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    Suspension du policier syndicaliste Alexandre Langlois : «Ils veulent m’asphyxier financièrement»

    Répression

    Lien publiée le 5 juillet 2019

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    https://francais.rt.com/france/63627-suspension-policier-syndicaliste-alexandre-langlois-ils-veulent-asphyxier-financierement#.XR5Up13G5I4.twitter

    Suspension du policier syndicaliste Alexandre Langlois : «Ils veulent m'asphyxier financièrement»© RT Alexandre Langlois devant le siège de la préfecture de police de Paris avant son passage au conseil de discipline le 20 février 2019.

    Alexandre Langlois a-t-il trop tiré sur la corde ? Pour avoir dénoncé avec véhémence les travers de la police, il a été suspendu sans paie pour 12 mois, dont six avec sursis : «Ils pensent me faire fermer ma bouche mais c'est hors de question.»

    Nouvel épisode dans le combat syndical qui oppose le secrétaire général de ViGi Police, Alexandre Langlois, au ministère de l'Intérieur : le policier a appris le 3 juillet qu'il était suspendu pour un an, dont six mois avec sursis. Le courrier datait du 21 juin mais il n'en avait pas pris connaissance.

    Interrogé par RT France, le syndicaliste a expliqué : «A chaque fois qu'ils s'opposent à moi, c'est corrélé à nos actions. Quand je faisais beaucoup de plateaux de télévision en février 2019, j'ai été convoqué à un conseil de discipline... Puis le 20 juin, je suis passé dans une émission d'Envoyé Spécial où j'ai évoqué l'affaire Benalla, dès le lendemain, le ministère a décidé cette sanction. Enfin, cette semaine, nous voulions interpeller Christophe Castaner dans son déplacement à Saint-Germain-en-Laye, le jour-même de notre venue, ils ont fait en sorte que je reçoive mon courrier me notifiant ma sanction en amont pour que je ne vienne pas.»

    Eric Morvan (DGPN) et le préfet de police de Paris déchu, Michel Delpuech attendent Christophe Castaner pour une conférence de presse à Paris le 7 décembre 2018 (image d'illustration).

    Initialement, Alexandre Langlois était passé en conseil de discipline le 20 février pour manquement à son devoir de réserve mais les syndicats, qui devaient s'exprimer pour ou contre une sanction à son égard, avaient préféré ne pas sanctionner un responsable syndical comme eux et avaient renvoyé la balle directement au ministre de l'Intérieur lui-même, laissant le soin à son cabinet de décider du sort d'Alexandre Langlois.

    «C'était le 20 août la date butoir pour qu'il me sanctionne, je pensais que c'était peut-être passé à la trappe. Quand j'ai reçu la nouvelle de plein fouet, je me suis mis à la place d'un collègue qui aurait pris ça sans bénéficier des soutiens que j'ai eu à la maison et au travail... On peut avoir un moment où on se dit, je vais prendre mon arme et me tirer une balle», déplore Alexandre Langlois.

    Sur le document qui lui notifie sa sanction, les motifs sont multiples et portent principalement sur des tracts syndicaux dans lesquels ViGi Police accusait la haute hiérarchie policière d'avoir couvert des agissements présumés douteux : l'affaire d'un médecin de la police condamné pour agressions sexuelles, celle de chiffres sur la délinquance revus à la baisse à Marseille, ou encore pour avoir dénoncé le manque de réactivité de la Direction générale de la police nationale au sujet des suicides dans les forces de l'ordre. La coupe était-elle pleine pour le ministère de l'Intérieur ? Quoi qu'il en soit, selon Alexandre Langlois, un effet médiatique pourrait également être visé, et atteint : «Ils fournissent une excuse en or aux télévisions qui se demanderaient si notre syndicat peut être invité sur leurs plateaux ou non. Ils nous rendent infréquentables.» Et d'expliquer la stratégie à l'oeuvre selon lui : «Ils se sont dit "on ne va pas virer un syndicaliste", alors ils veulent m'asphyxier financièrement pour que je parte de moi-même. [...] J'aurais préféré être sanctionné comme Alexandre Benalla et avoir deux semaines de vacances en Bretagne avec salaire !»

    Alexandre Langlois précise également que lors de son conseil de discipline, il a accepté de rencontrer l'assistante sociale qui a réalisé un audit de sa situation personnelle : son épouse a dû quitter son emploi pour s'occuper de leur deuxième enfant qui est né prématurément. «Ils connaissent très bien ma situation et j'ai accepté de l'évoquer avec l'assistante sociale pour être transparent», explique-t-il.

    Langlois contre-attaque

    Alors Alexandre Langlois songe à présent à l'avenir : «Je vais continuer, c'est clair. Ils pensent me faire fermer ma bouche mais c'est hors de question parce que pour moi, c'est le prolongement de mon combat de policier. Je suis devenu syndicaliste parce que je n'avais pas les moyens de faire mon travail correctement et parce que je ne supporte pas l'injustice, ni dans la rue, ni en interne.»

    Le combat va donc se poursuivre en justice pour le syndicaliste qui a enclenché un recours en référé devant le tribunal administratif, porté plainte au plan pénal pour discrimination syndicale et pris attache avec les services du défenseur des droits, le médiateur de la Police nationale ainsi que la commission des recours de la fonction publique. Enfin, il a lancé une cagnotte en ligne pour faire face à ses besoins pressants : «Je ne suis plus payé depuis ce matin [4 juillet], alors j'espère un soutien de la part des gens qui se sentiront concernés. En quelques heures, il y a déjà 6 000 euros sur la cagnotte.»

    Vidéo intégrée

    Quelques heures plus tard, le même jour, la cagnotte était montée à plus de 10 000 euros. Le policier a enregistré de nombreux soutiens au fil de ses combats, notamment dans le monde des Gilets jaunes, parmi les politiques (La France insoumise et Debout la France ont suivi son parcours) et parmi les membres de la police nationale, jusque dans les milieux syndicaux et associatifs, comme le note Alexandre Langlois : «Côté police, ça bouge ! Les collègues qui ne sont pas adhérents à notre syndicat viennent nous voir pour nous amener des informations parce qu'ils n'ont plus confiance dans l'IGPN par exemple. Les associations nous suivent aussi parce que nous avons des sujets en commun, notamment le suicide dans la police.»