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Une militante SUD rail licenciée par la SNCF : «C’est clairement notre syndicat qui est visé»
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
L'inspection du travail a donné son accord ce mercredi dans le cadre de la procédure de licenciement qui vise Linda Zerhdy, une militante SUD rail.
Ils dénoncent une «répression d’après grève sans précédent». Après la procédure de licenciement engagée début 2019 auprès d’un cheminot SUD rail, Eric Meyer, c’est une autre militante et déléguée syndicale, Linda Zerhdy, qui est visée. L’inspection du travail a autorisé ce mercredi son licenciement pour avoir, selon le syndicat, «mis en danger ses collègues et les usagers dans la gestion d’un sac abandonné». «Je ne suis pas surprise, je suis déléguée du personnel, j’ai plusieurs mandats, ça fait douze ans que je suis à la SNCF. On le voit clairement, ils s’attaquent aux syndicalistes. On veut nous faire croire que ce sont des cas isolés, mais c’est la politique de la direction qui est comme ça», s’est indignée Linda Zerhdy, la militante visée.
Pour ses collègues cheminots, le motif n’est en effet qu’une excuse pour licencier les membres les plus actifs de l’organisation, après la longue grève du printemps 2018. «Ça va dans la succession des attaques contre les militants de la grève. Il y a une volonté de réprimer de la SNCF pour faire passer les réorganisations», a réagi Anasse Kazib, délégué SUD rail à la Gare du Nord. «Nous rejetons toute accusation de discrimination syndicale», répond de son côté la direction de la SNCF, qui assure que «le licenciement s’est fait dans le respect des règles internes et du droit du travail».
«A la SNCF, la direction veut diminuer fortement les effectifs et utilise tout ce qui peut faciliter les départs. […] Elle frappe fort pour mettre les salariés au pas. Ce qui prouve qu’aucun cheminot n’est à l’abri», estimait déjà le syndicat en février à l’annonce des procédures de licenciement. «On la vire seulement parce qu’elle tient tête à ses chefs, le reste, c’est qu’un prétexte», regrette un autre militant. Linda Zerhdy, de son côté, regrette que la SNCF n’ait pas tenu compte de son cas : «Je suis une mère seule depuis cinq ans, j’ai une situation très précaire.»
«Jusqu’au bout»
Dans ce climat, beaucoup réfléchissent aujourd’hui à la réponse à donner à la direction. «On va essayer de frapper fort», promet un militant, ancien de la grève du printemps. «On réfléchit d’ici la fin de l’année à s’inscrire dans une action forte», plaide Anasse Kazib. D’autres, envisagent la reprise d’une grève illimitée des militants du syndicat. «Pour nous, c’est clairement notre syndicat qui est visé. On dit aujourd’hui aux cheminots : ne vous syndiquez pas chez eux ou vous finirez à la porte. Peut-être que nos collègues comprendront avec ces cas précis que nous sommes tous visés désormais», analyse un autre délégué syndical SUD rail parisien. En 2018, déjà, un autre délégué du syndicat, Yannick Dubois, avait été licencié par la SNCF. «Il n’est pas possible que SUD rail soit visé par la SNCF. Ceux qui n’ont pas beaucoup d’expérience dans la boîte ne vont plus vouloir se syndiquer chez nous, c’est ça qu’ils veulent», regrette Anasse Kazib.
Linda Zerhdy, a promis qu’elle irait «jusqu’au bout» pour défendre son cas : «Je ne sais même pas ce qu’on me reproche vraiment, mon travail parle pour moi, mes proches parlent pour moi. J’ai eu un mari violent, j’ai eu le courage de le quitter, je ne laisserai pas la direction me malmener.»