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Grèce: manifestations de rentrée sociale contre le nouveau train de rigueur

Lien publiée le 10 septembre 2012

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

SALONIQUE (Grèce), 08 sept 2012 (AFP) - Plus de 12.000 manifestants sont descendus dans la rue samedi soir à Salonique (nord) pour protester contre les nouvelles mesures de rigueur réclamées à la Grèce par l'UE et le FMI, honorant le traditionnel rendez-vous de la rentrée sociale.

A l'issue de la manifestation, des affrontements ont opposé un bloc d'environ un millier d'autonomes aux forces de l'ordre près de l'université, en plein centre-ville, a constaté un correspondant de l'AFP.

Victime de jets de projectiles, la police a tiré des grenades lacrymogènes et assourdissantes, avant de charger les groupes de perturbateurs qui se sont dispersés dans le centre.

Auparavant, les manifestations anti-rigueur s'étaient terminées dans le calme après avoir réuni une foule de quelque 12.000 personnes, selon la police. L'année dernière avait vu un record de 25.000 contestataires dans la rue pour la même occasion, l'ouverture de la Foire internationale de la ville.

Les manifestants se sont répartis entre quatre défilés: celui des grands syndicats GSEE pour le privé et Adedy pour la fonction publique, le cortège du principal parti d'opposition, Syriza (gauche radicale), celui du Pame, le front syndical communiste, et celui des autonomes et de l'extrême gauche.

Ils dénonçaient l'intensification de la rigueur après plus de deux ans d'austérité, qui ont fait chuter le niveau de vie de 35% de l'aveu même du gouvernement, exploser le chômage, à près d'un quart de la population active, et aggravé la récession qui en est à sa cinquième année.

"Non à l'abolition d'acquis centenaires", "le peuple grec n'en peut plus", proclamaient des banderoles dans le cortège syndical, escorté de nombreuses ambulances attestant de la tension montante parmi le personnel médical contre les baisses de salaires et les coupes budgétaires.

"Très bientôt, l'immense majorité du peuple grec va réagir", a averti le chef du parti Syriza, Alexis Tsipras, en hausse dans les sondages face au gouvernement de coalition réunissant droite, socialistes et gauche modérée.

Il a accusé le Premier ministre conservateur, Antonis Samaras, qui lui avait reproché dans la matinée de pousser la Grèce vers la sortie de l'euro, d'être celui "qui conduit le pays à la catastrophe".

Les syndicats du secteur privé espèrent notamment faire barrage aux pressions de la troïka représentant les créanciers UE-BCE-FMI de la Grèce, qui réclament davantage de dérégulation du marché du travail, tandis que l'Adedy condamne les nouvelles coupes "barbares" dans les salaires et les emplois de la fonction publique.

Ce tour de chauffe social intervient à la veille d'une réunion entre la troïka et le ministre grec des Finances, Yannis Stournaras, et d'un rendez-vous des alliés gouvernementaux pour peaufiner les mesures visant à économiser 11,5 milliards d'euros en 2013 et 2014.

La zone euro et le FMI font dépendre de l'adoption de ces mesures la poursuite de leur soutien à la Grèce, ce qu'a rappelé dans la matinée M. Samaras, se fixant comme priorité d'obtenir "un rapport positif" de la troïka sur les efforts grecs de redressement.

Mais il a reconnu qu'il devra batailler dur pour faire passer cette cure d'austérité "douloureuse et injuste", contre laquelle les grèves doivent se multiplier cette semaine. Des manifestations sont aussi attendues quand elle sera soumise au parlement, en principe courant octobre.

Un impressionnant dispositif de quelque 3.500 policiers a été déployé à Salonique pour parer aux débordements, fréquents en marge des manifestations en Grèce, et une dizaine d'interpellations "préventives" ont été annoncées.

Des supporteurs du club local de football Heraklis, coutumiers des violences, battaient aussi le pavé pour protester contre les difficultés économiques de leur équipe.

Plusieurs centaines de policiers, de pompiers et de garde-côtes en uniforme avaient déjà manifesté à la mi-journée dans la ville contre les coupes salariales les visant. "Quand la colère déferlera sur le parlement, nous serons avec le peuple", annonçait une de leurs banderoles.

Plusieurs milliers de militants communistes ont aussi défilé dans la matinée à Athènes contre les coupes dans les pensions et les prestations de santé.