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Algérie: des milliers de manifestants réunis contre la candidature de Bouteflika
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Plusieurs manifestations ont eu lieu vendredi contre le 5e mandat brigué par le président Abdelaziz Bouteflika au pouvoir depuis 1999. Des heurts ont éclaté en fin de journée.
«Je suis Algérien et je suis contre le 5e mandat», «Dégage Bouteflika», ont scandé vendredi à gorge déployée des milliers de personnes rassemblées dans plusieurs villes d'Algérie. Plusieurs appels anonymes avaient été lancés sur les réseaux sociaux à manifester contre la candidature d'Abdelaziz Bouteflika à un 5e mandat présidentiel. Pour de nombreux Algériens, c'est la candidature de trop.
» LIRE AUSSI - Algérie: Abdelaziz Bouteflika, président et candidat malgré lui?
Annaba dans le nord-est, Béjaïa et Tizzi-Ouzou en Kabylie, Touggourt et Sétif à l'est, Rélizane, Tiaret et Oran pour l'ouest, et enfin Alger, la capitale: toutes ces localités ont fait l'objet de rassemblements d'ampleurs diverses. À Rélizane ou Annaba, quatrième plus grande ville d'Algérie, des rassemblements embryonnaires ont débuté dès le matin, contrevenant à l'appel issu des réseaux sociaux qui intimait de ne manifester qu'après la grande prière de la mi-journée. Ils étaient des dizaines à tenir un sit-in sur le Cours de la Révolution «dans une atmosphère bon enfant», selon le site d'information Tout sur l'Algérie, scandant des slogans contre le pouvoir en place. La semaine passée, d'autres attroupements avaient déjà eu lieu au même endroit. En conséquence, les autorités ont déployé d'importants dispositifs de sécurité dans la ville portuaire d'Annaba.
À Alger, où les manifestations sont interdites depuis 2001, une dizaine de personnes ont été interpellées dans la matinée, alors qu'elles tentaient de se rassembler dans le centre de la capitale. Dans l'après-midi, ce sont des centaines de personnes, en majorité des jeunes, qui ont défilé dans les rues du centre-ville. Les pancartes affichaient un numéro “5” barré en rouge. Les slogans visaient à la fois le président sortant Bouteflika, son frère Saïd, souvent perçu comme son successeur potentiel, et le premier ministre Ahmed Ouyahia. Un hélicoptère a survolé le cortège et plusieurs cars de police ont été déployés.
Vendredi en fin de journée, des heurts ont éclaté entre les autorités et les manifestants, qui se dirigeaient vers le bureau de la présidence de la République algérienne. Un cordon de police et des tirs de gaz lacrymogènes les ont d'abord tenus à distance. Les protestataires ont répliqué par des jets de projectiles et de pierres.
Un autre rassemblement est prévu dimanche dans la capitale dont l'appel émane, lui, du mouvement citoyen Mouwatana essentiellement composé de jeunes, créé en juin 2018 pour contrer, déjà, le président sortant.
C'est par le biais d'un «message à la Nation», diffusée le 10 février dernier par l'agence de presse APS, qu'Abdelaziz Bouteflika s'est officiellement déclaré, après plusieurs mois de rumeurs, candidat pour le Front de libération nationale (FLN) à l'élection présidentielle prévue le 18 avril 2019. Selon l'agence de presse APS, il entend proposer une réforme de la Constitution s'il est réélu, notamment pour créer un poste de vice-président. Les noms du diplomate onusien Lakhdar Brahimi et de l'actuel Premier ministre Ahmed Ouyahia sont le plus souvent cités par la presse algérienne pour occuper ce poste.
Le chef de l'État algérien, qui aura 82 ans le 2 mars prochain, ne se déplace désormais qu'en fauteuil roulant depuis un accident vasculaire cérébral (AVC) en 2013, et limite ses apparitions publiques. Son mandat actuel se termine le 28 avril: cela fera vingt ans qu'Abdelaziz Bouteflika dirige le pays. La présidence algérienne a annoncé jeudi qu'il se rendrait dimanche en Suisse pour des examens médicaux de routine.
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https://mondafrique.com/lalgerie-est-dans-la-rue-contre-le-5eme-mandat/
Des milliers d’Algériens, sont descendus ce vendredi dans les rues de la plupart des villes algériennes aux cris de « Bouteflika dégage! ».
Euphoriques face à cette libération de la parole qui s’est répandue, ce vendredi, comme une trainée de poudre dans toute l’Algérie, certains dirigeants de l’opposition évoquent, un peu vite, une « Révolution des oeillets » à l’algérienne et en appellent à' »une fraternisation » entre le peuple et l’armée.
Des provocations toujours possibles
A peine rentré des Emirats, le chef d’état major, Gaïd Salah a appelé au calme entre les militaires et la population, laissant entendre que l’Armée n’était pas prêts à rétablir l’ordre brutalement. Pas question pour l’institution militaire, colonne vertébrale du pays, de sauver un pouvoir finissant comme elle a du le faire, contrainte, lors des émeutes d’octobre 1988 qui s’étaient soldées par quelques 500 mors.
Il reste que les services algériens, dont le chef, le général tartag, roule pour la Présidence, pourraient se livrer à quelques provocations? C’est en effet le seul moyen pour le régime finissant du clan Bouteflika de retrouver l’initiative en décrétant par un état de siège ou en interdisant toute manifestation. Après tout dans la soirée de jeudi, veille des manifestations, les réseaux sociaux ont été largement neutralisés en Algérie pour priver les citoyens de leur capacité de mobilisation sur Internet.
« L’élection d’un mort »
Au niveau de la Présidence algérienne, on annonce simplement, ce vendredi, qu’Abdelaziz Bouteflika devrait être hospitalisé à Genève dimanche prochain pour « des soins de rééducation ». Les services du chef de l’état ne précisent pas pour autant que « Boutef » était était en Suisse voici dix jours. Personne à Alger pour douter que le président algérien se trouve dans un état très grave. « Le pouvoir est capable de tout, explique un diplomate, même de faire élire un mort ».
L’absence du pays du chef de l’état, alors que le peuple réclame son départ du pouvoir, ressemble en tout cas à une fuite en avant. D’autant que certaines voix généralement bien informée annoncent que Said Bouteflika, le frère du Président et l’homme fort du régime jusqu’à aujourd’hui, se trouverait, lui, aux Etats-Unis, et également pour cause de soins.
La reproduction des grenouilles
Le pouvoir est-il à prendre? Certains, dans les rangs de l’opposition, veulent y croire et évoquent l’écroulement inévitable de l’édifice institutionnel. Au profit de qui? Personne aujourd’hui ne peut répondre à la question
Seule réaction, officielle, la TV nationale Algérienne a diffusé un documentaire sur la reproduction des grenouilles…