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Européennes : que sait-on des candidats annoncés sur la liste «gilets jaunes» ?
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Ingrid Levavasseur va mener une liste en vue des élections du 26 mai prochain. Pour l'heure, seuls dix personnalités ont été définies et annoncées. La plupart sont peu connues mais certains se sont déjà exprimés publiquement, dans les médias ou les groupes de discussion des «gilets jaunes».
La composition doit être largement complétée, mais les dix premiers noms d'une possible liste «gilets jaunes» aux européennes ont été annoncés, mercredi. Hormis celui de la tête de liste, Ingrid Levavasseur, ces candidats sont peu voire pas connus au niveau national. Certains sont néanmoins identifiés localement. D'autres ont déjà embrassé la vie publique lors d'engagements passés, ou plus récemment au sein des «gilets jaunes». Nous avons recensé les éléments d'informations que l'on peut identifier sur le parcours de six d'entre eux, à partir de leurs discours publics ou des actions auxquelles ils ont participé et dont on trouve une trace.
• Ingrid Levavasseur, figure normande
Voilà plusieurs semaines que cette figure normande des «gilets jaunes» est identifiée et largement suivie. Son nom a notamment largement circulé lorsque BFMTV envisageait de la faire intervenir comme chroniqueuse régulière. L'aide-soignante de 31 ans devait même participer à une chronique-test. Le projet a finalement été abandonné face aux tensions que cette collaboration a suscitées, non seulement au sein de la rédaction de BFMTV mais aussi au sein des «gilets jaunes».
«J'ai renoncé à l'émission pilote effectivement parce que j'ai eu peur, c'est un fait. Ce n'est pas normal», avait-elle expliqué sur CNews. Dans un message publié sur sa page Facebook, Ingrid Levavasseurs avait également dénoncé l'attitude de ses détracteurs. «Débrouillez-vous entre vous puisque vous avez les solutions», écrivait-elle notamment, un peu moins de trois semaines avant l'annonce de la liste aux européennes.
• Côme Dunis, habitué des plateaux télévisés
Le numéro 2 de la liste est également une figure déjà aperçue dans les médias et un participant actif du mouvement des «gilets jaunes» depuis ses débuts. Côme Dunis, commercial de 29 ans, a été invité à plusieurs reprises sur les plateaux de BFMTV et de CNews. Dans l'une de ses prises de parole sur BFMTV, consultable en ligne, ce «gilet jaune» venu de Montargis invitait au «pacifisme», le 6 décembre, à la veille de «l'acte IV». «Je condamne ces dégradations» de l'Arc de Triomphe le 1er décembre, expliquait-il. Et d'ajouter: «On se doit, gilets jaunes pacifistes, de montrer qu'on est prêts à protéger l'Arc de Triomphe.» «Je ne suis pas porte-parole», se défendait-il par ailleurs.
Lors d'une autre intervention, il s'était exprimé sur le niveau de vie des retraités, quelques jours après les mesures annoncées par Emmanuel Macron, en décembre. Mercredi soir encore, Côme Dunis était invité sur BFMTV pour débattre avec des «foulards rouges».
En décembre, France Bleu l'avait également rencontré sur un rond-point dans le Loiret. Côme Dunis prévoyait de passer une partie du réveillon de Noël avec ses compagnons «gilets jaunes». Au début du mouvement, il avait par ailleurs diffusé sur son compte YouTube une vidéo dans laquelle il revenait sur une action menée avec d'autres «gilets jaunes». «Hier soir les “gilets jaunes” de Montargis et moi-même avons décidé de bloquer le centre des impôts de notre ville en montant un mur de parpaings devant», expliquait-il, indiquant avoir été interpellé et placé en garde à vue après cette action. Une décision qu'il critiquait. Il s'exprime par ailleurs régulièrement sur son compte Facebook.
• Brigitte Lapeyronie, déjà engagée en politique
Parmi les autres noms déjà connus publiquement figure celui de cette juriste de 50 ans. Le communiqué diffusé à l'annonce du dépôt de la liste mentionne le fait que Brigitte Lapeyronie est également conseillère municipale. La candidate a en effet formé une «liste citoyenne» en Seine-et-Marne lors des municipales de 2014. Celle-ci a obtenu deux sièges dans l'opposition au maire PS. Brigitte Lapeyronie avait contesté le classement de cette liste en «divers droite» et sa propre étiquette «UDI» attribués par la préfecture, comme le rapportait à l'époque Le Parisien . Cette classification était liée au fait que Brigitte Lapeyronie était encartée à l'UDI jusqu'en septembre 2013 et faisait partie du Conseil national du parti de centre-droit, souligne le quotidien. Le tribunal administratif avait rejeté sa requête pour cette raison.
Une pétition invitant à une meilleure organisation des «gilets jaunes» et lancée il y a deux mois par une certaine Brigitte Lapeyronie est également toujours en ligne sur le site Change.org. «L'attitude du gouvernement et les casseurs des Champs-Élysées ne vous laissent plus le choix: gilets jaunes, il faut s'organiser!, invite le texte accompagnant la pétition. Vous pouvez créer le parti politique des gilets jaunes», ajoutait l'appel, suggérant également un «syndicat ouvrier des gilets jaunes».
