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Algérie: encore une énorme mobilisation ce vendredi

Algérie

Lien publiée le 12 avril 2019

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.lefigaro.fr/international/algerie-les-contestataires-veulent-se-mobiliser-contre-bensalah-et-la-presidentielle-20190412

De nouvelles manifestations contre le clan de l’ex-président Bouteflika ont eu lieu en Algérie ce vendredi. Leur ampleur sera scrutée de près par le pouvoir intérimaire du président Abdelkader Bensalah.

Les contestataires se sont mobilisés massivement lors de ce premier vendredi de manifestation en Algérie depuis l’annonce d’une présidentielle le 4 juillet par le tout nouveau chef de l’État par intérim, Abdelkader Bensalah, 77 ans, figure de l’appareil mis en place par Bouteflika. Les Algériens craignent que ce scrutin soit frauduleux et ne serve qu’à conforter le pouvoir intérimaire dont ils réclament le départ.

Dans les rues d’Alger ce vendredi 12 avril.

Le nombre exact de manifestants était difficile à établir au cours de cette journée, ni les autorités ni les protestataires ne communiquant de chiffres, mais en début d’après-midi une foule dense (sans doute des centaines de milliers de personnes) emplissait les rues du centre de la capitale. «Non à Bensalah!», scandaient les manifestants réunis dans le centre d’Alger, du nom du président du Conseil de la Nation désigné chef de l’Etat par intérim. «Nous voulons que tous les corrompus soient jugés», lisait-on sur une banderole.

Pour la première fois depuis le début de la contestation, qui s’est déroulée dans le calme et sans incident ces dernières semaines, un cordon de véhicules et de policiers est intervenu. Dès 8 heures ce vendredi matin, ils ont tenté d’évacuer, sans toutefois utiliser la force et sans y parvenir, le parvis de la Grande Poste, point de ralliement des contestataires à Alger. Les policiers ont encerclé ces manifestants et tenté de les pousser hors des marches, mais se sont retrouvés en sous-nombre et vite débordés. Certains se sont eux-mêmes retrouvé cernés au milieu de la foule qui criait «Silmiya, silmiya» (»Pacifique, pacifique», en arabe).

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Les manifestants ont finalement ouvert un chemin permettant aux policiers de rebrousser chemin, sans violence, sous les youyous des femmes. «On n’a rien contre vous, on veut le départ de la mafia», ont lancé certaines aux policiers. D’après Algérie 24, des véhicules de la brigade anti-émeutes, dont un équipé d’un canon à eau, se dirigaient vers la place Audin dans l’après-midi. Autours des forces de l’ordre, certains manifestants ont même scandé: «policier, enlève ta casquette et viens manifester», ou encore «Algérie libre et démocratique». Désigné mardi par la Constitution pour assurer l’intérim, cet apparatchik est devenu la cible des slogans qui visaient initialement Bouteflika, président malade dont il était ces dernières années la «doublure» officielle, en Algérie et à l’étranger.

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La télévision publique a fait état de manifestations dans d’autres villes du pays.

Pour Louisa Dris-Aït Hamadouche, enseignante en Sciences politiques à l’Université d’Alger-3, «la manifestation sera intense et massive». «Le soulèvement populaire a déjà donné sa réponse à l’intronisation de Bensalah» comme chef de l’État par intérim le 9 avril, poursuit-elle.

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«Légale mais non légitime»

Pour les protestataires, cette présidentielle organisée en trois mois ne peut être libre et équitable car elle serait organisée dans un cadre juridique et par des institutions et des personnalités hérités des vingt ans de pouvoir de Bouteflika, marqués par des scrutins frauduleux selon l’opposition. Manifestants et voix de la société civile réclament la mise en place d’institutions ad hoc, en vue d’une véritable transition post-Bouteflika.

Le pouvoir, lui, veut rester dans le cadre prévu par la Constitution: une présidentielle sous 90 jours. Chaque camp reste sur ses positions. Abdelkader Bensalah a reçu le soutien implicite de l’armée, revenue au centre du jeu politique algérien depuis que son chef d’état-major, le général Ahmed Gaïd Salah, a lâché Abdelaziz Bouteflika. Le général Gaïd Salah a dénoncé des «slogans irréalistes», en allusion aux appels au départ de tous les acteurs du «système» au pouvoir. Il a estimé «irraisonnable» une transition hors du cadre institutionnel actuel, et promis aux manifestants que l’armée garantirait «la transparence et l’intégrité» du scrutin.

Le pouvoir va scruter attentivement la mobilisation dans l’espoir d’un affaiblissement. Si des millions d’Algériens envahissent à nouveau les rues du pays comme les semaines précédentes, comment imaginer qu’ils se rendront aux urnes dans trois mois? Et s’ils s’abstiennent, de quelle légitimité bénéficiera le nouveau président? L’attitude des forces de sécurité sera également scrutée vendredi, alors que mardi la police a pour la première fois depuis le 22 février tenté de disperser une manifestation pacifique d’étudiants à Alger et qu’elle a empêché jeudi tout rassemblement devant la Grande Poste.