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Algérie - Plusieurs centaines d’interpellations pour le port de l’emblème amazigh : Scandaleux !
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
La police a violemment réagi contre les manifestants qui s’étaient rassemblés vendredi dans la capitale et certaines villes du pays. Plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées, fouillées et parfois violemment embarquées vers les commissariats de la capitale. Avec pour seul motif : port de l’emblème amazigh.
Un dispositif sécuritaire, plus renforcé que d’habitude, a été déployé aux entrées de la capitale. Les véhicules sont filtrés et leurs occupants systématiquement fouillés. Nouveauté : la police s’est déployée devant les sièges du RCD et de Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ) au centre d’Alger, dont les adhérents étaient soupçonnés de vouloir déployer des drapeaux amazighs lors de la manifestation hebdomadaire. Des centaines de jeunes ont été conduits dans des commissariats de la capitale, à Bab El Oued, Alger-Centre, 1er Mai…
Si une partie des manifestants a été libérée en fin de journée de vendredi, une dizaine, selon un décompte de l’association RAJ et de la LADDH, a été placée sous mandat de dépôt pour être présentée aujourd’hui devant le procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed. «Selon des avocats, des manifestants interpellés hier (vendredi) en possession du drapeau amazigh sont encore en détention pour leur jugement. C’est une autre provocation grave.
Ils seront poursuivis sous quel chef d’inculpation ? Atteinte à l’intégrité territoriale, comme explicité dans le discours de Gaïd Salah ? Si c’est le cas, ils risquent la peine capitale. C’est scandaleux et honteux, alors qu’il y a eu des milliers de manifestants juste à Alger, sinon des millions, qui ont porté avec fierté cet emblème aux côtés du drapeau national», s’offusque Saïd Salhi, vice-président de la LADDH, organisation qui a dénoncé cette «dérive» et appelle à la libération de ces manifestants pacifiques et à l’abandon de toutes les poursuites judiciaires à leur encontre. La réaction de la police fait visiblement suite aux déclarations du chef d’état-major, Ahmed Gaïd Salah, qui a dénoncé, dans un discours prononcé mercredi dernier, toute personne qui porterait un drapeau autre que l’emblème national.
La chasse aux porteurs de l’emblème amazigh
La chasse aux porteurs de l’emblème amazigh a commencé le jeudi : la police a arrêté un étudiant qui a brandi ce drapeau à proximité de la Grande-Poste, a alerté l’association RAJ. Dans un communiqué rendu public hier, samedi, l’organisation a dénoncé la «dérive» et les «comportements intolérable» des services de sécurité. «La police a usé de la violence et a procédé à des arrestations pour la confiscation des drapeaux amazighs. Des dizaines d’interpellations ont eu lieux, plusieurs manifestants seront présentés devant le tribunal dimanche 23 juin, selon des informations, pour motif de »possession de drapeaux amazighs »», signale Fersaoui Abdelouahab.
Pour le militant, par ses «agissements irresponsables», le pouvoir met en danger la cohésion et l’unité nationales dans une «tentative désespérée» pour casser la dynamique enclenchée et la révolution populaire en marche. L’organisation, dont certains adhérents ont été arrêtés, dénonce «l’entêtement et l’obstination du pouvoir, à sa tête l’état-major de l’armée, à vouloir absorber la contestation populaire et sa volonté de faire un changement dans le système».
Elle interpelle le pouvoir sur sa responsabilité dans les «dérives sécuritaires» et appelle à la solidarité populaire et à la vigilance pour faire face aux «tentatives de division» du mouvement et de le détourner de son objectif principal qui est le changement du système.
Militant de la démocratie, Arezki Aït Larbi met en avant une autre entorse : l’absence d’information de la part de la police. «La police doit informer sur les manifestants arrêtés. C’est une obligation de la Constitution, qui ne se limite pas à l’article 102», écrit-il dans un post sur sa page Facebook.