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Shutdown : Trump contraint d’appuyer sur le bouton pause
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Après plus de trente-cinq jours, Donald Trump a finalement annoncé une trève dans son shutdown. La fin, temporaire, de la paralysie des administrations fédérales est une victoire pour le camp démocrate.
Cela ressemble à une capitulation, même si l’intéressé préfère parler d’une pause dans le combat. Lors d’une annonce surprise faite vendredi soir, Donald Trump a mis fin, pour une période de trois semaines, à l’impasse budgétaire qui paralyse les services fédéraux américains – et la paie de 800 000 fonctionnaires et sous-traitants – depuis plus d’un mois. «Je suis très fier d’annoncer aujourd’hui que nous sommes parvenus à un accord pour mettre fin au shutdown», a lancé le président depuis la Maison Blanche, indiquant qu’il signerait un texte approuvé par les démocrates et les républicains. Le chef du Sénat à majorité républicaine, Mitch McConnell, va soumettre ce texte à un vote dès vendredi.
Le président américain, qui n’est pas franchement un habitué des concessions, s’est même posé en rassembleur : «A l’issue de 36 jours de vifs débats et de dialogue, j’en ai vu et entendu assez du côté démocrate et républicain sur leur désir de mettre de côté la politique partisane.» Cependant les négociations sur le financement d’un projet de mur à la frontière avec le Mexique – sujet brûlant au cœur de ce blocage politique – ne sont pas pour autant rangées au placard. Un groupe d’élus issus des deux partis sera désormais en charge de la poursuite de ces discussions dans les semaines à venir. «Nous n’avons pas d’autre choix que de construire un mur puissant ou une barrière en acier», a aussitôt rappelé Donald Trump, à la fin de son discours.
«Une victoire pour les démocrates»
Il n’empêche que cette décision dévoile une fissure dans la carapace politique du président américain, qui a fait de la construction de ce mur le projet phare de son mandat. Ces dernières semaines, la pression sur ses épaules s’est accrue, avec notamment de fortes perturbations dans le milieu aérien dues à des absences de membres du personnel, dont les salaires étaient retenus en raison du shutdown. «Donald Trump a tout l’air de céder, commente Margaret Taylor, spécialiste de politique américaine à la Brookings Institution. Il fait exactement ce que Nancy Pelosi [la cheffe de la majorité à la Chambre, ndlr] voulait qu’il fasse. Et de leur côté, les démocrates n’ont rien lâché : ils se sont toujours engagés à ne verser aucun centime pour le mur.»
Ce n’est pas la première défaite que Trump concède face aux démocrates depuis leur arrivée à la Chambre des représentants début janvier. Mercredi 23 janvier, il a bon gré mal gré accepté de reporter son discours sur l’état de l’Union, comme l’avait réclamé, là encore, Nancy Pelosi. «C’est une victoire pour les démocrates, poursuit Margaret Taylor. Nancy Pelosi a besoin de créer une dynamique anti-Trump et c’est ce qu’elle a réussi à faire. Espérons que dans le futur, ils parviennent à négocier sans en arriver à ce genre d’extrêmes.» De fait, les prochaines semaines seront assidûment scrutées. En cas d’échec des négociations, Donald Trump, l’a-t-il rappelé vendredi, se réserve toujours le droit de déclarer une urgence nationale.