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Finlande : après les élections, encore un sujet d’angoisse pour Bruxelles
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
https://ruptures-presse.fr/actu/finlande-elections-soino-rinne-bruxelles/

Les électeurs finlandais, qui élisaient le 14 avril leur nouveau parlement, se sont rendus aux urnes moyennant une participation de 68,7%, soit 1,8 point de plus qu’en 2015. Le scrutin a été marqué par la claque subie par le Parti du centre du premier ministre sortant ; par un important succès du Parti des Finlandais (ex-Vrais Finlandais, généralement classé à l’extrême droite) ; et par l’arrivée en tête des sociaux-démocrates, avec cependant un score bien plus faible qu’ils ne l’espéraient.
Deux thèmes ont dominé la campagne. Le premier portait sur le système de santé et des services sociaux. Alors que ce dernier est souvent considéré comme l’un des meilleurs du monde, le gouvernement s’était fixé l’objectif, en 2015, de le réformer drastiquement, avec notamment un renforcement de la part du privé. Et cela, au moment même où il appliquait une forte politique d’austérité touchant notamment ce secteur, mais aussi l’éducation. La réduction des dépenses publiques, conforme au Programme national de stabilité convenu avec la Commission européenne, visait en particulier à alléger les cotisations patronales.
La « grande réforme » elle-même n’a cependant pas pu être réalisée du fait de divergences au sein des trois partis de la coalition au pouvoir, notamment sur la réorganisation territoriale du système de soins. Du coup, par dépit ou par manœuvre tactique, Juha Sipila, chef du gouvernement sortant (un ancien homme d’affaires, toujours richissime), a présenté sa démission cinq semaines avant l’échéance électorale. Les électeurs l’ont manifestement sanctionné puisque sa formation, le Parti du centre (KESK) dégringole de 7,3 points en s’établissant à 13,8%, le pire résultat depuis un siècle pour cette formation surtout implantée en milieu rural.
Associé au sein du gouvernement, le Parti de la coalition nationale (KOK, droite ultralibérale) s’en tire moins mal, avec 17% (- 1,2 point). Troisième pilier de la majorité, le Parti de la réforme bleue ne dépasse pas… 1% des suffrages. Cette formation était en réalité issue d’une scission du Parti Les Finlandais : en 2017, son chef d’alors, Timo Soini, avait tenté un recentrage pour amener ses camarades sur une ligne bien moins « eurocritique ». C’était le prix à payer pour qu’il puisse garder son poste (ministre des Affaires étrangères) au gouvernement, de même que quatre de ses collègues. Mais le parti avait finalement désavoué M. Soini et ses amis devenus pro-UE. Ces derniers ont dès lors choisi de le quitter.
Ils se retrouvent désormais exclus du Parlement, tandis que leur formation d’origine sort grande gagnante du scrutin, obtenant la deuxième place avec 17,5% des voix. Il y a quelques mois encore, les sondages lui accordaient à peine 10%. Le Parti Les Finlandais a en effet exploité le deuxième thème qui a marqué la bataille électorale : l’immigration. En 2015, ce pays de 5,5 millions d’habitants avait accueilli 32 000 demandeurs d’asile, alors que les arrivées étaient d’environ 4 000 les années précédentes. Des affaires de viol impliquant des migrants avaient, tout récemment, polarisé le débat public et entraîné la création de petites formations extrémistes. Mais c’est finalement Les Finlandais qui ont emporté la mise.
Pour sa part, le Parti social-démocrate (SDP) arrive cette fois en tête avec 17,7%, soit un gain de 1,2 point. La Ligue verte passe de son côté de 8,5% à 11,5%, dans un contexte où les questions environnementales ont également été beaucoup évoquées. A noter cependant que le Parti Les Finlandais a affiché des positions dites climatosceptiques qui ne lui ont pas nui, bien au contraire. Enfin, avec 8,2%, l’Alliance de gauche progresse légèrement (+1,1 point).
Tâche complexe
Mais ce n’est pas de ce côté qu’Antti Rinne, le chef du SDP chargé de former un gouvernement, va chercher des alliances, mais plutôt du côté du KESK ou du KOK, dans ce pays aux longues traditions de coalition hétéroclite. Cette fois cependant, la tâche devrait être particulièrement complexe : son score est inférieur à ce qu’il avait espéré, et les trois premiers partis se tiennent dans un mouchoir de poche aux alentours de 17%…
M. Rinne a juré qu’il ferait tout pour constituer une majorité et un gouvernement d’ici fin mai. Et à Bruxelles, on compte bien qu’il tienne cette promesse, car la Finlande prend la présidence tournante du Conseil de l’UE, pour six mois, au 1er juillet. La Commission est d’autant plus anxieuse que la période est particulièrement sensible. D’une part, c’est lors de ce semestre que doit avoir lieu l’épilogue du Brexit. D’autre part, après les élections européennes prévues en mai, la Commission, et son président, seront également renouvelés.
Et ce, dans un contexte où le verdict des citoyens finlandais a tout pour angoisser les dirigeants européens. Alors qu’ils avaient espéré que l’élection d’Emmanuel Macron en mai 2017 fût un signe d’un virage pro-UE du sentiment des citoyens, ils ont, depuis lors, vécu une longue série de résultats reflétant (plus ou moins clairement) une hostilité populaire croissante face à l’intégration européenne – en Allemagne, en Autriche, en Tchéquie, en Suède, et bien sûr en Italie.
Cette fois encore, le parti politique anti-Bruxelles se distingue, et les « sceptiques » ralliés sur le tard à l’idée européenne comme M. Soini s’effondrent. En l’occurrence, au pays du Père Noël. Voilà qui n’a rien qui puisse rassurer Bruxelles. Ni d’ailleurs Marine Le Pen.




