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Choqués par les interpellations, des lycéens toujours mobilisés
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Défilés, blocages et occupations se poursuivent en soutien aux jeunes interpellés la veille et pour réclamer la démission de Macron, dans le sillage des « gilets jaunes ».
Les lycéens se joignent au mouvement des « gilets jaunes ». Ils manifestent à Toulouse et dénoncent les dysfonctionnements de Parcoursup et le service national universel. Les forces de l'ordre les ont dispersés à coups de grenades lacrymogènes.
L’interpellation de plus de 700 lycéens la veille n’a pas calmé les tensions aux abords des établissements, vendredi 7 décembre. Diffusée jeudi soir sur les réseaux, une vidéo montrant 151 jeunes à genoux, mains entravées ou sur la tête, rassemblés par des policiers à Mantes-la-Jolie (Yvelines) a plutôt contribué à attiser la colère des lycéens, profondément choqués par ces images.
Après le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, qui a tenu à insister sur le « contexte » de ces interpellations, vendredi matin sur France inter, le ministre de l’intérieur Christophe Castaner a défendu à son tour l’acte de ces policiers, confrontés selon lui à de « véritables violences urbaines ». Barres de fer, bombes lacrymogènes, battes de base-ball… Certains jeunes se sont rendus vers ce lycée avec la « ferme intention d’en découdre avec les forces de l’ordre », a-t-il déclaré, évoquant « des bouteilles de gaz jetées sur des barricades en flammes ». Trente et un élèves ont été blessés sur l’ensemble du territoire, a-t-il déploré.
Encore « plus de colère »
Mais ces images de Mantes-la-Jolie ne font « que créer plus de colère », affirme la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL) sur Twitter. Celle-ci avait appelé à la mobilisation, jeudi, avec le Syndicat général des lycéens (SGL), pour réclamer l’abandon des réformes du lycée, du bac, de la voie professionnelle et de la loi orientation et réussite des étudiants (ORE).
Comme ailleurs en France, des lycéens de Montreuil ont affiché leur soutien aux élèves interpellés.
Quatre véhicules brûlés, des feux de poubelle et six gardes à vue… Une trentaine d’établissements de Seine-Saint-Denis sont encore touchés par la mobilisation vendredi matin, selon la préfecture. Les pompiers ont dû intervenir notamment devant le lycée Liberté de Romainville, à cause d’un feu de poubelles.
La situation est particulièrement tendue à Aubervilliers, à proximité de plusieurs lycées et collèges. Une voiture a été incendiée, des « départs de feu » ont eu lieu au niveau de deux établissements et un commerce a été « dégradé et pillé », a précisé la préfecture. De l’essence a été répandue sur la porte du lycée d’Alembert, rapporte une journaliste du Parisien sur Twitter.
« Macron démission »
Environ 150 lycéens scandant « Macron démission » sont par ailleurs rassemblés devant le lycée Le-Corbusier, à Aubervilliers, bloqué après une assemblée générale, a constaté une journaliste de l’Agence France-Presse (AFP). Plusieurs enseignants, parmi lesquels l’ex-candidate à la présidentielle Nathalie Arthaud (LO), se sont mis en grève : « les événements de Mantes-la-Jolie nous ont encouragés à dire notre opposition à cette répression qui monte en banlieue », a-t-elle déclaré. Vingt lycées sont concernés par la mobilisation dans le département et douze personnes avaient été interpellées en milieu de matinée, selon la préfecture.
Dans les Hauts-de-Seine, trois personnes ont été interpellées, dont un jeune possédant une bouteille remplie d’essence devant un lycée de Meudon, selon la police. La situation est également tendue à Malakoff, devant le lycée Louis-Girard, où un conducteur de scooter a été agressé et un bus a été « pris d’assaut » par une trentaine de jeunes, ses vitres brisées.
Une quinzaine d’établissements sont également touchés par le mouvement dans l’Essonne, où des tensions ont éclaté à Sainte-Geneviève-des-Bois, rapporte l’AFP.
A Lyon, plus de 3 000 lycéens ont convergé vers la place Jean-Macé, pour participer à un défilé prévu jusqu’à la place Guichard. Ces élèves viennent principalement des lycées du centre-ville. Les forces de l’ordre, qui estiment qu’il y a eu « trop de casse », ont chargé le rassemblement pour tenter de le disperser. La circulation est très perturbée. En banlieue, la situation est moins agitée que la veille, avec quelques brefs affrontements en début de matinée et une ligne de tram interrompue.
« Mardi noir »
Une manifestation violente de lycéens a lieu dans le centre de Saint-Etienne, pour le deuxième jour d’affilée, d’après un correspondant de l’AFP. La police a été déployée pour tenter d’empêcher les dégradations de mobilier urbain et de commerces constatées la veille. Elle fait usage de gaz lacrymogène et tente d’interpeller les éléments les plus violents.
La municipalité a décidé le démontage de certaines décorations de Noël pour éviter leur destruction, et de nombreux commerçants ont à nouveau baissé leur rideau pour éviter d’être dévalisés, comme l’a été la veille un revendeur Apple.
Le centre-ville de Mulhouse, dans le Haut-Rhin, était paralysé vendredi matin, théâtre d’affrontements des lycéens avec les forces de l’ordre. Un policier a été sérieusement blessé. La présidente du conseil départemental, Brigitte Klinkert, évoque « des jets d’acide » et « des mortiers d’artifice ».
A Toulouse, l’une des académies les plus concernées depuis le début du mouvement, une centaine d’élèves du lycée Saint-Sernin bloquent l’entrée, selon un journaliste de la presse locale.
La mobilisation des lycéens a conduit au blocage de 200 à 300 lycées par jour depuis le début de la semaine en France. L’Union nationale lycéenne (UNL) appelle à un « mardi noir » le 11 décembre, pour « contrer ce gouvernement aveugle et sourd à toutes [leurs] préoccupations ».