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À lire: Mon histoire, de Rosa Parks

Lien publiée le 19 juin 2019

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

Éditions Libertalia, 200 pages, 10 euros.

« Une personne ordinaire qui raconte que les choses devaient changer et qu’il fallait lutter pour les faire changer », comme le résume très bien le traducteur de cette autobiographie de la militante Rosa Parks, parue en 1992 et traduite pour la première fois en français. 

Ne plus courber l’échine

En 1955, à 42 ans, Rosa Parks refuse de céder sa place à un blanc dans un bus à Montgomery dans cet Alabama où existe la ségrégation raciale. « S’il y avait bien quelque chose qui me fatiguait, c’était de courber l’échine » dira-t-elle pour expliquer son acte de révolte. Il s’ensuit une arrestation, un procès et une campagne active de boycott des bus de la ville pendant une année entière, durant laquelle une incroyable organisation de la communauté noire se mettra en place permettant à 30 000 personnes de se déplacer tous les jours sans les bus ! Il y aura la victoire au bout, d’autres villes qui s’y mettront, et le mouvement d’action pour les droits civiques qui se développe, auquel participera Rosa Parks.

Dans la première partie de ce livre d’une écriture simple, directe et concise, Rosa raconte la vie de sa famille, la sienne, celle de sa communauté dans cet État où le racisme est institutionnalisé. Il y a l’exemple terrifiant de cette femme noire violée en 1944 par 6 hommes blancs à Abbeville, dont le tribunal, malgré l’aveu du crime, refusera l’inculpation ! On découvre comment elle a commencé à militer, avec son mari, à la NAACP, organisation nationale créée en 1909 pour les droits démocratiques. 

Le jeune pasteur Luther King, artisan du boycott de 1955, prônait la non-violence. « L’idée de l’action non violente de masse était quelque chose de nouveau et de très controversé » dira Rosa Parks, se souvenant de l’image de son grand-père le fusil en main contre les menaces du KKK. Tout en reconnaissant que cette politique n’a pas empêché les luttes, ni les victoires. 

À la fin de sa vie, Rosa Parks s’inquiètera de la remontée des idées racistes : « Nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir » dit-elle en conclusion de son histoire. Elle est décédée en 2005 à Detroit, dans le dénuement. Mais ses engagements, son histoire la rendent bien présente pour les luttes actuelles et à venir. 

J.R.