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Malgré la répression, encore 300 ronds points occupés par les gilets jaunes
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Selon le ministère de l'Intérieur, 360 ronds-points étaient encore bloqués ou occupés par des «gilets jaunes» mardi. Depuis samedi, gendarmes et policiers en ont évacué 170, selon le secrétaire d'État à l'Intérieur Laurent Nuñez.
Devenus l'un de symboles de la mobilisation des «gilets jaune», plus de 170 ronds-points ont été évacués depuis la semaine dernière par les forces de l'ordre, a annoncé sur RMC ce mercredi matin le secrétaire d'État à l'Intérieur Laurent Nuñez. Rien que sur la journée de mardi, gendarmes et policiers en ont «dégagé» 93, faisant baisser le nombre de ronds-points «problématiques» à 360, selon le ministère de l'Intérieur, qui précise que ce chiffre national est sûrement en baisse puisque les opérations se poursuivent aujourd'hui.
Depuis le début du mouvement, plusieurs milliers de «gilets jaunes» se sont regroupés sur des ronds-points pour stopper ou ralentir la circulation pour faire entendre leur grogne. Si certains sites avaient déjà été évacués les semaines précédentes, Christophe Castaner a lancé lundi un appel général à libérer les sites et les axes routiers, au nom de «la sécurité des “gilets jaunes”», des «concitoyens», et «des forces de l'ordre». «La nuit dernière, une 8ème personne est décédée du fait de ce conflit», écrivait-il déjà sur Twitter samedi. «On ne peut pas continuer à paralyser l'économie française, paralyser le commerce dans nos villages, dans nos villes en “embolisant” un rond-point», plaidait également le ministre.
«Ce n'est pas toujours facile car parfois, il faut négocier longtemps et il arrive qu'on soit pris à partie»
Une source interne à la gendarmerie
Pilotées par les préfectures, en coordination avec les parquets, ces évacuations se font autant que possible dans le dialogue. «Il n'y a pas de calendrier, les préfets font au cas par cas, en fonction de la situation locale», insiste-t-on place Beauvau. Dans le Gers, les Côtes-d'Armor, le Morbihan, en Corrèze ou encore en Ardèche...Ils sont plusieurs préfets à avoir lancé des appels à évacuer les ronds-points ces derniers jours. Si leur message n'est pas entendu, les représentants de l'État peuvent s'appuyer sur les forces de l'ordre, qui se retrouvent en première ligne. «On essaie d'expliquer en quoi ces occupations de ronds-points peuvent être dangereuses et en quoi elles portent atteinte à l'usage du domaine public», glisse une source interne à la gendarmerie. «Mais ce n'est pas toujours facile car parfois, il faut négocier longtemps et il arrive qu'on soit pris à partie», ajoute la même source, qui précise toutefois que les évacuations se déroulent majoritairement dans le calme.
Évacuation sur fond d'Édith Piaf
Ainsi, mardi, des «gilets jaunes» ont quitté d'eux-mêmes des ronds-points en Gironde après des négociations, selon la préfecture. De même, à Tours, des manifestants, reçus à la préfecture, se sont engagés à lever leur point de rassemblement le 26 décembre, a annoncé un responsable du mouvement. «Ça c'est passé mieux qu'on aurait pensé», a réagi Jimmy, un «gilet jaune». Par endroits, l'ambiance est parfois même bon enfant. Comme ce mercredi matin à Margencel en Haute-Savoie, où les gendarmes se sont retrouvés face à des «gilets jaunes» en train de danser sur un air d'Édith Piaf.
Une fois les manifestants dispersés, viennent les engins de chantiers pour déblayer les éventuels pneus, palettes, cabanes en bois et les diverses installations qui ont permis aux «gilets jaunes» de manger et de dormir. Ces délogements forcés ne sont pas toujours bien vécus par les occupants. «Il est hors de question qu'on lâche, aujourd'hui. Ce qu'ils font, ça ne fait que renforcer la colère», a déclaré à l'AFP Tristan Lozach, un des «gilets jaunes», dans les côtes-d'Armor où plusieurs évacuations ont eu lieu. «Cela va engendrer de l'insécurité supplémentaire», prédit un autre au micro de BFMTV.
«S'il faut qu'on fasse Noël avec les gilets jaunes, on fera Noël avec les gilets jaunes»
Angélique, une «gilet jaune», sur BFMTV
À Dunkerque ce mardi, on ne comprenait pas toujours le bien-fondé de ces évacuations: «Ça faisait un mois qu'on était là, tout se passait bien, on était pacifiste, on menait des petites actions vite fait. On nous retire nos droits», lançait un «gilet jaune» auprès de France 3. Pour une partie d'entre eux, ces démantèlements ne changent rien à leur détermination. «On va continuer, on ne va rien lâcher», promet Angélique sur la même chaîne. «S'il faut qu'on fasse Noël avec les gilets jaunes, on fera Noël avec les gilets jaunes».
En colère, certains ont choisi de revenir et de reconstruire les campements. «Qu'ils démontent, on reviendra dans l'après-midi!», lançaient des gilets jaunes à Samazan, dans le Lot-et-Garonne. Idem dans le Gard, où la mobilisation est forte depuis le début du mouvement. Les ronds-points ont été évacués par les forces de l'ordre mais ont immédiatement été réoccupés par des «gilets jaunes», en particulier à Alès, où la rocade est régulièrement bloquée. Dans ces cas-là, les forces de l'ordre reviennent à la charge. En Normandie par exemple, trois ronds-points autour de Rouen ont été évacués mardi, dont l'un, deux fois dans la journée car il s'était reformé.
De 10.000 à 4000 manifestants, selon le ministère de l'Intérieur
En cas de complication, policiers et gendarmes peuvent faire usage de la force, avec sommations, et procéder à des interpellations. Pour contourner les évacuations, certains ont trouvé la parade. En Alsace, par exemple, des «gilets jaunes» ont choisi de s'installer sur une propriété privée d'où ils ne pourront pas être délogés, rapporte France Info. Plus loin, d'autres manifestants ont décidé de démonter leur campement chaque soir pour le remonter le lendemain matin.
Ce mercredi, les opérations se concentraient majoritairement dans le Sud-Ouest où un peu plus d'une dizaine de sites devaient être évacués, nous indiquait une source de la gendarmerie. D'autres doivent avoir lieu dans les jours à venir. Dans les rangs des forces de l'ordre, on espère que les ronds-points vont se vider avec les fêtes de Noël. Les autorités misent aussi sur un ralentissement du mouvement. «Depuis 15 jours, hormis les samedis de mobilisation, on était à 10.000 manifestants par jour. Ce mardi, ils n'étaient plus que 4000 présents sur les points de blocage. Donc la mobilisation est en baisse», constate-t-on au ministère de l'Intérieur.