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Brésil. «Nous ne craignons pas d’affronter un gouvernement fasciste»
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Entretien avec Alexandre Conceicão, dirigeant national du MST (Mouvement des sans terre)
A moins d’une semaine d’une journée électorale importante pour l’Amérique latine (28 octobre 2018), les mouvements sociaux brésiliens redoublent d’efforts pour empêcher un projet ouvertement fasciste de prendre le pouvoir par les urnes. Dans cet entretien Alexandre Conceição, leader national du Mouvement des sans terre (MST) analyse les raisons du «phénomène Bolsonaro» et raconte comment la plus grande organisation populaire du continent se prépare à affronter un éventuel gouvernement d’extrême droite : «Nous avons résisté aux coups, aux gouvernements dictatoriaux, aux gouvernements néolibéraux, et nous résisterons sûrement à un gouvernement fasciste s’il prend le pouvoir».
Comment se déroule la campagne électorale?
Nous sommes dans une campagne très forte où les ennemis de la classe ouvrière et d’un continent latino-américain libre sont rassemblés autour de la candidature fasciste de Jair Bolsonaro. Le pouvoir économique, le pouvoir judiciaire et le pouvoir des médias le soutiennent ouvertement. Et maintenant, ce que nous vivons, c’est aussi une cyberguerre à travers les réseaux sociaux, en particulier avec l’application WhatsApp, une campagne de mensonges (infox) très forte contre nos candidats. Si nous pouvions nous débarrasser des réseaux sociaux pendant deux jours, Bolsonaro coulerait complètement, parce qu’il donne à peine des entretiens et ne participe pas aux débats politiques, c’est sa stratégie.
Cette campagne installe la haine et la violence avec la promesse que son gouvernement résoudra les problèmes de corruption. C’est le type de candidature auquel nous devons faire face. Fernando Haddad (PT) fait campagne depuis moins de 40 jours et a commencé par 4 points d’intentions de vote, Il a maintenant presque 42% des intentions, donc il est à huit des 50%. Les supporters de Bolsonaro tentent de le construire comme un mythe, une légende, un rêve. Mais il n’a rien de mythe, d’un rêve, c’est un monstre qui va solder à la souveraineté nationale.
Comment analysez-vous le «phénomène Bolsonaro»?
Bolsonaro est la consolidation du coup d’Etat [contre Dilma Rousseff, avec sa destitution en août 2016, qui a été précédé par des mobilisations anti-PT de 2015 et 2916] à travers une candidature fasciste basée sur une campagne qui encourage la haine, la violence et la misogynie. Le projet politique de Bolsonaro – et de ceux qui l’appuient – consiste au plan économique à livrer des richesses naturelles [gaz, pétrole, minerais, ressources de l’Amazonie] et à privatiser de tous les actifs et toutes nos entreprises nationales. Elle est soutenue par des capitaux étrangers, en particulier par des entreprises américaines.
Et comment les Eglises évangéliques ont-elles influencé l’ascension de Bolsonaro ?
Les Eglises évangéliques font aussi partie de cet ensemble de forces réactionnaires, à travers leurs pasteurs qui ne pensent qu’à l’argent et non à la religion. Elles ont joué un rôle très fort contre la démocratie, pour la défense de «la famille» [contre le droit à l’avortement, entre autres], de la propriété privée et de la lutte contre la violence au moyen de plus de violence. Les églises évangéliques ont joué un rôle fondamental dans la progression publique du candidat fasciste, surtout dans les favelas. Mais il faut dire que ce n’est pas toutes les églises évangéliques; il y a beaucoup de pasteurs qui sont avec la démocratie et soutiennent Fernando Haddad.
Comment vous préparez-vous face à un éventuel gouvernement Bolsonaro, compte tenu des menaces contre le Mouvement des sans terre ?
La situation sera très difficile parce qu’elle encouragera davantage la violence par le biais des milices [contrôlées par les grands propriétaires], des attaques médiatiques et de la criminalisation. Nous avons résisté aux coups, aux gouvernements dictatoriaux, aux gouvernements néolibéraux et nous résisterons certainement à un gouvernement fasciste s’il prend le pouvoir.
Nous devons réadapter notre système sécurité et notre stratégie qui consiste à continuer d’occuper les latifundia, mais aussi à produire des aliments avec le souci de protéger la vie, l’environnement et les territoires de la réforme agraire. Nous espérons aussi recevoir une
forte solidarité de la part de l’Amérique latine et du monde entier pour résister. Je me souviens du coup d’État au Honduras en 2009 et d’une chanson utilisée par la résistance hondurienne qui disait «ils ont peur de nous parce que nous n’avons pas peur». Nous n’avons pas peur d’affronter un gouvernement fasciste. (Entretien réalisé lors de l’émission «Al sur del Río Bravo» d’Argentine qui est diffusée le mardi de 15 à 17h par Radionauta FM 106.3; traduction A l’Encontre)