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Veille bibliographique du séminaire "Lectures de Marx"

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Lien publiée le 28 février 2019

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://adlc.hypotheses.org/veille-bibliographique-5-fevrier-2019

Veille du séminaire "Lectures de Marx"

Quelques ouvrages parus en février 2019 (et quelques parutions un peu moins récentes).

Isabelle Garo, Communisme et stratégie, Amsterdam, 2019, 336 p. 19 € [présentation en ligne]

« Si la question communiste fait retour aujourd’hui, ce regain d’intérêt s’accompagne d’un étrange abandon de la stratégie politique. Les philosophies critiques prospèrent et prolifèrent, mais, repliées sur le terrain académique, elles semblent déconnectées des enjeux concrets posés par la présente
crise du capitalisme, contribuant en retour au morcellement des résistances qui lui sont opposées.
À rebours de la tendance qui condamne la perspective de l’émancipation aux registres de l’utopie et de la nostalgie, à l’encontre aussi de l’enthousiasme que peut susciter une option « populiste » inconsciente de ses renoncements, Isabelle Garo étudie dans cet essai les conditions d’une relance contemporaine de l’alternative. Envisageant les problèmes auxquels se heurtent nombre de pensées radicales parmi les plus en vogue – l’État et le parti, le travail et la propriété, le dissensus et l’hégémonie –, elle les réinvestit en s’inspirant de Marx et de Gramsci, dans une démarche qui fait de la question stratégique le cœur des articulations à inventer entre l’analyse théorique et l’intervention politique. »

Michael Löwy, La révolution est le frein d’urgence. Essais sur Walter Benjamin, éditions de l’Éclat, 2019, 192 p., 18 € [présentation en ligne]

« La découverte de l’œuvre de Benjamin fut, pour Michael Löwy, une émotion qui a ébranlé bien des convictions et dont l’onde de choc s’est ressentie pendant plus de 40 années dans toute sa recherche sur les formes hétérodoxes du marxisme en Europe ou en Amérique latine. À la vision d’une révolution comme « locomotive de l’histoire », décrite par Marx dans La Lutte des classes en France, roulant inexorablement dans le sens du progrès, Benjamin propose une version de la révolution comme « frein d’urgence », annonçant très tôt une critique du progrès et de la croissance, qui se développera plus tard dans la pensée critique et l’écologie radicale. Les essais rassemblés ici se concentrent sur la dimension révolutionnaire de l’œuvre de Benjamin, où s’imbriquent et se confondent une approche inspirée d’un matérialisme historique évidemment non orthodoxe et des conceptions issues du messianisme juif, repensé à l’aune de son « amitié stellaire » avec son complice Gershom Scholem. »

Vincent Jarry, La démocratie des murmures, éditions Excès, 2019, 150 p., 10 € [présentation en ligne]

« L’abstention, le désintérêt, le désespoir et la haine que suscite « la politique » appellent à changer désormais la stratégie. Le terme de stratégie, interrogé sous le prisme des implications que peuvent avoir ses connotations militaires en termes d’affects et de désaffection, le type d’action politique qu’il paraît induire, ouvre un commentaire précis de Jacques Rancière, de ses positions et intentions. En passant par la littérature, car « l’homme est un animal politique parce que c’est un animal littéraire », Vincent Jarry dessine alors autre chose en résonance : une démocratie des murmures loin des donneurs de leçon, piste pratique cherchant à conjurer le manque de sensibilité dont souffre trop souvent le militantisme. »

Eva Debray, Frédéric Lordon, Kim Sang Ong-Van-Cung (dir.), Spinoza et les passions du social, Amsterdam, 2019, 360 p. 22 € [présentation en ligne]

