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Pourquoi la France insoumise joue gros en Essonne

France-Insoumise

Lien publiée le 18 novembre 2018

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://www.huffingtonpost.fr/2018/11/17/pourquoi-la-france-insoumise-joue-gros-en-essonne_a_23591760/?xtor=AL-32280680?xtor=AL-32280680

L'élection de Farida Amrani pourrait permettre au groupe de Jean-Luc Mélenchon de compter sur une nouvelle députée. Mais c'est loin d'être le seul enjeu.

La France insoumise va-t-elle réussir à rattraper les 130 voix qui lui ont fait défaut? Le premier tour de la législative partielle dans l'ancien fief de Manuel Valls, en Essonne, se tient ce dimanche 18 novembre, sous l'ombre de l'ex-Premier ministre parti concourir pour la mairie de Barcelone. Son bras droit de toujours, le maire d'Évry Francis Chouat, soutenu par la majorité, fait office de favori face à l'Insoumise Farida Amrani, battue de très peu en juin 2017.

C'est donc dans un esprit de revanche que va se jouer cette élection cruciale pour le parti de Jean-Luc Mélenchon. Preuve de son importance: l'investissement personnelle des pontes de la France insoumise -dont les députés Ruffin, Obono et Quatennens- qui ont largement battu le pavé essonnien en vue d'obtenir un nouvel élu à l'Assemblée nationale. "Ce 18e député, ne croyez pas que c'est juste une figure de style: nous en avons besoin", lançait encore le patron des Insoumis lors d'un meeting de soutien à Corbeil-Essonnes jeudi 15 novembre.

Mais au-delà de la course à la députation, le scrutin revêt de nombreux enjeux pour la France insoumise, dans un contexte politique particulièrement tendu, marqué notamment par la grogne des gilets jaunes, l'impopularité croissante d'Emmanuel Macron, mais également le décrochage de Jean-Luc Mélenchon dans les enquêtes d'opinion.

Premier test après les perquisitions

Le leader de la France insoumise veut d'ailleurs faire de ce scrutin un test sur sa propre personne et sur la santé de son mouvement après l'épisode rocambolesque des perquisitions et l'ouverture de deux enquêtes judiciaires. Pour le député des Bouches-du-Rhône, l'élection de Farida Amrani serait "un événement politique national" qui feraient mentir "ceux qui croyaient qu'il suffisait de m'accabler, de me perquisitionner, de m'humilier", a-t-il lancé jeudi en meeting, ravivant l'argument de "l'acharnement judiciaire."

Cette élection sera en effet un moyen de mesurer l'évolution du vote insoumis, un an et demi après les législatives remportées en grande majorité par l'effet Macron et "le dégagisme". Mais si jamais l'effondrement de la cote de popularité de Jean-Mélenchon (constatée par tous les instituts de sondage) se répercute dans les urnes et débouche sur une défaite de Farida Amrani, le camouflet sera sévère pour LFI, les élections partielles étant bien souvent promises aux oppositions.

Un résultat négatif voudrait dire que la protégée de Jean-Luc Mélenchon n'a pas réussi à remonter les 139 voix qui l'avaient privée d'une victoire face à Manuel Valls en 2017. Et ce, en dépit de la mauvaise passe que traverse Emmanuel Macron, dont la popularité est au plus bas. D'autant que le week-end est marqué par la mobilisation d'ampleur de "gilets jaunes" excédés par la politique "injuste" de la majorité et dont la colère se cristallise sur la hausse des prix du carburant.

C'est aussi un des enjeux de cette élection: réussir, enfin, à capitaliser sur l'impopularité de l'exécutif avant les rendez-vous électoraux européens et municipaux. Malgré les difficultés croissantes du gouvernement, aucun parti d'opposition ne semble tirer son épingle du jeu, à l'exception du Rassemblement national (ex-FN) qui grignote quelques points dans les intentions de vote. A contrario, malgré les coups d'éclat des députés Insoumis à l'Assemblée (ou ailleurs) et le titre auto-décerné de "premiers opposants à Macron", Jean-Luc Mélenchon et ses troupes ne progressent pas en vue des européennes.

Parfum de revanche

Par ailleurs, l'élection sera d'autant plus suivie que la précédente s'est déroulée dans un climat extrêmement tendu. Manuel Valls, qui a démissionné début octobre et annoncé sa candidature à la mairie de Barcelone, avait été accusé de fraude par son adversaire (la plainte a finalement été classée sans suite) à l'issue d'un scrutin très tendu. L'ancien Premier ministre avait revendiqué la victoire dans une ambiance houleuse et sous les cris de "tricheur, tricheur" des militants Insoumis. Lui avait dénoncé une "campagne de haine".

Si les deux camps assurent qu'ils ne veulent pas rejouer 2017, le climat reste pesant et prend des allures de revanche inespérée pour les Insoumis. D'autant que se dresse face à Farida Amrani une alliance de circonstances -formée par Francis Chouat, le maire d'Évry soutenu par LREM et les cinq autres maires de la circonscription- dont la priorité assumée est de faire barrage à LFI. "On a tous en tête les images violentes" du soir des résultats, affirme-t-on dans l'entourage de Chouat, pour qui "il y a un front démocratique contre la candidature populiste de Farida Amrani".

De son côté Jean-Luc Mélenchon n'a pas retenu ses coups depuis la démission de l'ancien Premier ministre. "Depuis que Valls est parti, il y a son modèle réduit", ironisait-il encore lors de son meeting à Corbeil-Essonnes jeudi soir.

L'ex-candidat à la présidentielle, qui avait longtemps crié à une élection truquée en juin 2017, a promis à ses troupes la plus grande vigilance. "Il y aura, contrairement à notre indicible naïveté la dernière fois, des assesseurs et des délégués dans tous les bureaux", a-t-il lancé en exhortant "ceux qui organisent la triche" à ses yeux et "ceux qui la laisseraient se dérouler devant eux sans rien dire" à faire preuve de "rigueur, transparence et honnêteté."

Pas certain toutefois qu'un dispositif anti-fraude renforcé n'empêche une autre désillusion pour la France insoumise alors que Farida Amrani, après avoir un temps espéré rassembler à gauche, se retrouvera également face à l'écologiste Eva Sas pour le Parti socialiste et Europe Écologie-les Verts, et au communiste Michel Nouaille pour le PCF et Génération(s).