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Après 300 jours de grève à La Poste, l’espoir d’une fin de conflit
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Versailles, 31 octobre. Rassemblement devant la cour d’appel de Versailles avant l’examen de l’appel de La Poste qui réclamait l’interdiction d’accès à ses locaux au syndicaliste Gaël Quirante (avec le foulard) et en présence d’Olivier Besancenot. La grève en était alors à son septième mois. LP/V.M.
Syndicats et direction se sont enfin mis autour d’une table pour tenter de trouver une issue au mouvement qui perturbe, depuis le 26 mars dernier, la distribution du courrier. Un rendez-vous s’est tenu ce mercredi matin, trois autres doivent suivre.
La porte s’entrouvre. Pour la première fois depuis le début du mouvement de grève d’une partie des postiers des Hauts-de-Seine, une possible sortie de crise se dessine. Représentants syndicaux et direction de l’entreprise se sont assis autour d’une même table pour entrer dans le vif du sujet… et tenter de mettre fin à un conflit commencé le 26 mars 2018. Il y a plus de 300 jours.
« Pour la première fois, la direction de La Poste s’engage à présenter un calendrier de détente sur la restructuration à l’origine des suppressions de postes », se félicite Gaël Quirante, représentant syndical Sud Poste 92, majoritaire dans le département.
Les réorganisations au sein de l’entreprise publique étaient justement au menu des discussions de ce mercredi matin. Trois autres rendez-vous doivent suivre ces prochains jours pour « faire avancer et aboutir les négociations afin de construire un retour à la normale », assure-t-on chez La Poste.
« On tient grâce à la cagnotte solidaire »
Jusque-là, la situation semblait complètement bloquée. Grévistes et dirigeants de l’entreprise publique ne s’étaient vus que neuf fois sur… 57 propositions de rendez-vous, d’après la direction de La Poste. En attendant, leur mouvement très actif, avec des actions tous azimuts de Boulogne-Billancourt à Gennevilliers, en passant par Neuilly-sur-Seine, perturbait sensiblement la distribution de courrier dans le département.
Gaël Quirante, dont le licenciement pour faute grave est à l’origine de la fronde, n’est pas surpris par ce changement de ton. « La Poste a été déboutée, la semaine dernière, de sa demande de m’interdire l’accès aux centres. C’est une grande défaite juridique », assure-t-il.
Et le chef de file des grévistes de souligner que « le mouvement ne bouge pas avec 20 % de grévistes (NDLR : La Poste évoque plutôt d’un nombre compris entre 5 et 10 %). On tient grâce à la cagnotte solidaire, même si elle ne nous permet pas de toucher notre salaire. »
Des discussions serrées
Toutefois, les négociations sont âpres tant les points de vue divergent. Par exemple sur les sujets évoqués ce mercredi matin : « un report d’un à trois mois des réorganisations, cette proposition est fantaisiste, estime Gaël Quirante. En plus, elle est non-écrite. Il est temps de passer à la rédaction. »
Le syndicaliste estime qu’il n’y a pas lieu à supprimer des emplois dans le département. « Certes, il y a moins de cartes postales, mais il y a plus de petits paquets et encombrants », observe-t-il. Il regrette aussi que ses interlocuteurs refusent la présence d’un médiateur externe comme un élu ou un représentant de l’inspection du travail.
De son côté, La Poste précise qu’aucun plan social n’est en cours : « Au niveau national, les départs à la retraite ne sont pas tous remplacés. Et dans les Hauts-de-Seine, 87 facteurs ont été recrutés en CDI l’an passé. »