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Carlos Ghosn, symbole de ces super-riches qui en veulent toujours plus
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Carlos Ghosn, le dirigeant de Renault-Nissan-Mitsubishi, l’homme aux 15 millions d’euros de rémunération annuelle, a été arrêté, lundi 19 novembre à Tokyo, dans le cadre d’une enquête portant sur des soupçons de fraude fiscale et d’abus de biens sociaux.
Ghosn est soupçonné de ne pas avoir déclaré la totalité de ses revenus, issus de l’achat et de la vente d’actions. La somme pourrait atteindre 38,9 millions d’euros. La direction de Nissan, dont le siège aurait été perquisitionné, a immédiatement organisé une conférence de presse. Elle confirme les accusations et va même plus loin : Carlos Ghosn aurait commis plusieurs autres actes graves, et utilisé de l’argent de la société à des fins personnelles. Le constructeur japonais va proposer son départ. Du coup, le jour-même, les cours boursiers de Renault et de Nissan s’effondraient.
Cette histoire confirme plusieurs choses. D’abord l’avidité des super-riches : même gavés, ils n’en ont jamais assez et montent des combines pour ne pas payer leurs impôts et détourner les biens de leur entreprise. En 2017, avait déjà fuité un projet élaboré par les banquiers de l’alliance Renault-Nissan, qui aurait permis de verser discrètement des millions d’euros supplémentaires de bonus annuel à Carlos Ghosn et à d’autres dirigeants via une société créée spécialement et domiciliée aux Pays-Bas.
Ensuite, décidément, le Japon n’est pas la France : ce n’est pas notre Serge Dassault national, fraudeur fiscal (sur des dizaines de millions d’euros), manipulateur d’élections à la mairie de Corbeil, qui aurait connu une déchéance aussi rapide ; il a conservé son mandat de sénateur jusqu’au bout et, après des années de procédure, a eu une peine avec sursis. Il n’est toutefois pas exclu que cette affaire renvoie à une lutte d’influence pour éliminer un Carlos Ghosn gênant.
Quant au recul massif des cours de la Bourse, même si les salariéEs n’y sont pour rien, les futurs dirigeants du groupe pourraient utiliser la ficelle habituelle d’un plan de réduction des effectifs pour les faire remonter. Macron s’est cru obligé de déclarer lundi « que l’État actionnaire assurera tout son soutien » aux salariéEs du groupe. On ne peut bien sûr faire aucune confiance à de telles promesses, venues de celui qui prend aux pauvres pour donner aux riches et préfère organiser la chasse aux chômeurEs plutôt qu’aux évadés et fraudeurs fiscaux. Les salariéEs de Renault-Nissan, auxquels nous apportons notre authentique soutien, ne pourront compter que sur leur mobilisation.
Henri Wilno