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Plus de 20.000 manifestants à Moscou pour réclamer des élections locales libres
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Des manifestants rassemblés dans le centre de Moscou pour réclamer des élections locales libres, le 20 juillet 2019
Moscou - "La Russie sera libre !", "Honte !", "C'est notre ville !" : plus de 20.000 personnes, dont des figures de l'opposition russe, se sont rassemblées samedi dans le centre de Moscou pour réclamer des élections locales libres et équitables.
L'opposition avait appelé à cette manifestation après que les autorités russes ont invalidé l'enregistrement d'une soixantaine de candidats à l'élection du Parlement de la ville de Moscou, un scrutin prévu en septembre.
"C'est de toute évidence le plus grand meeting d'opposition de ces dernières années", a affirmé sur Twitter l'opposant au Kremlin et blogueur anticorruption Alexeï Navalny, présent sur place avec ses alliés, indiquant n'avoir pas participé à un événement de cette taille depuis 2012. A l'époque, une vague de protestation contre le retour de Vladimir Poutine à la présidence avait rassemblé jusqu'à 100.000 personnes.
Selon l'ONG White Counter, spécialisée dans le comptage des manifestants, au moins 22.500 personnes se sont réunies lors de ce rassemblement autorisé de près de deux heures, tandis que la police a évoqué le chiffre de 12.000 personnes.
"La Russie sera libre !", scandaient les protestataires encadrés par la police sur la large avenue Sakharov, certains brandissant des affiches "Poutine ment !" et "J'ai le droit de voter", ainsi que des drapeaux russes.
Lors d'un discours devant la foule, M. Navalny, 43 ans, a appelé les autorités à enregistrer tous les candidats avant samedi prochain. Dans le cas contraire, il a promis une nouvelle manifestation d'ampleur devant la mairie.
L'avocate Lioubov Sobol, 31 ans, exclue du scrutin et proche de Navalny, s'est dite persuadée d'une victoire. "Nous n'abandonnerons pas !", a-t-elle lancé. Egalement écarté du scrutin, l'opposant Ilia Iachine a indiqué à l'AFP qu'il manifestait pour "l'avenir de la Russie" : "J'ai vécu la moitié de ma vie sous Poutine, j'en ai assez."
"Nous sommes mécontents du non-respect des lois", a dénoncé par sa part Alexander Polovinkine, un étudiant de 21 ans.
- Opposition exclue -
Au terme d'une procédure de vérification, la Commission électorale de Moscou a exclu mercredi du scrutin 57 candidats, dont la quasi-totalité des opposants indépendants, pour des vices de forme ou des irrégularités que ces derniers dénoncent comme fabriqués de toutes pièces.
Lors d'élections régionales et locales, les Moscovites sont appelés aux urnes le 8 septembre pour renouveler le mandat de cinq ans des 45 députés du Parlement local, chargé de valider les décisions du maire Sergueï Sobianine, loyal au pouvoir.
Selon la loi, les candidats indépendants étaient censés rassembler les signatures d'au moins 3% de leurs électeurs potentiels dans chacun des 45 districts de Moscou, soit entre environ 4.500 et 5.000 personnes, pour avoir le droit de concourir.
Mais des candidats d'opposition parvenus à remplir ces exigences se sont indignés depuis une semaine contre une procédure de vérification opaque qui les a disqualifiés et avantage selon eux les candidats pro-pouvoir.
Privée de participation à des scrutins plus importants comme la présidentielle, l'opposition s'est fortement mobilisée pour ces élections à Moscou, espérant obtenir ainsi son mot à dire dans la gestion du budget faramineux de la capitale russe, évalué à 2.700 milliards de roubles (environ 38 milliards d'euros).
Dans un contexte de baisse des revenus et de stagnation économique, l'opposition entend aussi miser sur le mécontentement grandissant des Russes.
Ces derniers mois, plusieurs candidats du pouvoir ont été désavoués lors d'élections régionales au profit des communistes et nationalistes, tandis que le parti au pouvoir, Russie Unie, enregistre ses plus faibles scores depuis une dizaine d'années.