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Pour organiser le "grand débat" national, Chantal Jouanno touchera... 14.700 euros par mois

Lien publiée le 7 janvier 2019

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Chantal Jouanno, l'organisatrice du grand débat censé répondre à la crise politique, touchera 14.700 euros brut par mois en 2019. Une indemnité mensuelle pas très "gilet jaune", et surtout très importante comparée aux effectifs de la commission nationale du débat public.

On pourrait y voir une mise en abyme de la situation politique. Pour organiser le "grand débat national" voulu par Emmanuel Macron, entre autres missions, l'ex-sénatrice et ministre Chantal Jouanno va toucher en 2019 quelque... 14.709 euros brut par mois. Aucun tripatouillage particulier dans cette rémunération : il s'agit du salaire de la présidente de la Commission nationale du débat public (CNDP) prévu par l'annexe à la loi de finances 2019, repéré dans un premier temps par la Lettre A. On notera que cette rémunération est en hausse de 4.093 euros par rapport à 2018, soit 341 euros par mois. Depuis que Chantal Jouanno a pris la tête de la CNDP, début 2018, la rémunération du numéro un de l'instance a d'ailleurs augmenté de 13%, soit 1684 euros par mois. Piquant, quand on sait que le débat, censé répondre au mouvement des gilets jaunes, portera notamment sur les inégalités sociales et le fonctionnement des services publics.

A ce niveau de rémunération, Chantal Jouanno gagne légèrement plus... que François de Rugy (13.458 euros brut mensuels), le ministre de l'Ecologie, avec lequel elle partage ses bureaux de l'hôtel de Roquelaure. Pour cette somme, la patronne de la CNDP supervise actuellement l'organisation de 199 débats publics en France sur des projets d'aménagement ou d'équipement du territoire. Sur son site, la CNDP estime que sur la période 2003-2012, deux-tiers des projets ont été modifiés, remaniés en profondeur ou abandonnés après sa saisine. 

DIX FONCTIONNAIRES SOUS SA COUPE

Reste que sans manquer de considération pour les travaux de cette commission, le niveau de salaire de sa présidente apparaît très important comparé à ses effectifs. Si les patrons de certaines agences sont encore plus grassement indemnisés, le président de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) ne touche par exemple "que" 8037 euros brut par mois, tandis que le numéro un de la commission d'accès aux documents administratifs (CADA), un ex-conseiller d'Etat puis haut-dirigeant de France Telecom, reçoit seulement 3.400 euros brut mensuels. Or, la HATVP emploie 51 fonctionnaires et la CADA 18, contre seulement... 10 pour la CNDP. François de Rugy a lui environ 57.000 fonctionnaires sous sa responsabilité. 

Pour rappel, Chantal Jouanno a pris sa retraite politique en septembre 2017, avant d'être éphémèrement embauchée par le cabinet de chasseurs de têtes Spencer Stuart. Elle avait soutenu François Fillon à la présidentielle de 2017, avant de proposer son soutien aux macronistes à la suite de la nomination d'Edouard Philippe à Matignon. "On ne sera pas dans l’opposition car on a le devoir d’essayer d’unir les forces progressistes", expliquait-elle en mai 2017.

Les vice-présidents de la CNDP gagnent eux aussi bien leurs vies. Le même document budgétaire fait état d'une rémunération globale de 186.000 euros annuels pour les deux vice-présidents, soit une moyenne de 7.780 euros brut par mois chacun. Pourtant, cette commission n'a pas toujours fait l'unanimité. En octobre 2015, un rapport sénatorial rédigé par Jacques Mézard, ex-ministre... macroniste, préconisait de lui retirer le statut d'autorité administrative indépendante. Et si le grand débat était l'occasion d'en débattre ?