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Argentine : explosion de colère étudiante après les attaques du FMI contre l’université
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Alors que les ArgentinEs font face aux terribles plans d’ajustement du FMI, qui risquent de faire plonger le pays dans une nouvelle crise 17 ans après celle de 2001, c’est le mouvement étudiant qui a pris la tête de la lutte contre ces plans, qui s’appliquent de manière très dure dans l’enseignement supérieur.
Le point de départ de la lutte a été la proposition du gouvernement d’augmenter les enseignantEs de seulement 10 %, alors que l’inflation devrait atteindre les 40 % pour 2018. Face à cela, ce sont des dizaines de milliers d’enseignantEs et d’étudiantEs qui manifestent depuis deux semaines, alors que les enseignantEs sont en grève depuis un mois.
Mobilisation… et répression
Le mouvement, quoique national, connaît des développements particuliers : de peur de « réveiller » le mouvement étudiant de Buenos Aires, et notamment des deux universités les plus importantes (La Plate et l’UBA), le gouvernement a décidé de ménager celles-ci et de faire peser les coupes budgétaires sur les universités de province. Résultat : dans ces universités, des assemblées générales massives se développent. À Jujuy, dans le nord du pays, près de 1 500 étudiantEs se sont réunis le 28 août ; à Córdoba, l’université est occupée par les étudiantEs qui étaient aussi 1 500 en assemblée générale. La fac a été évacuée il y a une semaine par la police, mais cela n’a pas empêché les étudiantEs de réagir de plus belle en dénonçant la politique des gouverneurs provinciaux péronistes, aux mains du gouvernement, et des associations étudiantes pro-Macri, qui accompagnent les mesures d’austérité.
Un mouvement appelé à se massifier
Le mouvement se mesure aussi dans la rue : à Mendoza, sur la Cordillère des Andes, 15 000 étudiantEs ont manifesté lundi 27 août pour la « défense de l’université gratuite, laïque et publique », ou encore 3 000 à San Rafael dans la même province. Partout, un slogan revient : « L’éducation publique ne se vend pas, elle se défend » ; une bannière derrière laquelle les étudiantEs remettent en cause la main basse faite par le FMI sur l’Argentine. Parmi les revendications des étudiantEs, des bourses intégrales financées par des impôts fortement progressifs sur les grandes fortunes, ou encore l’expropriation des logements vides pour une vraie politique du logement étudiant. Si, pour l’instant, le gouvernement tente de rester sur ses positions, le mouvement est encore appelé à se massifier, avec une nouvelle dynamique d’occupation des universités. Ainsi, la récente décision des étudiantEs de l’Université de Buenos Aires (UBA, l’université la plus prestigieuse du pays) d’occuper la faculté de philosophie montre le dynamisme d’un mouvement qui est loin d’avoir dit son dernier mot.
Arthur Nicola