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Plan pauvreté : Macron s’est penché quelques instants sur les pauvres
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Depuis le début de son quinquennat, Jupiter a multiplié les mesures en faveur des possédants et il s’est attaqué à tous les dispositifs sociaux établis pour la population et les plus démuniEs. Il a cependant daigné consacrer, le 13 septembre, une demi-journée aux pauvres, mais le résultat est bien maigre.
La politique économique et sociale de Macron a aggravé la misère : les dotations aux communes ont baissé, et cela n’a pas été sans répercussions sur les aides sociales et les subventions aux associations ; les retraitéEs gagnant plus de 1 200 euros ont subi la hausse de la CSG, le secteur HLM a été ponctionné ; la revalorisation des aides sociales, au logement, des pensions de retraites n’est plus indexée sur l’inflation ; l’augmentation de 0,3 % est bien inférieure à celle des prix, qui atteint 2,4 % sur un an ; la loi sur le logement (loi Elan) a « oublié » les mal-logés ; la moitié des emplois aidés ont été supprimés ; les crédits d’hébergement d’urgence ont été réduits...
Et après une matinée passée à communiquer sur ses bienfaits envers les pauvres, Macron continue : dans une lettre de cadrage envoyée aux syndicats et au patronat, le gouvernement annonce, malgré un retour à l’équilibre de l’Unedic en 2019 et un excédent en 2020, son intention de diminuer le budget consacré aux allocations chômage de 3,9 milliards d’euros.
Le plan pauvreté : du bluff
L’école sera obligatoire à 3 ans… alors que 97,6 % des enfants de cet âge sont déjà scolarisés ; 30 000 places de crèches seront créées… d’ici 2022. Une aide à la garde d’enfants est annoncée alors qu’elle est déjà versée par la CAF. Une réforme d’ampleur de la PMI (protection maternelle et infantile) est prévue mais sans aucune précision, on peut donc s’inquiéter du sort qui lui sera réservé…
Avec l’intégration de l’Aide à la complémentaire santé (ACS) à la CMU-complémentaire, les bénéficiaires de l’ACS ne paieront plus de cotisations à une mutuelle. Mais avec un revenu supérieur à 991 euros par mois (montant pour une personne seule), il ne sera toujours pas possible de bénéficier de la CMU-C !
Macron a annoncé la création du « revenu universel d’activité » (RUA) en 2020. Il joue sur les mots. Le revenu universel serait versé sans conditions de ressources et d’activités, alors que le RUA est l’« allocation sociale unique » promise dans son programme électoral. Il s’agit de la fusion des prestations sociales déjà existantes. Selon une étude à la demande du gouvernement, 3,55 millions de ménages subiraient une baisse de leurs revenus. Néanmoins, pour le président des riches, les pauvres doivent faire des efforts, et les aides seront donc conditionnées à une activité. Il n’est pas question de travail, car il faudrait payer un salaire, tandis qu’une activité ne mérite qu’une allocation. Le bénéficiaire n’entrera plus dans la catégorie des pauvres, il sera précaire. Et Macron pourra se vanter d’une baisse du chômage !
Le plan pauvreté ne coûtera pas un centime au budget de l’État, la baisse des allocations sociales apportera 3 milliards d’euros par an, les emplois aidés supprimés 2 milliards, les APL ratiboisées 1,7 milliard et le coût de la fusion de l’ACS avec la CMU sera à la charge de la Sécu. Les pauvres paieront pour les très pauvres !
Des mesures d’urgence pour éradiquer la pauvreté
– Un salaire à vie : personne ne doit gagner moins de 1 800 euros net mensuels. Le SMIC doit être revalorisé à ce niveau. Dans tous les cas de perte de travail, le salaire doit être maintenu. Les indemnités maladies, chômage, les pensions de retraite, les allocations adulte handicapé... ainsi que le présalaire pour tous les étudiantEs doivent être au moins au niveau du SMIC revendiqué ;
– Le partage du temps de travail : 32 h de travail hebdomadaire, retraite à 60 ans et moins si nécessaire pour réduire au maximum le chômage ;
– Le 100 % Sécu : la gratuité des soins, le salaire continué pendant toute la retraite et, dès le premier enfant, des allocations familiales revalorisées pour faire réellement face aux charges des enfants, financées par la part patronale des cotisations sociales.
S. Bernard