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Maxime Nicolle dénonce des "menaces" de policiers et veut porter plainte
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Cette figure du mouvement accuse les policiers de lui avoir adressé des menaces lors de son interpellation à Bordeaux puis lors de contrôles d'identité à Toulouse, au mois de janvier.
Maxime Nicolle, plus connu sous le pseudonyme "Fly Rider", annonce à franceinfo, vendredi 8 février, son intention de déposer plainte contre les forces de l'ordre dans le courant de la semaine prochaine. "J'ai dit que je quitterais le pays si je faisais toujours l'objet de menaces et d'un danger", explique le "gilet jaune" avant de se rendre à San Remo (Italie) pour des échanges franco-italiens. Le militant dénonce notamment des pressions exercées par les forces de l'ordre et s'apprête même à "déposer plainte pour intimidations et menaces de mort de la part de dépositaires de l'ordre public".
"Des menaces sur son intégrité physique"
Le 26 janvier, cette figure du mouvement avait été interpellée pendant plusieurs heures à Bordeaux (Gironde), après une manifestation. Son avocat, Juan Branco, dénonce "une arrestation purement arbitraire, afin de lui faire passer un message à l'abri des regards". Il ajoute que son client a été l'objet "d'intimidations de la part de policiers qui ont exprimé des menaces très précises sur son intégrité physique et celle de ses proches, dans ce qui semblait être une opération concertée". Au moment des faits, la préfecture avait expliqué que Maxime Nicolle était resté dans un attroupement malgré un "ordre de dispersion" lancé par les forces de l'ordre, et qu'il avait incité d'autres participants à en faire de même.
Contactée par franceinfo, la préfecture de Gironde "n'a pas connaissance de faits particuliers" lors de cette interpellation et "ne souhaite pas faire de commentaire". Elle se contente de rappeler les circonstances de l'arrestation, alors qu'il restait "environ une centaine de manifestants".
Trois jours plus tard, Maxime Nicolle avait annoncé sur Facebook son intention de quitter la France s'il n'y avait "aucune avancée concrète financière envers le peuple" sous quinze jours. Il avait alors évoqué la possibilité de se rendre dans un pays qui ne disposait pas d'accord d'extradition avec la France, avec une allusion au fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, qui s'est réfugié à l'ambassade d'Equateur à Londres. Interrogé sur son ultimatum, qui doit expirer mardi 12 février, Maxime Nicolle botte en touche : "J'avais déjà besoin d'un dépôt de plainte et de voir ensuite la réaction du gouvernement…"
Un départ toujours envisagé si sa "famille est en danger"
Maxime Nicolle évoque également des menaces formulées par des policiers à Toulouse, alors qu'il avait été soumis à plusieurs contrôles d'identité en voulant rejoindre la manifestation des "gilets jaunes". "Il s'agissait de barrages de police ex nihilo qui visaient à empêcher sa progression, explique Juan Branco. Ces contrôles en tant que tels ne sont pas pénalement caractérisables, mais ils viennent s'inscrire dans un cadre plus large." L'avocat dénonce également diverses campagnes de harcèlement et des appels de menaces anonymes, dans un climat de tension entre le pouvoir et le mouvement social. Il compte fournir des copies de ces menaces dans le dossier.
Maxime Nicolle avance ensuite des solutions pour faire retomber ce qu'il considère comme des pressions policières, comme "une circulaire diffusée dans les services de police", mais il maintient la possibilité d'un départ si sa famille "est en danger". Il doit encore se rendre dans un commissariat pour traduire ses paroles en actes.
En attendant, cet influent protagoniste du mouvement a pris la route de San Remo, ville balnéaire italienne qui accueille un festival de chanson suivi par des millions de personnes. Il compte engager des discussions avec les Italiens, grâce au concours de traducteurs présents pour l'occasion. Sa démarche fait contrepoids à la rencontre entre le vice-président du Conseil italien, Luigi Di Maio, et le "gilet jaune" Christophe Chalençon. Une initiative qui irrite Maxime Nicolle. "C'est tout à fait dans la ligne du manque de respect habituel de Christophe Chalençon, avec des décisions sans aucune consultation", fustige-t-il. En pleine crise diplomatique franco-italienne, "Fly Rider" reste sur une ligne autonome et veut défendre une image "non politisée" du mouvement social.