« Si la philosophie de Spinoza nous parle, c’est par son aptitude à s’emparer, sans aucun égard pour la distance dans le temps, des objets et des problèmes de notre monde, sa puissance de défaire nos manières ordinaires de les penser, et de nous les faire voir autrement. Les contributions réunies dans cet ouvrage ont pour but d’éprouver à nouveau cette puissance et d’en montrer l’actualité. Elles se proposent de le faire à partir du double point de vue qui considère, d’une part, que le social est le milieu de la vie des hommes et, d’autre part, que, de ce milieu, les passions sont l’élément. Les individus n’ont d’existence que sociale, et cette nature sociale consiste en une certaine organisation du jeu des affects. Les passions du social s’en trouvent alors repérables à tous les niveaux : celui de la constitution de l’individualité, de l’opération des institutions, ou des processus de l’histoire.
Ce recueil est donc par destination une contribution au dialogue de la philosophie (spinoziste) et des sciences sociales. Les secondes offrent les questions qu’elles ont construites à la première, qui leur rend sa manière singulière de les envisager voire de les reformuler. Et cette mise au travail de la pensée spinoziste poursuit par là même l’exploration de ce qu’elle peut.
Avec les contributions de : Judith Butler, Kim Sang Ong-Van-Cung , Frédéric Lordon, Eva Debray, Christophe Miqueu, Nicola Marcucci, Nicolas Israël, Pierre-François Moreau et Pascal Séverac »

Françoise Vergès, Un féminisme décolonial, La Fabrique, 2019, 152 p., 12 € [présentation en ligne]

« Dans le débat public, être décolonial est une infamie. Dans les universités, dans les partis de gauche et d’extrême gauche, les syndicats, les associations féministes, partout on traque une « pensée décoloniale » infiltrée et funeste pour le vivre-ensemble. Dans ce livre, Françoise Vergès élucide l’objet du scandale. Le féminisme décolonial révèle les impensés de la bonne conscience blanche ; il se situe du point de vue des femmes racisées : celles qui, travailleuses domestiques, nettoient le monde ; il dénonce un capitalisme foncièrement racial et patriarcal.
Ces pages incisives proposent un autre récit du féminisme et posent toutes les questions qui fâchent : quelles alliances avec les femmes blanches ? Quelle solidarité avec les hommes racisés ? Quelles sont les premières vies menacées par le capitalisme racial ? Pourquoi les néofascismes s’attaquent-ils aux femmes racisées ? Ce livre est une invitation à renouer avec la puissance utopique du féminisme, c’est-à-dire avec un imaginaire à même de porter une transformation radicale de la société. »

Mark Alizart, Cryptocommunisme, PUF, coll. « Perspectives critiques », 2019, 144 p., 16 € [présentation en ligne]

« Les cryptomonnaies sont en train de nous rendre fous. Investisseurs surexcités, nouveaux millionnaires en bitcoins, travailleurs des mines d’argent numérique, économistes effarés, cassandres de toutes sortes : les cryptomonnaies ont déjà bouleversé des pans entiers de la pensée économique, pour le meilleur et pour le pire. Mais est-ce tout ? N’ont-elles pour tout destin que celui de faciliter encore davantage des échanges qui n’en ont guère besoin ? Ne sont-elles que de la nourriture pour charognards avides de bénéfices soustraits à la gourmandise concurrente des États ? Pour Mark Alizart, il n’en est rien. Avec l’avènement des cryptomonnaies, c’est à un véritable bouleversement de la nature même de la valeur, de toute valeur, qu’elle soit financière ou autre, que l’on assiste. Désormais, la valeur n’est plus décidée par une institution ou un marché, elle fait l’objet d’une appropriation collective – rendant pour la première fois pensable un communisme qui ne soit pas utopie. Ce nouveau communisme, ce cryptocommunisme, ne sera pas celui de la propriété ; il sera celui de la valeur. »

Georgio Cesarano, Manuel de survie, La Tempête, 2019, 176 p., 15 € [présentation en ligne]

« Écrit en 1974, près d’un an avant la disparition tragique de son auteur, le Manuel de survie est l’œuvre dans laquelle l’aventure humaine et théorique de Giorgio Cesarano trouve son expression la plus aboutie. Dès les années 1970, Cesarano observe que le développement du capitalisme sur l’intégralité de la planète exige de penser à nouveaux frais. Le monde comme les subjectivités sont désormais devenus fictifs. Les termes du conflit sont redistribués. Non plus « socialisme ou barbarie », mais « communisme ou destruction de l’espèce humaine. » Loin d’invoquer les formes historiques de la révolution, Cesarano propose d’un même mouvement une analyse profonde des développements du capital et une critique radicale des subjectivités contemporaines. A la survie organisée il oppose une vraie gnose indissociablement liée à la vraie guerre : « l’insurrection érotique », c’est-à-dire une prise d’arme contre la mort quotidienne, un minutieux sabotage de la « personne sociale » et, enfin, la réalisation de la communauté humaine. »

