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Contre le G7, les altermondialistes organisent un sommet « démocratique et ouvert »

Lien publiée le 26 juillet 2019

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Contre le G7, les altermondialistes organisent un sommet «<small class="fine"> </small>démocratique et ouvert<small class="fine"> </small>»

La France accueillera le prochain sommet du G7 à Biarritz, du 24 au 26 août 2019. Pour dénoncer ce rendez-vous des chefs d’État et défendre « un autre monde », de nombreuses associations, syndicats et citoyens préparent un contre-sommet à Hendaye. Leurs mouvements seront scrutés par des forces de l’ordre mobilisées en grand nombre.

  • Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), correspondance

Samedi 13 juillet, des chants hostiles au G7 résonnaient dans le centre-ville de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques). « Non au G7, G7 Ez ! », tonnaient les manifestants à un peu plus d’un mois de la tenue du sommet rassemblant les chefs d’État français, étasunien, canadien, allemand, britannique, japonais et italien. Dans les rues biarrotes, la manifestation avait des airs de répétition générale pour les opposants, avant le grand raout.

La tête de la manifestation contre le sommet du G7, samedi 13 juillet.

La côte basque se prépare à une fin de mois d’août inhabituelle. Pour l’accueil des sept chefs d’État, Biarritz sera rendue inaccessible à qui ne détient pas le précieux sésame, un badge délivré par les autorités. La ville sera divisée en deux zones : la rouge, dans laquelle les habitants ne pourront pas laisser de véhicule garé ni se déplacer autrement qu’à pied ; et la bleue, dans laquelle seules les voitures ayant passé une fouille pourront entrer. Les personnes souhaitant manifester leur opposition au sommet et les touristes qui voudront déplier leurs serviettes sur la plage seront priés de le faire ailleurs.

« Ceux qui ont des solutions à ces problèmes ne sont pas dans les gouvernements »

Trump, Merkel, Macron, Trudeau, Conte, Abe et le nouveau Premier ministre anglais, Boris Johnson, se réuniront dans la cité balnéaire basque du 24 au 26 août. « Derrière son charme suranné, le G7 est une arme de séduction massive pour imposer idéologiquement un capitalisme de plus en plus brutal, ont dénoncé de nombreux opposants dans une tribune publiée par ReporterreTous s’accordent sur l’essentiel : perpétuer un système au service des plus riches et des multinationales, se nourrissant de l’exploitation du travail et du vivant. »

La thématique retenue pour cette édition 2019 — « La lutte contre les inégalités » — est perçue comme une provocation par les opposants, pour qui le système défendu par les sept chefs d’État est « de plus en plus injuste et destructeur du vivant ». Aurélie Trouvé, représentante de l’association altermondialiste Attac, déplore le « cynisme » des dirigeants : « Nous refusons les deux aspects du rouleau compresseur du G7, avec d’un côté les politiques néolibérales incarnées par Macron, et de l’autre les politiques racistes que prônent Trump ou Salvini. » Laurent Thieulle, membre de la plateforme G7 Ez !(Non au G7 !, en basque), est de cet avis : « C’est hallucinant qu’un chef d’État misogyne comme Trump puisse se targuer de discuter de l’égalité homme/femme ou que Macron, qui dégrade le Code de l’environnement et ne respecte pas l’Accord de Paris, veuille donner des leçons d’écologie. Nous sommes là pour affirmer que ceux qui ont des solutions à ces problèmes ne sont pas dans les gouvernements. »

Pendant la manifestation du 13 juillet à Biarritz, les caricatures des chefs d’État ont servi de cibles aux manifestants.

Face aux chefs d’État réunis au G7, de nombreuses associations, syndicats, citoyens et partis politiques ont décidé de se mobiliser afin « de défendre un autre monde, plus juste et désirable et d’exiger une coopération multilatérale entre pays, fondée sur la solidarité entre les peuples et une réponse à l’urgence écologique », comme elles l’annoncent dans leur tribune. Les opposants organiseront donc un contre-G7, du 21 au 26 août.

