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Les collèges ghettos s’expliqueraient d’abord par la fuite vers le privé
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Dans une étude de l'Insee, Paris, Bordeaux et Clermont-Ferrand ont été passés à la moulinette pour mettre en évidence les facteurs qui jouent le plus dans la ségrégation des collèges.
Le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer en parle peu, pourtant le problème reste entier: par endroits, surtout dans les grandes villes, une partie des établissements scolaires sont ghettoïsés, en concentrant des enfants issus de familles défavorisées, ou à l’inverse n’accueillant que des élèves issus de milieux très privilégiés. Dans un sens comme dans l’autre, l’absence de mixité sociale a des effets négatifs : elle menace la cohésion nationale et nuit à la réussite scolaire des élèves les plus fragiles. Voici une étude intéressante, publiée par l’Insee. Trois villes (Paris, Bordeaux et Clermont-Ferrand) ont été passées à la moulinette en 2015 pour mettre en évidence les facteurs qui jouent le plus dans la ségrégation des collèges.
Est-ce le quartier où l’on vit ?
Il y a cet argument, qui revient vite dans les discussions sur la mixité : l’école ne peut pas tout, le problème est plus global, lié à l’habitat et la politique du logement. Comment en effet avoir des écoles accueillant des enfants de tous les milieux sociaux, quand l’établissement se situe au pied des tours HLM ou à l’inverse dans un quartier tellement chic que les loyers ne sont accessibles que pour une minorité de familles?
L’Insee a cherché à savoir dans quelle mesure la ségrégation résidentielle jouait dans l’état de mixité des écoles. Techniquement, elle a mesuré le niveau de ségrégation théorique qui prévaudrait en l’absence de tout contournement du collège public de secteur. Résultat: «Dans les trois zones urbaines considérées, le niveau de ségrégation sociale effectivement observé entre collèges est nettement supérieur à celui observé au niveau des quartiers.» Ce qui veut donc dire que la ségrégation résidentielle ne serait pas le facteur déterminant pour expliquer l’absence de mixité à l’école.
À Paris, par exemple, «la ségrégation au niveau des collèges correspond, pour moitié, à la ségrégation liée uniquement aux lieux de domicile des élèves. L’autre moitié est liée aux dérogations obtenues par les familles…» L’Insee enfonce le clou: «Les choix des familles amplifient nettement la ségrégation sociale entre élèves.»
Est-ce les dérogations accordées par le rectorat pour éviter le collège de secteur ?
Les familles ont deux attitudes possibles quand elles veulent éviter le collège de secteur. Déroger à la carte scolaire, en rusant (changement d’adresse, jeux des options rares…) ou inscrire son enfant dans un établissement privé. L’Insee a mesuré l’impact de ces deux attitudes en termes de mixité. Le résultat peut surprendre tant il est tranché.
«Le choix d’un collège public en dehors du secteur assigné par la carte scolaire n’accroît la ségrégation entre les établissements scolaires que de façon marginale, écrivent les chercheurs. Ce type de choix peut réduire la mixité sociale dans les collèges évités (effet "évitement"). Néanmoins, pour les collèges publics "attractifs", accepter des élèves hors secteur peut augmenter la mixité de leur recrutement (effet "réallocation")».

Est-ce alors la fuite vers le privé, qui a l’impact le plus important?
Pour les statisticiens de l’Insee, les chiffres sont clairs: «Le surcroît de ségrégation s’explique pour l’essentiel par le choix de certaines familles en faveur de l’enseignement privé.» A Paris, le choix d’un collège privé contribue pour 45 % à la ségrégation observée, et le contournement de la carte scolaire pour un autre collège public à 5 % seulement. Pour les métropoles de Bordeaux et Clermont-Ferrand, la contribution de l’évitement vers le privé atteint 33 %, celle du choix d’un collège public autre que celui du secteur s’établit à 6 % et 4 % respectivement.





