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Poissy : neuf syndicalistes de PSA condamnés à trois mois de prison avec sursis
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Les employés étaient poursuivis pour violences et séquestration contre un chef d’unité de l’usine de Poissy.
Versailles, mai dernier. Une manifestation avait eu lieu devant la cour d'appel pour soutenir les neuf employés de l'usine Peugeot de Poissy poursuivis pour séquestration et violence en réunion. LP/Yves Fossey
Neuf militants CGT de l'usine Peugeot de Poissy ont été condamnés à trois mois de prison avec sursis par la cour d'appel de Versailles qui a rendu sa décision ce vendredi.
Lors de l'audience en mai dernier, l'avocat général avait requis six mois de prison avec sursis. Ils étaient poursuivis pour des faits de séquestration et de violence en réunion à l'encontre d'un chef d'unité au sein de l'usine en février 2017.
Pour Me Marie-Laure Dufresne-Castets, l'avocate des neuf salariés, le jugement est « sévère ». « C'est grave, trois mois avec sursis et cinq ans de mise à l'épreuve, déclare-t-elle. Ils ont un épée de Damoclès au dessus de la tête. Ainsi, les syndicalistes revendicatifs de la CGT risquent de se voir accusés de violences.» En mai dernier, elle avait invoqué « des mensonges » et « l'absence d'éléments dans le dossier ».
Car si la cour d'appel n'a pas pas retenu les faits de séquestration évoqués par le chef d'unité, elle a confirmé les violences en réunion. « S'il n'y a pas de séquestration, il n'y a pas de violence », considère pour sa part Me Marie-Laure Dufresne-Castets.
Un avis partagé par Jean Pierre Mercier, délégué CGT de l'usine, qui rappelle que les demandes de licenciement formulées par la direction après les faits avaient été refusées par l'inspection du travail. « C'est le syndicat que l'on veut sanctionner », analyse-t-il.
« C'est un jugement contre la classe ouvrière », souligne Farid Borsali, également delégué CGT. Les neufs employés font toujours partie à ce jour du personnel de l'usine.
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L'affaire remonte au 17 février 2017. Ce jour là, les militants de la CGT font remarquer au cadre qu'il n'a pas respecté la réglementation concernant la reprise de service d'un salarié qui était en arrêt maladie depuis plus de deux mois. De plus, il n'a pas non plus tenu compte des restrictions médicales qui lui avaient été prescrites.
La discussion se déroule dans le bureau de leur supérieur, situé au milieu de l'atelier. Les cégétistes sortent vingt minutes plus tard. Un témoin raconte avoir vu le chef d'unité « se liquéfier et éclater en sanglots ». Le cadre a été « traumatisé et victime de maltraitance », avait soutenu l'avocat général lors de l'audience en mai dernier.
Après l'énoncé de la peine, les neufs employés se sont entretenus avec Me Marie-Laure Dufresne-Castets pour faire le point. Ils ont décidé de se pourvoir en cassation.
Depuis le début de cette affaire, PSA n'a jamais souhaité s'xprimer, arguant qu'il s'agit «d'une affaire privée ».