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20 décembre: refusons la privatisation de la petite enfance
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
DISCRIMINATION ANTI-SYNDICALE DANS LA PETITE ENFANCE APRÈS LA CONDAMNATION DE PEOPLE & BABY, DEMANDONS DES COMPTES AU DONNEUR D’ORDRES : LA VILLE DE PARIS !
Dans sa politique de désengagement des services publics municipaux, la Ville de Paris a fait depuis plusieurs années le choix de se passer de structures locales d’accueil dans la petite enfance (crèches et haltes garderies) au profit de partenariats avec des grandes entreprises : People & Baby, créé en 2004, a ainsi pu mettre la main sur le marché florissant de la petite enfance.
C’est dans ce contexte qu’en février 2005 la Ville de Paris a confié l’exploitation de la halte-garderie Giono (Paris XIII) à People & Baby. Dès lors, le constat est amer : absence de CHSCT (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail), paternalisme, intimidation des salariées, non-respect du droit du travail.
Les salariées de la halte-garderie Giono, XIIIe arrondissement de Paris, ont rapidement décidé de se constituer en section syndicale CNT pour obtenir l’amélioration de leurs conditions de travail et d’accueil des tout-petits et dénoncer la privatisation de la petite enfance. Le 2 mars 2010, au lendemain d’une journée de grève, les salariées de cette crèche ont été mises à pied, elles seront ensuite licenciées à l’exception de la représentante syndicale, dont le licenciement sera refusé par le Ministère et l’inspection du Travail : lors de la visite du siège de l’entreprise, l’inspecteur du travail a pu avoir accès aux ordinateurs de People & Baby : il y trouvera plusieurs mails mettant en cause la Ville de Paris dans la procédure de licenciement des salariées.
En parallèle des actions syndicales (pétitions, occupation de la halte-garderie, occupation des sièges sociaux parisien et lyonnais ou de la halte-garderie Giono, manifestations, ...) débute une lutte juridique acharnée aux prud’hommes qui débouchera sur la condamnation, en novembre 2017, de People & Baby pour discrimination syndicale.
Au-delà des responsabilités évidentes de People & Baby dans ces discriminations, nous dénonçons les responsabilités de la Ville de Paris à plusieurs niveaux :
- en ouvrant le "marché" aux entreprises privées, c’est la privatisation du service public de la petite-enfance que la Ville de Paris met en œuvre, avec ses conséquences désastreuses sur les conditions de travail des salariées et sur les conditions d’accueil des jeunes enfants et de leurs familles
- en ayant expressément demandé à People & Baby de "poursuivre son travail de remise en ordre" de la halte-garderie et en considérant que la diffusion de tracts syndicaux était "inacceptable et de nature à mettre en cause le bon fonctionnement" de la structure, la Ville de Paris a exercé une atteinte inadmissible aux principes de liberté syndicale et du respect du droit de grève
Dans les collectivités territoriales, dans les mairies, ou dans les boites privées, organisons-nous à la base pour nous opposer aux pressions de la hiérarchie qui voudrait toujours s’asseoir sur nos droits et sur nos conditions de travail ! Organisons-nous à la base pour mettre en œuvre un accueil de la petite enfance émancipateur, répondant aux besoins des tout-petits et non à des impératifs comptables !
REFUSONS LA PRIVATISATION DE LA PETITE-ENFANCE ET DE TOUS LES AUTRES SERVICES PUBLICS !
Soyons nombreuses et nombreux !
Jeudi 20 décembre 2018 - 13h30
Tribunal Administratif
7 rue de Jouy
75004 Paris
Métro St Paul