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Entre 13 500 et 40 000 manifestants contre le projet d'aéroport à Nantes

Lien publiée le 17 novembre 2012

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(La Voix du Nord) Environ 40.000 personnes, 13.500 selon la préfecture, manifestaient samedi en début d'après-midi à Notre-Dame-des-Landes, contre le projet d'aéroport de Nantes, cher au Premier ministre Jean-Marc Ayrault, avec des têtes d'affiche attendues comme Jean-Luc Mélenchon, Olivier Besancenot ou Eva Joly.

"Il y a 4.500 personnes dans le cortège et 13.500 si on compte l'ensemble des personnes qui se trouvent dans le secteur", a indiqué à l'AFP une porte-parole de la préfecture, précisant que ce chiffre avait été calculé sur la base du nombre de véhicules arrivés sur place.

Mais l'Acipa, l'une des principales organisations de lutte contre le projet de Notre-Dame-des-Landes, a ensuite annoncé un chiffre de 40.000 manifestants sur les lieux.

Auparavant, des personnalités venues participer à la manifestation dans le bocage nantais, comme José Bové, avaient évoqué le chiffre de 30.000 personnes. Derrière une grande banderole: "Contre l'aéroport et son monde seule la lutte décolle", la manifestation s'était s'ébranlée comme prévu après 11H00 depuis le bourg de Notre-Dame-des-Landes, avant de se diriger vers la "Zad", "Zone d'aménagement différé" dédiée au projet d'aéroport et rebaptisée par ses opposants "Zone à défendre".

Pour l'eurodéputé José Bové, interrogé dans le cortège par une journaliste de l'AFP, "il y a énormément de monde, peut-être 20.000 personnes, peut-être 30.000 (...) en tout cas, ça va être une date qui va marquer".

Il a aussi estimé que la position du président François Hollande, vendredi, de soutenir le projet d'aéroport "c'est prendre un énorme risque, parce qu'à mon avis la mobilisation va être massive".Après un mois d'expulsions et de destructions par les forces de l'ordre de ce qui s'était transformé, en l'espace de trois à quatre ans, en "plus grand squat à ciel ouvert d'Europe", la manifestation est consacrée à la "réoccupation".

La préfecture a indiqué que la manifestation n'était pas interdite et qu'il n'y aurait pas d'intervention des forces de l'ordre pendant toute sa durée, sauf en cas de dérapage.

Néanmoins, "les constructions illégales ont vocation à disparaître", a prévenu vendredi le préfet Christian de Lavernée. Depuis le 16 octobre, les forces de l'ordre ont assuré la destruction de 13 fermes désaffectées et d'une vingtaine de sites sur lesquels des cabanes, au sol ou dans les arbres, avaient été bâties.

Quelque 150 "squatters", opposants anti-capitalistes à l'aéroport qui se sont progressivement joints à partir de 2005-2006 à l'opposition historique d'habitants et d'agriculteurs locaux, se sont retrouvés sans abri mais, habitués à vivre dans des conditions spartiates, ils n'ont pas quitté la zone.

Les personnalités politiques connues comme le co-président du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon, l'ancien porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) Olivier Besancenot, ou plus encore les parlementaires Europe Ecologie-Les Verts (EELV) auxquels il est reproché d'avoir passé un accord de gouvernement avec le PS, pourraient essuyer quelques reproches.

En l'absence de forces de l'ordre ou d'institutionnels, certains militants radicaux pourraient aussi s'en prendre aux médias, souvent décriés par les anti-aéroports.

L'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, dont la concession a été attribuée au groupe Vinci pour 55 ans, est destiné à remplacer l'actuel aéroport de Nantes à partir de 2017. Selon ses partisans, il permettra de faire face à la saturation à venir de l'infrastructure existante, tandis que pour ses opposants il est possible d'adapter l'actuel aéroport à la progression du trafic aérien.

Il a été déclaré d'utilité publique en 2008. Les travaux pour l'échangeur routier doivent débuter début 2013 et ceux de l'aéroport en 2014.