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Rafale: L’opposition indienne réclame la démission de Modi
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
NEW DELHI, 22 septembre (Reuters) - L’opposition indienne réclame la démission du Premier ministre Narendra Modi à la suite de révélations du site Mediapart sur le contrat de livraison d’avions de chasse Rafale conclu en 2016 avec la France.
“Le Premier ministre a personnellement négocié et modifié le contrat Rafale à huis clos. Grâce à François Hollande, nous savons maintenant qu’il a personnellement apporté à Anil Ambani un contrat portant sur plusieurs milliards de dollars”, a dénoncé Rahul Gandhi, président du Parti du Congrès, la principale force de l’opposition politique indienne.
“Le Premier ministre, ajoute-t-il sur Twitter, a trahi l’Inde.”
Anil Ambani dirige le groupe Reliance, choisi comme partenaire local de Dassault dans le cadre du contrat Rafale, conformément aux règles indiennes en matière de défense qui prévoient, en guise de compensation, que toute firme étrangère doit réinvestir en Inde l’équivalent d’au moins 30% du montant d’un contrat.
Depuis des mois, l’opposition indienne réclame au gouvernement des explications sur le choix de Reliance au détriment d’Hindustan Aeronautics, la société aéronautique publique qui produit des avions depuis des décennies, pour l’essentiel sous licence russe.
CE GROUPE DE SERVICE”
Dans un article mis en ligne vendredi par le site Mediapart, François Hollande, président au moment du contrat, indique que New Delhi a fait pression sur Dassault pour que le groupe Reliance soit son partenaire local.
“Nous n’avions pas notre mot à dire à ce sujet”, dit l’ancien président français au site d’information. “C’est le gouvernement indien qui a proposé ce groupe de service, et Dassault qui a négocié avec Ambani. Nous n’avons pas eu le choix, nous avons pris l’interlocuteur qui nous a été donné.”
Le contrat signé en 2016 porte sur la livraison de 36 Rafale, que produit Dassault Aviation, pour un montant estimé à 8,7 milliards de dollars.
Aucun commentaire n’a pu être obtenu dans l’entourage de Narendra Modi ou auprès de la direction du groupe Reliance.
Dans un tweet, le ministère indien de la Défense souligne lui que ni le gouvernement indien, ni le gouvernement français n’avaient leur mot à dire dans le choix de ce partenaire local.
“L’article se référant à la déclaration de l’ancien président français M. Hollande selon laquelle le gouvernement indien a insisté pour qu’une société donnée soit le partenaire de compensation de Dassault Aviation est en cours de vérification”, peut-on lire dans ce tweet, qui ajoute: “Il est rappelé que ni le gouvernement indien, ni le gouvernement français n’avaient leur mot à dire dans cette décision commerciale.”
“CETTE DÉCISION EST LE CHOIX DE DASSAULT AVIATION”
Dassault Aviation a de son côté démenti l’information, affirmant avoir sélectionné le groupe Reliance pour des raisons industrielles.
“Cette décision est le choix de Dassault Aviation, comme l’avait déjà expliqué Eric Trappier (PDG de Dassault Aviation) dans une interview publiée par le journal MINT le 17 avril 2018”, rappelle l’avionneur dans un communiqué publié vendredi.
“Dassault Aviation et Reliance ont construit à Nagpur une usine pour produire des pièces de Falcon et de Rafale. Le choix du site de Nagpur a été motivé par la disponibilité de terrains avec accès direct à une piste d’aéroport, condition essentielle à toute activité aéronautique”, ajoute Dassault.
De même, le ministère français des Affaires étrangères note dans un communiqué que “le gouvernement français n’est en aucune façon impliqué dans le choix des partenaires industriels indiens qui ont été, sont ou seront sélectionnés par les industriels français”.
“Conformément à la procédure d’acquisition indienne, les industriels français ont toute liberté de choisir les partenaires industriels indiens qu’ils estiment les plus pertinents puis de présenter pour approbation au gouvernement indien les projets d’offsets (ndlr, compensation) qu’ils souhaitent réaliser en Inde avec ces partenaires locaux afin de remplir leurs obligations à cet égard”, poursuit le Quai d’Orsay. (avec Ingrid Melander et Tim Hepher à Paris Henri-Pierre André pour le service français)