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Honduras: Le mouvement de protestation exige la démission de JOH

Honduras

Lien publiée le 7 juillet 2019

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://www.marxiste.org/international/amerique-du-sud/honduras/2550-honduras-le-mouvement-de-protestation-exige-la-demission-de-joh

Cet article a été publié le 21 juin sur In Defence of Marxism.


Au Honduras, un mouvement de masse prend des proportions insurrectionnelles. Depuis la fin du mois de mai ont lieu des manifestations contre la privatisation planifiée des services de santé et d’éducation. Le mouvement qui a été initié par les syndicats de l’éducation et de la santé s’est très vite élargi à d’autres secteurs ouvriers et exige à présent le départ du président. 

Le mouvement contre JOH s’intensifie

Au départ, les protestations ont éclaté parmi les enseignants et les professionnels de la santé en réponse aux plans du gouvernement visant à réduire les dépenses en matière de santé et d’éducation. Ceci aggraverait davantage l’état dramatique de ces services (de nombreuses écoles et des bâtiments hospitaliers sont en ruines et le matériel éducatif et médical manque cruellement). Tomás Andino, un analyste éminent au Honduras, a déclaré que les réformes « impliquent la privatisation totale » et « la destruction de la santé publique et de l’éducation ». Bien que la pression des manifestants ait entraîné la suspension immédiate de ce projet de loi début juin, les protestations ont continué à prendre de l’ampleur et les travailleurs réclament maintenant la chute du gouvernement de Juan Orlando Hernández (JOH).

Selon nos camarades de Izquierda Marxista Honduras, le mouvement prend de l’ampleur. De plus en plus de secteurs entrent en lutte. De nouveaux dirigeants syndicaux émergent, comme Suyapa Figueroa, présidente du Collège médical du Honduras et figure importante de la mobilisation qui a dénoncé le gouvernement comme « n’étant plus reconnu comme crédible ou légitime ». Le principal parti d’opposition, le parti LIBRE – dont le chef Mel Zelaya a été chassé du gouvernement lors d’un coup d’État soutenu par les États-Unis en 2009  – s’est prononcé en faveur des manifestants. Ils appellent à la démission immédiate de JOH et soutiennent pleinement la poursuite des barrages routiers et « toute autre action insurrectionnelle jusqu’à la chute de la dictature ».

Comme indiqué plus haut, Mel Zelaya a été démis de ses fonctions par un coup d’État militaire en 2009. Zelaya était un candidat de centre gauche qui a forgé une alliance avec Hugo Chávez et la révolution bolivarienne en 2008, sonnant ainsi le glas des intérêts impérialistes américains dans la région. Hillary Clinton et John Negroponte (ambassadeur au Honduras sous l’administration Reagan impliquée dans l’affaire Iran-Contra) ont soutenu le coup.

A bas le gouvernement corrompu et répressif !

En 2014, JOH est devenu président. Il a été révélé que, pendant son mandat, le président Hernández était un suspect majeur dans une enquête de la DEA sur le trafic de drogue à grande échelle et le blanchiment d’argent. En novembre de l’année dernière, le frère de JOH, Tony Hernández, a été arrêté aux États-Unis pour trafic de cocaïne de 2004 à 2006. 

En 2017, JOH a modifié les règles électorales pour pouvoir briguer un second mandat. Lors de ces élections, le candidat de l’opposition, Salvador Nasralla, qui avait fondé un parti anticorruption pour contester la campagne présidentielle de JOH, était clairement en tête, avec 60 % des voix. Cependant, les compteurs de votes électroniques ont été hors service pendant 36 heures et, quand ils sont revenus en ligne, JOH gagnait comme par miracle avec une marge de 43 % contre 41 %. Les observateurs internationaux et même l’Organisation des Etats Américains (OEA) ont reconnu qu’il y avait des signes évidents de fraude électorale. 

Non seulement le président est soupçonné d’être impliqué dans un crime international majeur, mais il a également procédé à des coupes budgétaires continues dans la santé publique et l’éducation. Moins de 10 % du budget annuel actuel est alloué au secteur de la santé, et le budget de l’éducation a chuté de 13 % au cours des dix dernières années. En conséquence, 40 % des services d’urgence ont une couverture médicale inadéquate et, dans la deuxième plus grande ville, San Pedro Sula, les maternités n’ont plus les ressources suffisantes pour offrir des examens réguliers indispensables. Marco Calderón, enseignant à l’école primaire, a déclaré que dans son école « nous n’avons pas de bibliothèque, pas de cours d’informatique, pas de professeur d’anglais » et le financement a été refusé pour réparer le toit de l’école, d’où fuyait de l’amiante. Entre-temps, le budget de la défense est passé de 12,5 % à 14,5 % au cours de la même période. Outre l’augmentation du financement de la défense, il a également été révélé que 350 millions de dollars ont été détournés de l’organisme public d’assurance maladie IHSS, dont une partie a été affectée à la campagne électorale de JOH en 2013.

Les masses souffrent de graves privations, puisque 70 % de la population vit maintenant en dessous du seuil de pauvreté, contre 50 % en 2010. Des milliers de personnes quittent le pays, fuyant la pauvreté, la criminalité et la violence, et tentent d’émigrer vers les États-Unis.

Vers une grève générale !

Les appels persistants à la grève générale lancés par les syndicats de la santé et de l’éducation sont soutenus par des couches de plus en plus larges de la classe ouvrière qui cherchent désespérément un moyen de sortir de la crise économique actuelle et mettre fin au gouvernement répressif qui aggrave leur misère.