• Ayouba Sow, coorganisateur de la rencontre à La Provence
Ayouba Sow, cariste de 41 ans, figurait parmi les organisateurs de la réunion qui s'est déroulée dans les locaux du journal La Provence , le 5 janvier, et qui avait été perturbée par d'autres «gilets jaunes», hostiles à ce rendez-vous. Une photo prise par un photographe de l'agence Divergence montre le quadragénaire devant les grilles du journal, aux côtés de deux autres organisateurs, protégés par les CRS. Parmi ces coorganisateurs figurait par ailleurs Hayk Shahinyan, porte-parole de la liste aux élections européennes.
Cet épisode explique en partie les rumeurs qui circulent sur les réseaux sociaux de «gilets jaunes», depuis l'annonce de la liste, selon lesquelles Bernard Tapie, actionnaire principal du groupe La Provence et initiateur de la mise à disposition d'un local du quotidien aux «gilets jaunes», serait derrière la liste aux européennes. «Bernard Tapie ne finance pas notre liste, il n'est pas à la tête de cette initiative», a d'ailleurs déminé sur RTL, jeudi matin, le porte-parole Hayk Shahinyan.
• Agnès Cordier, discrètement impliquée
À la différence des précédents noms cités, cette candidate, gestionnaire de 45 ans, n'est pas publiquement connue, mais son nom a circulé en fin d'année dans certains groupes de «gilets jaunes». Un compte Facebook au nom d'Agnès Cordier a été mentionné pour accompagner la vidéo d'une intervention d'Ingrid Levavasseur sur BFMTV, le 15 janvier.
Agnès Cordier avait surtout été présentée comme coordinatrice nationale d'un mouvement citoyen en lien avec plusieurs personnes mobilisées dans la région de Marseille, dans un message posté le 29 décembre sur la page Facebook «Gilets Jaunes le Mouvement». Ce post n'était plus accessible, jeudi, mais on en trouve encore trace : target="_blank" target="_blank">grâce au moteur de recherches Google. La même page qui avait publié cette annonce semble avoir pris ses distances avec l'initiative d'une liste aux élections. «Horizontalité, où es-tu?», interroge un message posté mercredi en référence à l'annonce de la liste. La page a également partagé la vidéo de Maxime Nicolle, l'une des figures nationales des «gilets jaunes», dans laquelle il dénonce cette initiative électorale.
Sur Facebook, on retrouve également un partage de lien effectué le 6 décembre par le compte Facebook au nom d'Agnès Cordier, le même que celui mentionné avec la vidéo d'Ingrid Levavasseur, dans le groupe très actif et populaire la France en colère!!!. Il s'agissait d'un article du site Égalité et réconciliation, proche de l'essayiste d'extrême droite Alain Soral, concernant le patron de PSA.
• Marc Doyer, encarté chez LaREM
Son nom fait partie des plus cités depuis l'annonce de la liste. Marc Doyer, directeur commercial de 53 ans, était en effet candidat à l'investiture En Marche! aux dernières législatives. Il était toujours, en novembre, membre du bureau départemental de LaREM dans l'Oise, selon un article du Courrier Picard . Ses messages sur Twitter laissent comprendre qu'il a depuis quitté cette formation politique. Ce candidat ne s'est, en tout cas, pas caché de cet engagement au sein de LaREM. Il écrivait ainsi sur son compte Twitter, en décembre, «oui, on peut soutenir, voter Emmanuel Macron, aimer la France et enfiler un gilet jaune».
Marc Doyer figurait lui aussi parmi les organisateurs de la réunion des «gilets jaunes» dans les locaux de La Provence. «Moi, je n'ai pas envie de voir les gens passer leur vie sur un rond-point. Il y a un temps pour l'action mais il y a aussi un temps pour la construction», défendait-il.
• Geoffrey Denis, le numéro 10
Totalement novice en politique, ce pompier de 37 ans, habitant Valenciennes, est le 10ème et dernier candidat de cette liste, indique France 3 Hauts-de-France, qui le cite: «Je me suis beaucoup investi sur le terrain (...). Les ronds-points, c'est bien, les manifs aussi mais il faut offrir une alternative. On veut infiltrer la politique, quelque chose qu'on ne veut plus. Les partis politiques nous ont trompés depuis des années.»
69 autres places à définir
Les autres candidats déclarés, selon le communiqué diffusé mercredi, sont Myriam Clément, 41 ans, comptable ; Frederic Mestdjian, 39 ans, chef d'entreprise TPE ; Barbara Turini, 46 ans, mère au foyer ; Geoffroys Denis, 38 ans, fonctionnaire territorial.
Outre ces dix noms, 69 autres places seront ouvertes à des candidatures. «On pourrait très bien avoir 79 candidats dès aujourd'hui, mais on a choisi d'ouvrir au participatif. Il y aura une votation interne entre les candidats actuels pour désigner les autres places», a assuré à l'AFP le porte-parole Hayc Shahinyan.
Plusieurs membres déclarés de la liste ont été sollicités. Ils n'avaient pas pu être joints au moment de la publication de cet article.