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    Aciérie d’Ascoval: deux semaines de sursis, l’usine toujours bloquée

    Lien publiée le 24 octobre 2018

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    https://www.ladepeche.fr/article/2018/10/24/2894495-acierie-ascoval-deux-semaines-sursis-usine-toujours-bloquee.html

    Le tribunal de Strasbourg a accordé mercredi un sursis de deux semaines à l'aciérie d'Ascoval, en redressement judiciaire, bloquée depuis mardi par ses salariés qui espèrent toujours qu'un repreneur sauve les 281 emplois du site à Saint-Saulve (Nord).

    La chambre commerciale du tribunal a décidé un renvoi au 7 novembre. Ce délai doit permettre de valider l'offre de reprise du franco-belge Altifort et de trouver un accord avec Vallourec, son actionnaire et son unique client aujourd’hui, ont indiqué des représentants de la direction et du personnel d'Ascoval à l'issue de l'audience.

    "Le sentiment, c'est que le tribunal veut trouver une solution positive et on va continuer à mettre la pression sur Vallourec", a déclaré Olivier Burgnies, délégué CFDT d'Ascoval. "Vallourec doit venir à la table des discussions et on le bloquera tant que ce ne sera pas le cas", a-t-il ajouté.

    Depuis mardi, les salariés d'Ascoval bloquent l'usine pour dénoncer la décision de Vallourec qui avait refusé la veille l'offre de reprise d'Altifort.

    A Saint-Saulve, où une centaine de salariés faisaient brûler pneus, palettes et branchages, la nouvelle du sursis a été diversement accueillie: certains auraient souhaité être fixés même si c'était une mauvaise nouvelle, d'autres pensent que le signe d'une reprise est possible.

    "On reprendra le travail à condition que Vallourec suive le projet Altifort", a promis Nacim Bardi, délégué syndical CGT. "Qu'ils nous donnent avant la fin de semaine une date de réunion avec Vallourec, Altifort, l'intersyndicale et l'Etat !", a-t-il demandé.

    En assemblée générale, certains salariés voulaient arrêter de travailler jusqu'à ce qu'une date de réunion soit fixée, d'autres jusqu'à l'issue de la réunion, voire plus si Vallourec ne change pas de position. Yoann Boutiller, 41 ans, mécanicien, prévient, impatient: "Il faut que la décision (de reprendre ou non le travail) soit prise tous ensemble".

    Le soutien de l'Etat ?

    Mercredi, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire s'est dit "prêt à ce que l'État mette un euro d’investissement sur Ascoval, dès lors qu’un euro d’investissement privé aura été trouvé pour un projet qui soit durable".

    "Je recevrai à nouveau les salariés d'Ascoval et les élus, quand ils le souhaitent, soit en fin de semaine, soit en début de semaine prochaine, pour voir quelles décisions nous prenons ensemble", a-t-il assuré.

    "Une nouvelle réunion va être convoquée dans les prochains jours", a abondé Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement.

    Le soutien de l’Etat au projet de reprise a jusqu’alors donné aux salariés l’impression de "suivre" la position de Vallourec, selon M. Burgnies. Mais les dernières déclarations de M. Le Maire "semblent montrer que l’Etat est en train de changer sa position".

    De son côté, la CGT-Métallurgie a réclamé "action et courage politique" pour sauver l'aciérie. Selon ellle, Ascoval est l'aciérie "la plus moderne" de France, "dotée d'une main-d'œuvre expérimentée et répondant aux besoins croissants d'acier et aux enjeux environnementaux par la valorisation de la ferraille".

    Créée en 1975 par Vallourec, l'aciérie de Saint-Saulve, spécialisée dans les aciers spéciaux, est devenue Ascoval en 2017.

    Vallourec, dont l'État est actionnaire, en avait cédé 60% au groupe Asco Industries, en conservant 40% avec des engagements de commandes. Asco Industries a été placé en liquidation en février et depuis, l'aciérie attend un repreneur.

    Le groupe Altifort a fait "une offre ferme" en s'engageant à investir 140 millions d'euros, à maintenir les 281 emplois d'Ascoval et à en créer 133 nouveaux. Mais, en contrepartie, l'entreprise a demandé à Vallourec le maintien du volume de commandes et des prix pendant les 18 mois suivant la reprise.

    Ces conditions ont été rejetées lundi par Vallourec. Selon Vallourec, cette demande représente un effort de 51 millions d’euros qui serait "contraire à la préservation des intérêts du groupe", a exposé sa direction.

    Un autre candidat repreneur, le groupe iranien Boost, n’a remis qu’une lettre d’intention au TGI, tout comme un industriel valenciennois, Pascal Cochez. Cette dernière candidature "n’est pas sérieuse" et n’aurait même pas été évoquée lors de l’audience, a indiqué à l'AFP Bart Gruyaert, directeur général d’Altifort.