Le retrait de la police spéciale « Cobras » a encouragé les manifestants à rester dans les rues et à ériger des barrages. La Direction nationale des forces spéciales (DNFE), l’instance dirigeante responsable des Cobras, proteste en restant dans leurs casernes depuis le 18 juin. Ils exigent une meilleure assurance-vie, de meilleurs soins de santé et de meilleures conditions de vie pour leurs familles. Il ressort clairement de ces revendications que la police a les mêmes préoccupations que les manifestants, dont les principales revendications sont le soutien au développement des secteurs de la santé et de l’éducation. Cependant, nos camarades sur le terrain disent que les gens se méfient du soutien de la police. Lors de la manifestation de 2017, la police s’est prononcée en faveur de la grève de 24 heures. Le gouvernement a alors accepté de ne pas déployer les forces de police contre les manifestations pacifiques et a promis une augmentation de salaire. Par la suite, les forces de police ont recommencé à réprimer le mouvement une fois qu’elles avaient obtenu satisfaction.

Le gouvernement de JOH est susceptible d’intensifier la répression et a menacé d’utiliser l’armée. La violence des forces de l’Etat a déjà fait 17 blessés par balles parmi les manifestants et deux d’entre eux sont morts des suites de leurs blessures à l’hôpital. Comme l’a souligné Tomás Andino, le régime a « une forte composante militaire » et bénéficie « d’un grand soutien de l’impérialisme nord-américain ». Il est important de souligner l’hypocrisie entre l’intense couverture médiatique américaine, qui appelle à la chute de la « dictature » de Maduro au Venezuela, et le silence médiatique autour des manifestations populaires contre la violente dictature au Honduras, dont le gouvernement est pro-impérialiste. Les États-Unis ont toujours déstabilisé les gouvernements démocratiquement élus d’Amérique latine qui tentent d’améliorer les conditions de vie de leur population et de rejeter la servitude économique envers les États-Unis.

Le gouvernement du Honduras est très faible et le parti national au pouvoir souffre d’une crise interne. Ils ne se maintiennent au pouvoir que grâce au soutien des Etats-Unis et des forces armées. Face à cette formidable force militaire, les masses se soulèvent et ravivent le mouvement, qui a connu un déclin après le coup d’Etat de 2009.

Ce qu’il faut maintenant pour faire face à cet appareil d’État violent et puissant, c’est que les syndicats étudiants, le parti LIBRE et tous les autres grands syndicats rejoignent le combat des syndicats de la santé et de l’éducation pour préparer une grève générale. Une organisation au niveau national est nécessaire pour relayer la grève dans tous les pays, paralyser l’ensemble de l’économie et se défendre efficacement contre la répression de l’État et renverser la dictature. Des comités d’action devraient être mis en place dans chaque quartier et sur chaque lieu de travail et être coordonnés au niveau national, afin de donner à l’insurrection un caractère plus organisé.

Solidarité avec les travailleurs et le peuple du Honduras !
Dehors JOH !
Grève générale maintenant !
Des comités d’action partout !

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https://www.lematin.ch/monde/six-manifestants-tues-armee-avril/story/29106287

SIX MANIFESTANTS TUÉS PAR L'ARMÉE DEPUIS AVRIL

Selon Amnesty International, au moins six manifestants sont morts à cause d'un «usage excessif de la force» de l'armée.

Au moins six personnes sont mortes au Honduras depuis le mois d'avril en raison d'un «usage excessif de la force» de l'armée contre des manifestants, a dénoncé vendredi Amnesty International. Les forces de sécurité assurent que leurs agents sont «respectueux» des droits humains.

«Le message du président Juan Orlando Hernandez (JOH) est très clair: crier 'Dehors JOH' et exiger un changement peut coûter très cher. Au moins six personnes sont mortes dans le contexte de manifestations et des dizaines ont été blessées», a déclaré dans un communiqué Erika Guevara Rosas, directrice d'Amnesty International pour les Amériques.

Le document, qui expose les résultats d'une enquête de terrain, ajoute que «dans une tentative désespérée de faire taire les voix qui réclament sa démission, le président Hernandez a utilisé les forces armées pour contrôler les manifestations». Cela «a laissé un bilan très préoccupant pour les droits humains».

Au cours des derniers mois, des syndicats de médecins et d'enseignants, qui comptent respectivement 10'000 et 60'000 membres, ont manifesté et bloqué des routes dans diverses régions du Mexique pour réclamer le départ du président, ainsi que l'abrogation de deux décrets visant selon eux à «privatiser» la santé et l'éducation.

Manifestants agressifs

José Coello, porte-parole de la Force de sécurité nationale inter-agences (Fusina), qui comprend les militaires, a déclaré à l'AFP que les opérations avaient pour but de «rétablir l'ordre» et d'assurer la libre circulation sur les routes.

Selon José Coello, «la plupart des manifestations sont pacifiques», mais «dans certains cas des groupes radicaux se sont infiltrés, se livrant à des actes de vandalisme, brûlant des véhicules, des locaux de la police, pillant, volant».

Le porte-parole de la Fusina a déclaré que l'armée respectait les droits humains, mais que certains manifestants avaient lancé des bombes et des cocktails Molotov, blessant des membres des forces de sécurité et des manifestants. Pour sa part, le porte-parole de la police, Jair Meza, a assuré que la police n'utilisait pas d'armes létales contre les manifestants et que les agents étaient respectueux des droits humains. (ats/nxp)