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Acte 18 des Gilets Jaunes à Paris le 16 mars : une répression plus soft ?

Gilets-jaunes Répression

Lien publiée le 21 mars 2019

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://paris-luttes.info/acte-18-des-gilets-jaunes-a-paris-11844

Quand les flics feignent d’être dépassés, les juges rattrapent le coup : rapide compte-rendu du groupe légal de la coordination anti-répression

On entend partout que la répression aurait été beaucoup plus « soft » et les flics plus cool ce 16 mars. Et c’est à grand renfort du limogeage du préfet de Paris ainsi que deux de ses sous-fifres que le gouvernement fait mine de légitimer l’affaire.

La chaîne de commandement « aurait été défaillante » et les CRS auraient laissé « faire les pillages », les munitions de LBD auraient été « d’une portée réduite » et le nombre de LBD aurait été lui-même « réduit », aboutissant à une « inhibition » des forces de l’ordre…

La réalité est tout autre.

Ce 16 mars 2019 à Paris, David B. a perdu un œil à cause d’un tir de LBD 40 à Paris, Laurence R.M. a eu, elle, une fracture des sinus et une fracture du plancher orbital à cause de la même arme, et un homme a eu une partie du pied arraché par une grenade GLI F4 (tiré du minutieux bilan effectué par le collectif Désarmons-les ! depuis début janvier).

Il y eut aussi les Champs Élysées noyés sous les lacrymos, l’emploi — jusqu’ici inédit — d’un gaz incapacitant aspergé par des blindés, les tirs de grenades désencerclantes ininterrompus lancées à l’aveugle au milieu de la foule, des tirs de LBD jusque dans les rues adjacentes, la traque policière incessante, au moins une personne renversée par une voiture de police qui a pris la fuite... jusqu’aux charges violentes des CRS, des BAC et des DAR (détachements d’action rapide), dont font partie des nouveaux "voltigeurs" (deux flics à moto armés de LBD et de grenades, rappelant au bon vieux temps du tandem Pasqua-Pandreau en 1986)...

Nous dénombrons des dizaines de blessé-e-s, 256 gardes à vues, dont 101 classées sans suite, 59 déferrements le lundi au TGI de Paris, et 27 le mardi. Résultat des courses côté judiciaire, très "soft" en effet : 23 condamnations à de la prison ferme - dont une pour 1 an ferme -, 19 condamnations à de la prison avec sursis, 10 condamnations à des travaux d’intérêt général, 6 relaxes, 1 amende, 27 renvois de procès de comparution immédiate, sans oublier les personnes qui sont convoquées pour passer en procès à des dates ultérieures (convoquées directement sans être passées par la case comparution immédiate). En tout, 17 personnes sont en prison suite à ce week-end, pour effectuer leur peine ou en attendant d’être jugée. Sans parler des deux instructions ouvertes par le parquet avec des juges d’instruction qui ont mis en examen 12 personnes, dont 3 au moins sont déjà en détention provisoire (selon un bilan du Parisien dicté par le parquet). Et, grand classique à présent, des interdictions de paraître à Paris quasi systématiques, et ce pour une durée de 1 an la plupart du temps.

Malgré cela, la communication gouvernementale continue d’éructer devant les médias bêlants que le bilan de ce 16 mars serait dû à une forme de "laxisme" des forces de l’ordre.

Il n’en est rien.

Le gouvernement refuse de reconnaître que le nombre et la détermination des manifestant-es, Gilets Jaunes ou non, a fait voler en éclat le dispositif meurtrier et liberticide qui nous attend chaque semaine dans la capitale, orchestré par la préfecture et la bande à "Castagneur", avec la bénédiction des tribunaux pour légitimer les violences policières. Et voilà que l’Élysée nous annonce les renforts de l’armée pour les prochains rounds...

Des grenades blindées de TNT au LBD, considérées partout ailleurs comme des armes de guerre, jusqu’aux abus de la détention préventive, avec des juges qui jouent sans sourciller la partition d’une justice aux ordres.

Ce samedi 16 mars, sur les Champs et ailleurs en France, la solidarité a joué à plein entre les manifestant.es. Et personne pour s’attendrir sur les familles des vitrines.

Si la solidarité est notre arme, elle fut totale.

Le Groupe légal de la Coordination antirep

Note

  • N° de la ligne en cas d’urgence : 07.53.13.43.05
  • Mail de contact : stoprepression(at)riseup.net
  • Caisse de solidarité et principes politiques : bit.ly/stoprep
  • Si vous avez été blessé-e, si vous avez un proche en prison ou pour préparer les prochaines manifs, rendez-vous sur le site de Rajcol, un réseau de groupes d’autodéfense collective présent dans plusieurs villes : rajcollective.noblogs.org