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ADP : "Intellectuels engagés, nous appelons à signer pour le référendum"
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
https://www.marianne.net/debattons/tribunes/aeroports-de-paris-privatisation-signer--referendum
Une quinzaine d'intellectuels appellent à une mobilisation citoyenne afin de stopper la privatisation d'Aéroports de Paris (ADP).
Le 10 avril 2019, près de deux cent cinquante parlementaires de tous bords politiques ont déposé une proposition de loi déclenchant un référendum contre la privatisation d’Aéroports de Paris. Le 11 juin, plus de cent trente personnalités issues de la politique, des sciences, des arts, des services publics, du syndicalisme, de la société civile, ont signé une tribune au Monde portée notamment par François Ruffin et Claire Nouvian, qui appelle à "une épidémie de pétitions" en faveur de la tenue de ce référendum.
Intellectuels engagés, nous répondons présent à cet appel. Pour que le référendum soit déclenché, il faut rassembler en 9 mois quelque 4,7 millions de signatures de citoyens inscrits sur les listes électorales. Le dispositif officiel de recueil des signatures se trouve ici. Nous signons, nous appelons l’ensemble des citoyens à signer, et nous appelons l’ensemble des citoyens à faire signer autour d’eux.
UN AUTRE MODÈLE ÉCONOMIQUE
Les services publics sont la propriété collective de tous les Français, reçue en héritage de leurs anciens. Contrairement à un préjugé courant, ils ne constituent pas de la charité publique, financée en prélevant de l’argent sur « l’économie », la seule, la vraie, qui serait l’économie de marché. En réalité, les services publics sont la manifestation concrète d’un autre modèle économique, l’économie socialisée, qui cohabite en France avec l’économie de marché.
Nous estimons que la dérive de la France vers toujours plus d’économie de marché, vers toujours moins d’économie socialisée, est une double erreur.
Dans l’économie socialisée, qui inclut la sécurité sociale, l’assurance-chômage et les services publics, des biens et des services sont fournis à tous ceux qui en ont besoin, financés par l’impôt ou la cotisation, et facturés au prix le plus abordable possible, le tout suivant une logique de coopération. Dans l’économie de marché, qui inclut tout le reste, des biens et des services sont fournis à ceux qui peuvent se les payer, financés par l’argent privé, et facturés au prix du marché, selon une logique de profit.
Déterminer, parmi les activités économiques, lesquelles doivent relever de l’économie socialisée et lesquelles de l’économie de marché, est la question économique la plus centrale de toutes. Souvent déguisée en discussion technique, c’est en réalité un choix politique et, au-delà, c’est un choix de civilisation. Que l’accès à l’eau soit un marché ou un service public, que les besoins alimentaires soient un marché ou un service public, dit quelque chose de fondamental sur les valeurs profondes d’une société et de sa culture.
En cela, nous estimons que la dérive de la France vers toujours plus d’économie de marché, vers toujours moins d’économie socialisée, est une double erreur.
C’est une erreur écologique. L’économie de marché étant fondée sur la course au profit, le consumérisme et le productivisme lui sont inévitablement inhérents. Or, ceci est l’origine de la sixième extinction de masse des espèces sur Terre, qui a commencé, s’accélère, et menace l’humanité elle-même. D’urgence, il faut donc davantage de sobriété dans la consommation et la production. C’est pourquoi des pans entiers de l’économie doivent devenir ou rester socialisés, afin que l’économie de la sobriété devienne dominante en France.
C’est pourquoi, contre la privatisation d’Aéroports de Paris, nous signons, nous appelons l’ensemble des citoyens à signer, et nous appelons l’ensemble des citoyens à faire signer autour d’eux, la pétition officielle pour déclencher un référendum contre la privatisation d’Aéroports de Paris.
C’est une erreur économique. Dans tous les cas où il est absolument évident que la concurrence est matériellement impossible, il est tout aussi évident que l’activité ne doit pas être laissée à un monopole privé et qu’elle doit donc être un monopole d’Etat. On ne peut pas faire passer plusieurs trains à la même heure sur les mêmes rails. On ne peut pas avoir plusieurs autoroutes côte à côte pour relier les mêmes villes. On ne peut pas avoir un réseau national d’électricité en plusieurs exemplaires. Dans tous ces cas et dans bien d’autres, la possession et l’exploitation doivent donc rester, devenir ou redevenir des monopoles d’État. C’est du pur bon sens.
LE PEUPLE SOUVERAIN
Aéroports de Paris est à cet égard un double cas d’école. Du point de vue écologique, passer à l’économie de la sobriété concerne en particulier nos infrastructures de transport. Or, cette transition n’est pas possible si les infrastructures sont possédées ou exploitées par l’économie de marché, par essence productiviste et consumériste. En outre, du point de vue économique, il est absolument évident qu’un grand aéroport est, vis-à-vis des activités de transport qu’il accueille, un acteur économique sans concurrent. Il doit donc rester un monopole d’État.
Nous estimons donc nécessaire et urgent de mettre un coup d’arrêt à plus de trente ans de saignées et de vente à la découpe des services publics. C’est pourquoi, contre la privatisation d’Aéroports de Paris, nous signons, nous appelons l’ensemble des citoyens à signer, et nous appelons l’ensemble des citoyens à faire signer autour d’eux, la pétition officielle pour déclencher un référendum contre la privatisation d’Aéroports de Paris.
De surcroît, face au consensus de la classe dirigeante poussant sans cesse à démembrer nos services publics et notre protection sociale, il est utile en soi que les citoyens leur rappellent qu’ils ne sont ni des habitants ni de simples consommateurs. Citoyens, ils sont eux-mêmes collectivement le souverain : le peuple souverain. Tel est le sens profondément démocratique de cette pétition, destinée à provoquer un référendum dont la classe dirigeante ne veut pas, afin de garder un service public dont elle veut se défaire.
Signataires :
Marc Abélès, anthropologue
Nicolas Bédu, économiste
François Bégaudeau, écrivain
Julia Cagé, économiste
Anne Eydoux, économiste
Maurizio Gribaudi, historien
Thomas Guénolé, politologue
Annie Lacroix-Riz, historienne
Dany Lang, économiste
Raphaël Liogier, philosophe
Henri Maler, fondateur d’Acrimed
Marion Messina, écrivain
Ugo Palheta, sociologue
Henri Pena-Ruiz, philosophe
Dominique Plihon, économiste et porte-parole d’Attac
Henri Sterdyniak, économiste
Clément Viktorovitch, politologue
Sophie Wahnich, historienne