Éric Fournier, La critique des armes. Une histoire d’objets révolutionnaires, Libertalia, 2019, 496 p., 20 € [présentation en ligne]

« Quelle est la vie sociale de l’arme dans les constellations révolutionnaires durant la IIIe République ? Quelles sont les interactions entre le porteur et cet artefact surchargé d’affects, d’imaginaires et de potentialités ? L’arme est-elle émancipatrice ou aliénante ?
Le modèle du citoyen insurgé de la République sociale de 1792, exerçant sa souveraineté un fusil à la main, est incarné une dernière fois par les communards. L’insurrection laisse progressivement place à la grève générale ou au bulletin de vote. Pourtant, l’arme ne disparaît jamais des horizons et des luttes sociales. Entre sphinx et spectre, elle souligne la difficulté de se penser révolutionnaire et désarmé sous une République d’ordre.
La fusillade de Fourmies en 1891, les crosses en l’air du 17e en 1907, le « citoyen Browning » de La Guerre sociale, les centuries du « capitaine » Treint, les affrontements antifascistes des années 1930 ou encore les prises d’armes inouïes des grèves de 1947-1948, tels sont certains des épisodes relatés dans cette étude inédite et minutieuse. »

Alain Ruscio, Les communistes et l’Algérie. Des origines à la guerre d’indépendance, 1920-1962, La Découverte, 2019, 664 p., 28 € [présentation en ligne]

« C’est un paradoxe : l’histoire du communisme reste aujourd’hui encore, alors que ce mouvement n’a plus dans la vie politique ni le poids ni la force d’attraction d’antan, un objet de controverses à nul autre pareil, en « pour » et en « contre ». Cet état d’esprit atteint un paroxysme lorsqu’il s’agit d’évoquer les actions et analyses du communisme – français et algérien – face à la question coloniale en Algérie, des origines dans les années 1920 à la guerre d’indépendance (1954-1962). Et s’il était temps, écrit Alain Ruscio, de sortir des invectives ?
C’est l’ambition de cette somme exceptionnelle, qui propose une plongée dans les méandres – le mot s’impose – des politiques communistes des deux côtés de la Méditerranée (PCF et PCA) durant plus de quatre décennies. Des tout premiers temps, lorsque le jeune parti commençait à s’affirmer et tentait de briser le consensus colonial, aux tempêtes de la guerre d’Algérie, en passant par les espoirs et illusions du Front populaire. Les relations avec le nationalisme algérien, qui ne furent jamais simples, sont finement analysées, avec le récit d’un grand nombre d’épisodes ignorés ou mal connus et l’évocation de parcours de multiples acteurs, qui donne chair à cette saga.
Novateur, l’ouvrage d’Alain Ruscio ne l’est pas seulement par son esprit. L’historien a utilisé tous les fonds d’archives spécialisés, dont ceux du PCF, désormais accessibles, révélant des documents totalement nouveaux. On découvrira, au fil des pages, non pas une ligne politique, mais une succession, et parfois une cohabitation, de logiques et de pratiques. »

« Communisme en Algérie/Communisme algérien », Cahiers d’histoire : revue d’histoire critique, n° 140, 17 € [présentation en ligne]

Au sommaire du dossier de ce numéro : Être communiste en Algérie dans les années 1920 et 1930 (E. Dreure), Le Parti communiste algérien, de l’après-Libération à la veille de la guerre d’indépendance, 1946-1954 (A. Ruscio), La Voix des soldats. Un réseau clandestin du Parti communiste algérien dans la guerre d’indépendance (1955-1957) (P.-J. Le Foll-Luciani), Les luttes des prisonniers communistes pendant la guerre d’indépendance algérienne (A. Drew)…

Nicolas Delalande, La Lutte et l’entraide. L’Âge des solidarités ouvrières, Le Seuil, coll. « L’Univers historique », 2019, 368 p., 24 € [présentation en ligne]

