ne propose de rompre avec le réformisme et l’électoralisme qui, depuis des décennies, détruisent ce parti. Toutes ces forces cherchent régulièrement à « s’unir » contre... la France insoumise. Problème : il ne suffit pas d’« unir » des appareils discrédités pour intéresser les masses !
Ainsi, le succès de la France insoumise est, en partie, relatif aux déboires des autres. La FI est beaucoup moins discréditée que les autres forces de gauche. C’est bien, mais c’est insuffisant. Les sondages évoqués ci-dessus soulignent qu’environ 40 % de l’électorat envoie au diable toutesles forces politiques, FI comprise. Bien sûr, il s’agit surtout des électeurs parmi les plus pauvres et les plus exploités de la population, ceux qu’une organisation de gauche doit s’efforcer de convaincre en priorité. C’est possible ! A condition que la stratégie et le programme de la FI soient en phase avec la colère, la frustration et la radicalité qui bouillonnent dans les profondeurs de la société.
Par exemple, les élections européennes seront l’occasion d’expliquer en termes clairs que l’Union Européenne est une vaste machinerie capitaliste, réactionnaire, au service des multinationales, et qu’il n’est donc pas possible de la « réformer » au profit des travailleurs européens. En même temps, « sortir de l’UE » sur la base du capitalisme ne réglera aucun problème, comme peuvent et pourront en témoigner les travailleurs britanniques. La « rupture avec l’UE » doit se faire sur des bases révolutionnaires, c’est-à-dire sur la base d’une rupture avec le système capitaliste lui-même. Aucun autre « plan B » ne sera possible !