Après d’âpres négociations avec la préfecture, la cinquantaine d’organisations qui ont formé la plateforme G7 Ez ! ont obtenu la permission d’organiser ce contre-sommet à près de trente kilomètres de Biarritz. Les opposants auraient préféré Bayonne, les services de l’État voulaient les envoyer à Dax... Ce sera finalement Hendaye et sa jumelle Irun, au sud de la frontière. « Au départ, nous avons créé la plateforme G7 Ez ! pour demander l’annulation du G7, explique Laurent Thieulle. Lorsque nous avons eu la confirmation de sa tenue, nous avons décidé d’organiser le contre-sommet et nous avons été rejoints par la plateforme hexagonale Alternatives G7. »

Une grande manifestation à Hendaye, des actions de désobéissance civile pour perturber le sommet

« La construction d’un autre monde est possible et urgente », revendiquent de concert les deux plateformes. Le contre-sommet a été pensé comme une vitrine pour présenter des solutions et s’ouvrira sur un « village des alternatives », du 21 au 23 août. Au programme : plus de 70 conférences, ateliers et activités culturelles axées sur sept thématiques centrales des luttes. Les opposants seront accueillis dans un ancien centre de vacances, sur la corniche d’Urrugne, à quelques encablures du centre d’Hendaye. Le campement pourra héberger jusqu’à 10.000 personnes.

À Biarritz, le 13 juillet, les manifestants passent à côté de la « grande plage », où les touristes profitent de la saison estivale.

Alternatives G7 et G7 Ez ! revendiquent plusieurs modes d’action, tous pacifistes : le débat d’idées et la proposition d’alternatives, l’organisation de manifestations de masse, et des actions de désobéissance civile. Les organisateurs du contre-sommet appellent ainsi à une grande manifestation à Hendaye, le samedi 24 août. Pour le lendemain, des lieux de rassemblement nommés « zones arc-en-ciel » ont été définis à proximité de l’épicentre du sommet, afin d’enserrer les zones de sécurité bleue et rouge instaurées par les services de l’État. Les points choisis sont situés dans la zone d’interdiction de manifester établie par la préfecture, mais les rassemblements ne tombent pas sous le coup de la loi.

Une initiative parallèle, G7 blokatu, appelle à des actions de désobéissance civile dans le but de perturber le déroulé du sommet par des actions de blocage. Et un autre acteur s’ajoute, cette année, aux organisations de gauche et altermondialistes habituées des contre-sommets : les Gilets jaunes. Certains ont intégré la plateforme locale et un appel à tous les Gilets jaunes de France a été lancé pour leur proposer de rejoindre les manifestations.

« Les solutions, la démocratie, le dialogue sont de notre côté »

Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, a fait le déplacement le 4 juillet dernier sur la côte basque pour finaliser les préparatifs en vue de l’événement. À cette occasion, il a rappelé qu’une « mobilisation exceptionnelle des forces de sécurité » serait déployée et a prévenu que toute manifestation « violente sera neutralisée ».

Le 4 juillet, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, était en visite sur la côte basque pour préparer le G7.

« Il s’agit d’une propagande anti-altermondialiste, qui vise à criminaliser le mouvement avant même que nous n’ayons fait quoi que ce soit, estime Laurent Thieulle, de la plateforme G7 Ez !L’objectif est également de faire peur à des militants pacifistes qui pourraient être découragés face à un tel déploiement de forces. On veut leur donner une leçon de démocratie, et eux nous opposent la répression. »

À quelques centaines de mètres du contre-sommet, le centre de rétention administrative (CRA) d’Hendaye se muera en centre de détention pour les personnes arrêtées dans le cadre du G7. Le tribunal de Bayonne fonctionnera 24 heures sur 24, celui de Pau pourra être mobilisé en renfort.

Les opposants appellent à ne pas céder à ces « intimidations ». Laurent Thieulle, a la conviction d’avoir « déjà gagné, quoi qu’il se passe, car entre la cité de Biarritz stérilisée et non démocratique qu’ils vont instaurer, et l’espace démocratique et ouvert que nous allons créer, les solutions, la démocratie, le dialogue sont de notre côté ».