« Les ouvriers peuvent-ils s’organiser à une échelle internationale pour lutter contre la mondialisation du capital et la concurrence sociale généralisée ? Poser la question pourrait paraître incongru en ce début de XXIe siècle, où les mots d’ouvriers, de solidarité et d’internationalisme s’apparentent, dans le meilleur des cas, aux vestiges d’un passé lointain. L’oubli de cette histoire alimente un débat piégé, dont le schématisme sature et appauvrit l’espace public. Mais ni notre passé, ni notre présent politique ne se résument à une opposition stérile entre libéralisme inégalitaire et repli nationaliste. D’autres voies ont existé, qu’il importe de retrouver pour sortir d’un face-à-face aussi pauvre sur le plan intellectuel que dangereux pour notre avenir collectif. Pendant un siècle, des années 1860 aux années 1970, les mouvements ouvriers, socialistes, anarchistes, communistes, syndicalistes, avec leurs sensibilités propres, furent porteurs d’un projet internationaliste puissant, dont l’objectif n’était pas de fermer les frontières ou de restreindre les échanges, mais de bâtir une mondialisation des solidarités ouvrières, par-delà les différences nationales et linguistiques qui pouvaient les séparer. La défense des classes populaires ne passait pas par le repli, l’autarcie ou le rejet de l’autre, plutôt par la coordination internationale des combats et des revendications. Ce projet ambitieux, auquel bien peu croyaient à ses débuts, fut souvent chaotique, conflictuel et contradictoire. L’empreinte qu’il a laissée sur la fin du XIXe siècle et tout au long du XXe siècle est néanmoins considérable. »

Philippe Bourrinet, La gauche communiste germano-hollandaise des origines à Mai 1968, Moto proprio, 2018, 550 p. 30 €

« La Gauche communiste germano-hollandaise, incarnée par la double organisation allemande KAPD/AAUD, les Partis communistes-ouvriers des Pays-Bas et de Bulgarie, dut quitter le Komintern (sept. 1921) en raison de désaccords de principe sur toutes les questions importantes : parlementarisme, syndicalisme, politique frontiste (Fronts uniques), Parti-État utilisant la violence contre le prolétariat (Kronstadt). Ce courant radical eut l’audace d’affirmer que ce n’était pas le « parti communiste », mais les conseils ouvriers qui étaient la forme enfin trouvée de la dictature du prolétariat, et donc de la transformation communiste. Il s’attira les foudres de Lénine, qui écrivit en juin 1920 son fameux livre sur l’Extrémisme de gauche, maladie infantile du communisme, auquel Herman Gorter donna une cinglante réponse : Réponse à Lénine. Le présent volume, version totalement refondue d’une thèse d’université (Paris-I-Sorbonne 1988), tente de donner une vision approfondie et critique de ce courant si important théoriquement dans le Mouvement communiste du XXe siècle. La Gauche communiste germano-hollandaise dénonça sans relâche le « communisme de parti » et le « capitalisme d’État » en Russie. Ébranlée par la contre-révolution, sous sa double forme stalinienne et nazi-fasciste, survécut après janvier 1933 à l’ombre du GIK néerlandais et du mouvement conseilliste germano-américain autour de Paul Mattick, mais aussi du Communistenbond Spartacus formé en pleine occupation nazie à la fin de 1942. Ce courant toujours vivant aujourd’hui, se base dans sa praxis sur le livre de Pannekoek : Les Conseils ouvriers (1946). Ce sont les ouvriers du monde entier qui, par eux-mêmes et pour eux-mêmes, se libéreront du système capitaliste mondial, en instaurant le pouvoir mondial des conseils ouvriers, sans lequel aucune transformation communiste de la société ne serait possible. »

Rémy Herrera et Zhiming Long, La Chine est-elle capitaliste ?, éditions Critiques, 2019, 208 p., 16 € [présentation en ligne]

« Depuis plusieurs années, l’équilibre du monde et les rapports entre grandes puissances subissent de profondes mutations. Dans un tel contexte, une compréhension juste et scientifique du modèle politico-économique de la Chine est plus que jamais indispensable. 
Cet ouvrage présente pour la première fois le développement économique de la Chine depuis les années 1950 jusqu’à nos jours. S’attachant au temps long pour mieux balayer les lieux communs trompeurs, les auteurs nous démontrent clairement que la réussite industrielle et commerciale de ce pays n’est pas un miracle des années 2000. Elle est au contraire le résultat d’efforts colossaux et de stratégies mises en œuvre dès la prise de pouvoir par les communistes.
Animé d’un souci de clarté, cet ouvrage se destine à tous ceux qui souhaitent comprendre la Chine contemporaine, la manière dont elle s’est construite et ce vers quoi elle se dirige. »

Naomi Klein, Le choc des utopies. Porto Rico contre les capitalistes du désastre, Lux, coll. « Futur proche », 2019, 128 p., 12 € [présentation en ligne]

« Dans les décombres laissés par les tempêtes meurtrières de 2017, les habitants de Porto Rico rebâtissent leur monde et se mesurent à de puissants adversaires dans une lutte pour l’avenir : pour qui reconstruira-t-on l’île ? Pour ceux qui y vivent ou pour ceux qui veulent y faire fortune ?
Après un désastre écologique comme ceux qui promettent de frapper partout et de plus en plus souvent, deux visions du monde s’affrontent : celle d’ultrariches libertariens, déterminés à transformer l’île en un paradis où ils pourraient vivre à l’abri des tumultes d’un monde dont ils ont su tirer profit, et celle d’une population déterminée à reconstruire ses communautés autrement, pour mieux vivre ensemble, et mieux vivre dans le monde.
Naomi Klein reprend ici la grille d’analyse de La stratégie du choc pour décrire le pillage en cours, mais elle raconte surtout l’histoire de femmes et d’hommes qui s’organisent pour subvenir à leurs besoins et pour bâtir une société durable et démocratique. »

Serge Audier, L’âge productiviste. Hégémonie prométhéenne, brèches et alternatives écologiques, La Découverte, 2019, 976 p., 29 € [présentation en ligne]

« Depuis la fin du XXe siècle, des signaux d’alarme écologiques ne cessent de retentir : réchauffement climatique toujours plus incontrôlable, destruction exponentielle et dramatique de la biodiversité, déforestations accélérées, pollutions diverses, « plastification » des mers, etc. Pourtant, les défenseurs de la cause écologique peinent à véritablement convaincre l’ensemble de la société ainsi que les décideurs économiques et politiques de la nécessité d’un changement urgent de modèle. Pourquoi les forces politiques, de droite mais aussi de gauche, n’ont-elles pas su ou voulu prendre en charge le défi écologique ?

C’est à cette question que s’intéresse ce livre de Serge Audier, qui offre une ample fresque inédite sur les racines philosophiques, idéologiques et politiques de la crise actuelle. Au croisement de l’histoire et de la philosophie, cette généalogie intellectuelle examine les logiques doctrinales et politiques qui, depuis près de deux siècles, ont présidé aux prises de position et aux programmes en matière environnementale, à leurs réussites comme à leurs nombreux échecs. L’auteur montre notamment pourquoi, dans de nombreuses régions du monde, la logique socio-économique, politique et culturelle dominante est allée dans le sens d’un modèle productiviste qui a provoqué une destruction accélérée et sans précédent du milieu naturel.

Parallèlement, il soulève la question des « possibles » non aboutis ou non réalisés, et invite à (re)découvrir des voies alternatives – entre anarchisme et socialisme – qui ont cherché à articuler critique sociale et critique écologique du capitalisme, dans l’horizon d’une « cité écologique » à venir. »

Fabrice Angéi, Annick Coupé, Caroline De Haas, Valérie Gérard, Mouvements sociaux 2016-2018. Conversations avec Alexis Cukier et Amélie Jeammet, La Dispute, coll. « Mouvements de société », 2019, 144 p., 10 € [présentation en ligne]

« Luttes syndicales, citoyennes et autonomes contre les réformes du droit du travail, Nuit Debout, soutien aux ZAD, Comité Justice pour Adama, #MeToo et manifestations féministes, mobilisations pour le climat… Que se passe-t-il en France pour expliquer qu’un nouveau cycle de mouvements sociaux fasse irruption sur la scène sociale, médiatique et politique ? Alors que les Gilets jaunes remettent en question les sujets, les formes et les finalités de la mobilisation sociale, ces entretiens donnent la parole à trois militantes et à un militant d’horizons divers, qui questionnent les mouvements sociaux auxquels elles et il ont participé entre le printemps 2016 et l’automne 2018. À travers leurs accords et désaccords, ce livre donne à voir les colères et les stratégies, les échecs et les espoirs des mouvements sociaux aujourd’hui. »

Liste réalisée en collaboration avec la librairie Le Point du Jour.

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